
Mon objectif n’est pas de déterminer quels sont les meilleurs films de l’année, car il n’existe pas de critère universel pour le faire. Je m’efforce de me libérer des biais qui peuvent fausser ce genre d’exercice : sélectionner des films pour se construire une image , se laisser influencer par la renommée des réalisateurs ou réagir en fonction des opinions d’autrui. Je souhaite plutôt partager les films vus cette année classés selon deux critères, totalement subjectifs : le plaisir ressenti devant l’écran et le souvenir qui demeure après leur vision.
NUMBER ONE – CIVIL WAR – Alex Garland

Il y a un peu d’ Apocalypse Now dans ce voyage à travers une Amérique cauchemardesque rattrapée par la guerre sur son sol. Si à mon sens Garland , contrairement à certains reproches qui lui ont été faits, ne se défile pas car on devine la politique des belligérants son propos veut montrer que vue à hauteur d’hommes la guerre dépasse le bien et le mal.
2- DUNE PART II – Denis Villeneuve

Dune Part II s’inscrit dans la continuité de son colossal premier volet : graphique et contemplatif avec ce mélange de grandeur majestueuse et de pathos. Malgré un ventre mou dans le deuxième acte (compensé par des séquences incroyables comme l’ouverture du film et les séquences sur Gieidi Prime) Denis Villeneuve boucle un formidable « epic » SF de prestige autour des dangers du fondamentalisme religieux qui l’installe parmi les réalisateurs majeurs du genre.
3- A QUIET PLACE : DAY ONE – Michael Sarnoski
Surpris encore de préférer cette prequel aux originaux signés John Krasinski, Michael Sarnoski (Pig) joue très bien l’alternance de deux échelles : celle massive du film catastrophe apocalyptique (je suis toujours client de voir un Manhattan dévasté) et celle intime du parcours émouvant de ses deux protagonistes incarné par un formidable duo d’acteurs : Joseph Quinn (de la série Stranger Things) et l’extraordinaire Lupita Nyong’o qui s’affirme après US comme une nouvelles reine du fantastique.
4- KINGDOM OF THE PLANET OF THE APES – Wes Ball
Wes Ball qui m’avait impressionné avec le premier film de sa trilogie Maze Runner capture l’esprit des films originaux et mais aussi d’un cinéma d’aventures épique à l’ancienne tout en prolongeant l’esprit des films de Matt Reeves. Si on retrouve dans le scénario signé de Josh Friedman (Avatar: The Way of Water, Terminator: Dark Fate) des motifs familiers de la franchise et d’autres univers de SF le film offre un récit clair avec un univers simien cohérent avec des protagonistes intéressants et attachants.
5- HITMAN- Richard Linklater

Comédie romantique sexy enlevée et intelligente dont Richard Linklater dose bien toutes les composantes avec un Glenn Powell qui parvient à jouer les caméléons à la Peter Sellers et les play-boys charismatiques à la Tom Cruise. Il trouve en Adria Arjona une partenaire à la hauteur. Good pie !
6- ALIEN ROMULUS – Fede Alvarez

Aimé Alien Romulus pour sa facture tactile et gluante, son concept de « Alien dans une maison hantée. Fede Alvarez joue avec délectation les « greatest hits » de la franchise même si il franchit parfois la ligne qui sépare continuité ingénieuse (l’intégration d’éléments de la mythologie de Prometheus dans la continuité principale) et les citations lourdingues. Il enrichit la franchise de protagonistes proimetteurs comme l’androide incarné par David Jonsson de la série Industry.
7- WOMAN OF THE HOUR – Anna Kendrick

Anna Kendrick se montre excellent devant et derrière la caméra pour son premier film un thriller « true crime » tendu, à l’ambiance lourde visuellement abouti sur la façon dont la misogynie a permis au prédateur incarné par un Daniel Zovatto effrayant et troublant de sévir.
8- BEETLEJUICE BEETLEJUICE – Tim Burton

Je craignais le pire d’un Tim Burton qui succombe aux sirènes du « legacyquel » de son premier succès dans sa période la moins créative. Contre toute attente j’ai beaucoup aimé Beetlejuice Beetlejuice et sa multitude cartoonesque de personnages et d’intrigues où on retrouve un Burton motivé même si c’est pour jouer ses « greatest hits ».
9- REBEL RIDGE – Jeremy Saulnier

Jeremy Saulnier livre pour moi son film le plus abouti avec ce thriller épuré entre neo-noir, western et relecture contemporaine de First Blood qui glisse dans son récit parfois trop alambiqué des éléments politiques et joue avec les attentes de son public. Le film marque l’explosion d’une nouvelle star dans le charismatique Aaron Pierre.
10– TWISTERS – Lee Isaac Chung

N’ayant jamais été fan de l’original je me suis surpris d’aimer ce Twisters qui optimise sa formule en tout point: plus rythmé, plus spectaculaire tirant le meilleur du star-power naissant de sa distribution. Chung y excelle dans la restitution de l’esprit Amblin. Top.

Vu trop récemment pour intégrer le top il faut plus de temps pour le mûrissement mais c’est un film qui m’a marqué cette année
Mentions honorables :The Apprentice, It’s what’s inside , The First Omen, The Instigators.

