Treize ans après Terminator 3 : Le Soulèvement des machines Arnold Schwartzenegger revient dans son rôle le plus célèbre sous la caméra d’Alan (Thor 2) Taylor pour une suite-reboot concue pour être le premier volet d’une trilogie qui ne verra jamais le jour tant le ratage est total…
Le premier Terminator est mon film favori all time il se suffit à lui-même et je considère tous les autres comme des variations sur le thème y compris Terminator 2 : Le Jugement dernier. Ce dernier n’est pas exempt de reproches pour un T-1000 et la transformation de Sarah Connor il a tourné le dos à l’idée d’inévitabilité des événements et semé les germes d’une « humanisation' » du Terminator qui ont porté leur derniers fruits pourris ici. J’aime beaucoup Terminator 3 : Le Soulèvement des machines qui malgré quelques touches d’humour (pas plus lourd que dans T2) assurait le spectacle et se terminait par une fin sombre très années 70. Malgré une campagne marketing catastrophique qui spoilait même le gros twist du film n’était pas faite pour rassurer mais j’étais prêt à me contenter d’un blockbuster divertissant.
Même avec toute la bonne volonté du monde on ne peut que dire que Terminator Genisys est une catastrophe pire que prévue. Le pire des Terminator bien sur mais aussi un des pires blockbusters depuis 15 ans.
Dés l’ouverture les scènes de combats futuristes font pale figure à coté de celle de Terminator 2 : Le Jugement dernier et Terminator 3 : Le Soulèvement des machines avec ses endosquelettes trop brillants éclairés d’une lumière rose , leurs armes laser aux bruitages de cour d’école. Tout le reste du film est à l’avenant en terme technique : d’une facture télévisuelle avec une photo plate de mauvaise série , des effets visuels d’un autre age inférieurs à ceux des volets précédents y compris de Terminator 3 vieux de 12 ans !
Le film est dépourvu de la dimension spectaculaires qu’on peut attend d’un blockbuster à 150 millions de dollars : de brefs combats, une séquence sur le Golden Gate avec pour clou du spectacle le retournement d’un bus, une poursuite en hélicoptères hideuses aux airs de cinématique de jeux vidéos et un combat final ridicule si on la compare aux confrontations super-héroïques récentes. Plus grave encore toute tension ou sentiment d’urgence est absent une première dans la franchise et on remarque au passage des emprunts à Matrix et même au Resident Evil de Paul W.Anderson !
La mise en scène de l’action est de toute façon illisible, la direction d’acteurs aux abonnés absents laissant une Emilia Clarke perdue dans un costume trop grand pour elle d’une Sarah Connor synthèse maladroite de l’innocente de Terminator et de la guerrière de T2, un Jay Courtney qui semble ne jamais avoir vu la performance fiévreuse de Michael Biehn tant son Kyle Reese semble être un autre personnage. Un Jason Clarke en roue libre ni charismatique en leader de la résistance , ni menaçant en bad-guy.

Pathétique de voir Arnold Schwarzenegger trahir sa propre légende ne semblant plus savoir comment interpréter son personnage signature. L’ humour intrinsèque au concept du Terminator naît de son imperturbabilité dans ses interactions avec les autres personnages ici le T-800 se livre a de véritables numéros de clown. James Cameron ne lui fit pas prononcer que 700 mots dans T2 par hasard , ici les longs des tunnels de dialogues pseudo-scientifiques lui font perdre encore un peu plus de crédibilité. On touche proprement le fond avec une scène surréaliste de line-up sur de Bad-boys d’Inner circle.
Le scénario n’est pas mauvais quand il joue sur les timeline alternatives et les concepts iconoclastes (sur le papier l’idée d’un John Connor infecté par les machines n’est pas mauvaise) n’est pas désagréable mais finit par retomber dans son dernier acte dans la facilité d’un quasi remake des précédents.
Seuls bon points dans ce marasme la première rencontre de Connor et Reese enfant , la reconstitution des scènes du premier volet et la confrontation avec un T-1000 c’est bien maigre.
Conclusion : Avec ce navet de facture télévisuelles aux effets cheapos et à l’humour grotesque le Terminator a trouvé son propre Terminator en la personne d’Alan Taylor qui offre à Arnold Schwartzenegger une sortie par la petite porte. Cette fois ci il ne reviendra pas !
Ma Note : D
Terminator Genisys d’Alan Taylor (sortie le 01/07/2015)