BAYHEMIAN RHAPSODY : mon classement commenté des films de Michael Bay

1- THE ROCK (1996)

Impressionné par la qualité visuelle de Bad Boys par rapport à son budget (Bay renonça à une partie de son salaire pour financer une explosion dans la séquence finale) et son succès surprise, les uber-producers Jerry Bruckheimer et Don Simpson lui confie les rênes de leur vaisseau amiral de l’été 1996 The Rock. Bay comme un challenger qui a enfin une chance pour le titre championnat du monde de boxe ne va pas la rater, il dynamite ce « Die Hard like » lui infusant une énergie hallucinante via un montage (upper) cut et une iconisation guerrière.Avec ce film il fait de Nicolas Cage catalogué acteur bizarre un action hero , redonne à Sean Connery 66 ans au moment du tournage sa carte de badass ultime et donner le modèle de l’action movie du nouveau millenaire.

2- No Pain No Gain (2013)

Avec No Pain No Gain, Michael Bay rend un hommage singulier à Fargo des frères Coen en adaptant un fait divers où des criminels amateurs plongent dans une spirale incontrôlable. Pourtant, il le fait à sa manière, conservant son esthétique flamboyante et son goût pour les ralentis et les cadrages léchés. Situé à Miami, ville qui symbolise à la fois le culte du corps et de l’argent, le film explore avec ironie le rêve américain perverti à travers le personnage de Daniel Lugo, incarné par un Mark Wahlberg excellent en idiot cupide persuadé que la réussite lui est due. Si Anthony Mackie s’illustre dans un rôle secondaire et que Tony Shalhoub compose une victime détestable, c’est Dwayne Johnson qui impressionne le plus, offrant une performance à la fois burlesque et touchante en colosse repenti et naïf. Plus posé dans son montage et porté par un scénario solide, *No Pain No Gain* est sans doute le film le plus accessible de Bay, prouvant qu’il sait aussi manier l’ironie et la satire sociale.

3- Armadeggon (1998)

C’est avec Armageddon que naît l’expression ‘Bayhem’, contraction de ‘Mayhem’ (désordre, chaos) et du nom de son réalisateur. Pour la première fois, Bay se confronte aux effets spéciaux dans une mission à haut risque : Disney mise un budget colossal face à la concurrence de Deep Impact et du Godzilla de Roland Emmerich. Qu’à cela ne tienne, Bay dope un scénario ténu (co-écrit par un jeune J.J. Abrams sur une base de James Cameron et Peter Hyams, non crédités, ce qui explique la présence de Gale Anne Hurd à la production) et le transforme en une orgie de destruction dopée aux stéroïdes. Il fusionne le film catastrophe et le Men on a Mission movie, s’entourant de seconds rôles iconiques – ces trognes de cinéma qu’il adore, souvent piochées chez les frères Coen. Ultra-patriotique, ultra-spectaculaire, bourré de one-liners, Armageddon devient le plus gros succès de l’été… et de la carrière de Bruce Willis.

4- The Island (2005)

Cette première collaboration de l’équipe qui engendrera Transformers (Spielberg à la production, Kurtzman & Orci au scénario) est un échec commercial, mais sans doute l’un des meilleurs films de Bay. Il sublime ce thriller SF, qui emprunte autant à L’Âge de cristal qu’à Matrix, grâce à une mise en scène virtuose et un sens du visuel inégalé. Ewan McGregor y livre une excellente performance, incarnant avec justesse un héros à l’innocence presque enfantine.

5- Ambulance (2022)

Après la déception Six Underground, BAY IS BACK avec son meilleur film depuis Pain & Gain—et l’un de ses meilleurs tout court. Porté par un duo vedette en feu, des seconds rôles hauts en couleur et une action débridée, Bay orchestre une fusion explosive entre Speed et Heat, enchaînant ses plans signatures avec une maîtrise jubilatoire. Cette lettre d’amour balistique à Los Angeles aurait gagné à être plus resserrée, mais impossible de bouder son plaisir devant un spectacle d’action aussi intense et satisfaisant.

6- Transformers : Dark of the Moon (2011)

Transformers: Dark of the Moon est le sommet spectaculaire de la saga selon Bay, un monument d’action qui combine destruction massive et enjeux narratifs plus solides que dans les autres volets. Avec une structure mieux maîtrisée, un sens du chaos millimétré et des séquences de bataille dantesques—dont l’invasion de Chicago reste un modèle du genre—c’est le plus abouti de la franchise et le plus impressionnant visuellement. Bay, au sommet de son style, livre ici son Transformers le plus équilibré et le plus percutant.

7- Bad Boys II (2003)

Meurtri par l’échec (relatif) de Pearl Harbor, Michael Bay choisit de répondre à ses détracteurs avec un colossal doigt d’honneur : une suite hypertrophiée de son premier film, dotée d’un budget quadruplé et d’un classement « R ». Le résultat ? Un déchaînement de violence brute, de vulgarité assumée et de mauvais goût revendiqué, où le réalisateur pousse tous les curseurs dans le rouge. Bad Boys II est un festival d’action frénétique, de gunfights titanesques et de cascades absurdes, dont une course-poursuite dantesque où des criminels balancent des voitures de luxe sur leurs poursuivants. Climax absolu : la destruction gratuite d’un bidonville cubain par des Humvees, symbole parfait de l’excès bayhémien.

8- Bad Boys (1995)

À la base simple buddy movie dans la lignée de L’Arme Fatale, Bad Boys devient bien plus que cela : il marque la naissance de Michael Bay comme maître de l’action moderne et consacre Will Smith en star de cinéma. Avec un budget modeste, Bay injecte son style nerveux et ultra-dynamique, sublimant chaque fusillade et course-poursuite par un sens du cadre et du montage percutant. Le duo Smith/Lawrence fonctionne à merveille, mais c’est surtout la présence de Will Smith qui transforme le film en tremplin pour une carrière au sommet. Bad Boys, c’est le chaos, l’adrénaline et le fun, la première pierre du Bayhem.

9-Pearl Harbor (2001)

Avec Pearl Harbor, Michael Bay tente de reproduire la formule de Titanic, mêlant romance et catastrophe historique, mais son sens du mélodrame reste bien en deçà de ses ambitions. Là où il peine à rendre son triangle amoureux réellement poignant, il excelle dans la mise en scène de l’attaque elle-même, livrant une séquence d’action d’une ampleur sidérante. Son style explosif trouve son apogée dans un plan devenu iconique : celui d’une bombe lâchée depuis un avion, suivant sa chute jusqu’à l’impact, une signature visuelle qui résume à elle seule son approche du cinéma, tout en mouvement et en puissance.

10- Transformers (2007)

Transformers est la collision improbable mais efficace entre l’esprit Amblin, avec son récit initiatique façon « a boy and his car », et le chaos militaro-industriel sous testostérone de Michael Bay. Le film réussit à marier l’émerveillement enfantin face à des robots géants avec une mise en scène survoltée, où explosions, cadrages iconiques et humour cohabitent dans un tourbillon spectaculaire. Si le script reste simple, l’alchimie fonctionne grâce à une vraie sincérité dans l’approche du mythe Transformers et un sens du spectacle que seul Bay pouvait insuffler. Un blockbuster hybride, à la fois ludique et d’une ampleur inédite.

11- 13 Hours

Michaël Bay fait preuve d’une maîtrise impressionnante dans sa veine plus sérieuse, s’inspirant de l’esthétique réaliste de Black Hawk Down. Grâce à un script percutant signé Chuck Hogan (The Town), il parvient à créer une atmosphère tendue et immersive qui captive le spectateur. La narration fluide et les dialogues incisifs contribuent à renforcer l’impact émotionnel des événements, tout en mettant en lumière les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les personnages. James Badge Dale, solide dans son rôle, se distingue particulièrement, apportant une profondeur et une authenticité à son personnage qui enrichissent l’ensemble du récit. Cette approche plus grave et réfléchie permet à Bay de transcender son style habituel, démontrant ainsi sa capacité à aborder des thèmes plus profonds tout en conservant son sens du spectacle.

12- Transformers : Revenge of the Fallen (2009)

Privé de véritable script à cause de la grève des scénaristes, *Transformers: Revenge of the Fallen* voit Michael Bay lâché sans garde-fou, livrant un délire aussi fascinant que grotesque. D’un côté, un humour embarrassant digne d’un Philippe Clair, des robots aux attributs bringuebalants et un ersatz de T-1000 mal dégrossi ; de l’autre, une mise en scène toujours plus furieuse et une séquence de combat en forêt d’une virtuosité inouïe. Un condensé du pire et du meilleur de Bay, où l’excès devient une marque de fabrique, pour le meilleur… et surtout pour le pire.

13- 6 Underground (2019)

 6 Underground est une déflagration de pur Bayhem, une démonstration technique ébouriffante idéale pour tester un home cinéma. Pourtant, derrière ce feu d’artifice sensoriel, le film manque cruellement d’enjeux, de modulation et de personnages mémorables. Porté par l’un des pires scripts de Reese et Wernick, il se contente d’accumuler l’action sans jamais atteindre la maîtrise ou l’impact des meilleurs films de Bay.

14 -Transformers: Age of Extinction (2014)

Avec Transformers : L’Âge de l’Extinction, Michael Bay livre une sorte de *best-of* de son cinéma. La première heure, excellente, rappelle ses meilleurs moments, avant que le film ne s’essouffle sous le poids du déjà-vu. Pourtant, même en pilotage automatique, Bay reste inégalé dans l’art de la destruction massive, orchestrant un chaos d’une ampleur qu’il est le seul à maîtriser.

15- Transformers The Last Knight (2017)

Transformers: The Last Knight est sans doute l’un des pires films de Michael Bay, un blockbuster incohérent et répétitif qui semble tourner en rond sans jamais trouver de véritable direction. Le scénario, chaotique et surchargé, enchaîne les idées absurdes et les retournements de situation sans logique apparente, rendant l’ensemble épuisant plus que captivant. Pourtant, malgré cette dérive, la maîtrise technique de Bay – son sens du cadre, de l’action et des effets spéciaux – empêche le film de sombrer totalement. Mais si le spectacle visuel reste impressionnant, il ne suffit plus à masquer l’essoufflement créatif de la saga.

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