
J’ai toujours une certaine indulgence pour les films français qui osent emprunter les codes du cinéma américain, surtout lorsqu’ils puisent leur inspiration dans les années 80 et 90. L’Amour Ouf s’inscrit parfaitement dans cette lignée en mélangeant romance, action et drame avec une énergie parfois chaotique mais toujours sincère. Gilles Lellouche ne cache pas ses influences et s’amuse à jouer avec les références, livrant un film qui respire la passion du cinéma de genre, tout en conservant une identité résolument française. Il y a une vraie ambition derrière ce projet, et même si tout n’est pas parfaitement maîtrisé, on sent un plaisir communicatif à revisiter ces codes avec un ton à la fois nostalgique et moderne.
La première moitié du film est sans doute la plus réussie, notamment grâce à l’énergie des jeunes acteurs qui portent cette romance fougueuse avec naturel et intensité. On y retrouve une forme de spontanéité qui fonctionne bien, une fraîcheur qui donne au récit une belle impulsion. En revanche, la seconde partie, plus éclatée dans sa structure, peine un peu à garder cette dynamique. Lellouche tente beaucoup de choses, avec des changements de ton parfois abrupts, ce qui donne une impression de dispersion. Pourtant, même dans ces moments de flottement, le film conserve une sincérité qui empêche de décrocher complètement, porté par une mise en scène qui, malgré ses excès, garde un vrai sens du spectacle.
Si L’Amour Ouf n’est pas toujours parfaitement équilibré, il reste une expérience plaisante, notamment grâce à une séquence d’ouverture percutante et une scène de clôture marquante qui ouvrent et referment son film avec panache, ce qui laisse une impression globalement positive malgré quelques faiblesses narratives. On sent une vraie générosité dans sa mise en scène, une envie de proposer un cinéma populaire et décomplexé, et rien que pour ça, le film mérite d’être vu. Ce n’est peut-être pas totalement abouti, mais c’est un bel exemple de ce que le cinéma français peut offrir quand il ose s’aventurer en terrain moins balisé.