Dix sept ans après l’adaptation pompière avec Sylvester Stallone en vedette, Judge Dredd revient sur les (petits) écrans cette fois adapté par une équipe anglaise fan du personnage. Cette équipe c’est celle de Danny Boyle le scénario étant signé par l’auteur de « la Plage » et « 28 jours plus tard » Alex Garland , le film est produit par son complice de toujours Andrew mc Donald et shooté par Anthony Dod Mantle son directeur de la photo attitré. La réalisation étant confiée au sud-africain Peter Travis (Angles d’attaque)…
Les auteurs de ce nouveau Dredd ont choisi d’introduire l’univers en suivant au plus près le personnage après une courte narration en plantant les grandes lignes : un univers post apocalyptique ou les survivants s’entassent dans des méga cités ultra violentes la seule loi étant celle de juges faisant aussi office de jurés et d’exécuteurs.
En utilisant une intrigue familière du public non initié : la première journée d’un novice au côté d’un vétéran ils permettent une adhésion plus facile, là où l’adaptation précédente tentait d’intégrer en un seul film des années de BD (des clins d’œil sont tout de même adressés aux fans comme le nom des co-créateurs de DREDD donnés à des blocs de la ville)
Le film étant tourné en Afrique du Sud le look de Méga City One, cité plus africaine qu’ américaine baignée dans une lumière chaude, détonne de l’adaptation précédente et de l’image à la ‘Blade Runner’ qu’ on s’en faisait. Mais Méga City One étant entouré d’un désert nucléaire et les villes les plus peuplées et violentes de la planète étant dans cette région du monde ce choix s’avère cohérent et original.
Le scénario ramène vite l’intrigue dans un seul lieu le bloc Peach Trees pour des raisons de budget mais aussi de tension, ou Dredd et sa partenaire se trouvent piégés alors qu’ils doivent appréhender un suspect.Le film devient un excellent « contained thriller » façon « Piége de cristal » (la ressemblance avec The Raid réelle n’est que fortuite le script que j’avais déjà chroniqué pour nopopcorn ayant été écrit bien avant).
La photographie d’Anthony Dod Mantle est une réussite surtout dans les séquences ou la drogue Slo-Mo agit ralentissant la perception et offre, même sans télévision 3D, des images inédites à l’effet saisissant.
Mais c’est bien évidemment l’interprétation de Karl Urban (déjà très bon dans ces seconds rôles de Bourne et Star Trek) qui marque, ne quittant jamais l’iconique casque du personnage (contrairement à la diva Stallone) il réussit à travers des mimiques, des postures ou des inflexions de sa voix à apporter des nuances à un rôle monolithique. Sa voix justement rappelle celle d’un des modèles du personnage l’Eastwood de la période inspecteur Harry tant est si bien qu’on croit voir le grand Clint sous la défroque du juge.
Conclusion : Dommage que le film n’ait pas rencontré le succès escompté qui le voit même chez nous éviter la sortie en salles. Ce thriller futuriste (très) violent et efficace ainsi que la performance de Karl Urban méritait mieux.