Martin McDonagh reviens après un « Bons baisers de Bruges » à mes yeux surestimé toujours avec Colin Farrell avec une comédie post tarantinesque et une brochette de comédiens à forte personnalités. Alors surfait ou à voir ? Avec ce genre de comédie noire déjanté et un tel casting j’appréhendais un film ou le délire masquerait l’absence d’histoire et ou les acteurs cabotineraient en roue libre. Heureusement le dramaturge/réalisateur Martin McDonagh nous offre une vraie histoire qui même si elle est souvent barrée, réussit à être à la fois une comédie aux dialogues percutants mais aussi un commentaire sur la violence dans le cinéma.
Martin McDonagh se paye le luxe de s’auto-critiquer au travers des commentaires que les protagonistes font sur le script de Marty, qui sert clairement de substitut à l’auteur, par exemple sur son traitement des personnages féminins.
Cette structure d’un scénariste (qui a « peut être » un probleme d’alcool) cherchant à écrire un scénario dont il n’a que le titre (celui du film) permet à McDonagh de semer au cours du film de petites histoires presque des sketchs qui s’intègrent parfaitement à la narration.L’ombre de Quentin Tarantino avec sa toile de fond angelino (son chef décorateur David Wasco est d’ailleurs celui du film) plane sur Seven Psychopaths, Martin McDonagh paye d’ailleurs son tribu à QT dans une scene d’ouverture, dialogues entre deux tueuirs cinéphiles.
Les comédiens constituent un véritable troupe et si chacun à l’occasion de briller aucun ne tire la couverture à soi ni n’en fait trop avec pourtant des personnages gratinés.
Sam Rockwell trouve ici son meilleur rôle, Billy est une vraie force de la nature complètement desinhibé et l’acteur semble savourer chaque réplique. Christopher Walken est excellent dans un rôle à la fois drôle mais aussi étonnement mélancolique. Colin Farrell avec un personnage sur le papier plus effacé tient la dragée haute à ses partenaires. Son amitié avec Sam Rockwell m’a rappelé celle entre DeNiro et Harvey Keitel dans mena streets (d’ailleurs le personnage de rockwell s’appelle Bickle comme le Travis de Taxi Driver).
Tous les autres acteurs qui traversent le film, de Woody Harrelson (et son Shih Tzu) à Tom Waits (et son lapin) complètent la galerie des psychopathes.
Techniquement le film bénéficie de la très belle photographie dorée de Ben Davis, collaborateur régulier de Matthew Vaughn et Greg Nicotero maquilleur en chef de la série Walking Dead n’a pas fait le voyage pour rien, ça saigne mais toujours avec un rire au bout !
Conclusion :Si vous êtes pret à jouer le jeu que Martin McDonagh vous propose vous serez pleinement satisfait ce film intelligent, dense en humour verbal et visuel avec une galerie de maniaques que vous n’oublierez pas de si tôt!
Ma Note : B+
Ma critique intégrale + notre « World Famous » critique vidéo en cliquant ici : https://dai.ly/xwdulu