TÁR (2022)

TÁR m’a complètement dérouté, et c’est précisément ce qui en fait une expérience aussi marquante. Au départ, j’ai eu du mal à entrer dedans : l’ambiance froide, le rythme volontairement lent, et cette impression que le film ne fait aucun effort pour nous prendre par la main. Todd Field refuse de nous donner des repères clairs, et c’est frustrant… jusqu’à ce que je me rende compte que c’est là toute la force du film. Il ne cherche pas à juger Lydia Tár ni à nous imposer une lecture unique de son parcours. Au contraire, il nous laisse face à nos propres questionnements, et c’est cette liberté qui rend l’expérience aussi troublante. Cate Blanchett est absolument fascinante. Son jeu m’a d’abord semblé un peu trop démonstratif, mais plus l’histoire avançait, plus je me suis laissé happer par son interprétation d’une femme en pleine chute, coincée entre son génie et ses propres failles. Il y a une tension permanente dans sa manière de bouger, de parler, de se taire aussi. C’est captivant à observer, presque hypnotique. Le reste du casting est tout aussi impeccable, et j’ai particulièrement aimé la manière dont le film joue sur les regards et les non-dits pour installer un malaise grandissant. En sortant du film, j’étais partagé. Je n’étais pas sûr d’avoir tout compris, ni même d’avoir aimé ce que je venais de voir. Mais plus les jours passaient, plus certaines scènes me revenaient en tête, et je me suis surpris à y repenser encore et encore. TÁR n’est pas un film qui cherche à plaire, et c’est peut-être pour ça qu’il m’a autant marqué. Il m’a laissé avec plus de questions que de réponses, et au fond, c’est ce que attends parfois d’un film.

Ma Note : B+

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