COMPANION (2025)

Avec Companion, son premier film Drew Hancock livre un thriller SF-horreur redoutablement efficace, porté par un scénario parfaitement structuré. Conscient que son twist principal est impossible à dissimuler dans la promotion du film, il l’intègre dès le premier acte, non pas comme une révélation finale, mais comme un moteur narratif qui masque habilement les autres surprises du récit. Cette maîtrise scénaristique permet au film de dérouler un rythme soutenu, équilibrant tension et humour avec une fluidité rare. Hancock aborde des thèmes profonds – la toxicité des relations, la déshumanisation liée à la technologie – mais il ne s’abandonne jamais à une lourdeur démonstrative. Son objectif premier reste l’efficacité du divertissement, et Companion ne faiblit jamais, maintenant une tension palpable du début à la fin. L’univers est dévoilé par petites touches, avec un soin particulier apporté à la conception de l’Iris, produit au cœur du film, qui ancre solidement le récit dans un monde SF cohérent et inquiétant.

L’esthétique du film renforce cette immersion : la photographie, d’une précision chirurgicale, sublime autant les paysages désolés que les espaces confinés, jouant habilement avec la lumière et les ombres pour accentuer l’oppression. Chaque cadre est millimétré, exploitant à fond la composition pour suggérer l’isolement des personnages et la menace qui plane constamment sur eux. Hancock n’abuse jamais des effets gratuits, préférant une mise en scène épurée mais redoutablement efficace, où chaque plan a un impact .Le film repose sur un duo d’acteurs particulièrement inspiré. Sophie Thatcher impressionne dans un rôle complexe, exprimant une multitude d’émotions tout en incarnant une intelligence artificielle qui peine à accepter sa propre nature. Son parcours vers l’anticipation et l’acceptation de son identité est l’une des grandes forces du film. Face à elle, Jack Quaid, bien que campant un personnage fondamentalement abominable, parvient à lui donner une humanité suffisante pour éviter un rejet total du spectateur.Enfin, Companion regorge de références aux classiques du cinéma de robots et s’appuie sur une bande-son immersive qui amplifie son atmosphère anxiogène. Grâce à cette alchimie maîtrisée entre SF et horreur, Hancock signe un film haletant, captivant jusqu’à la dernière minute, qui s’impose par son efficacité narrative.

Ma Note : A-

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.