
Jurassic World : Rebirth, réalisé par Gareth Edwards et scénarisé par David Koepp, promettait un renouveau pour une franchise qui s’essouffle depuis plusieurs opus. Si le film brille par moments grâce à l’esthétique soignée d’Edwards et des effets spéciaux impressionnants, il peine à convaincre pleinement à cause d’un scénario bancal et d’une narration alourdie par des personnages peu attachants et une durée excessive. Gareth Edwards, connu pour Godzilla (2014) et Rogue One (2016), apporte une touche visuelle indéniable à Jurassic World : Rebirth. Son sens du gigantisme et son talent pour jouer avec les échelles, confèrent au film une majesté visuelle rare dans la saga Jurassic World. Les séquences mettant en scène les dinosaures, notamment celle du T-Rex sur le radeau et celle du nid de Quetzalcoatlus, sont parmi les plus mémorables, offrant des moments de suspense et d’émerveillement. Les effets spéciaux, réalisés par Industrial Light & Magic, impressionnent par leur réalisme, même si certains fonds verts trahissent occasionnellement le mélange entre prises de vue réelles et numériques. La photographie de John Mathieson, tournée en partie dans les jungles thaïlandaises, renforce cette immersion avec des panoramas saisissants, rappelant l’esthétique du Jurassic Park original. Du point de vue visuel du moins le film est bien une « renaissance » visuelle, proche de l’esprit de Spielberg en 1993.
Evidemment non seulement Jurassic World : Rebirth s’inspire des codes établis par Spielberg dans le premier Jurassic Park mais puise dans d’autres classiques du barbu comme Jaws ou Indiana Jones. La séquence maritime d’ouverture est évidemment une sorte de « Jaws préhistorique ». Cependant, cette volonté de revenir aux sources est à double tranchant. Si le film évite certains des excès de la trilogie précédente , mais il peine à se démarquer, retombant dans une formule prévisible. Le concept de Jurassic Park – des dinosaures déchaînés dans un monde moderne – est trop limité pour porter indéfiniment de nouveaux films sans sombrer dans la répétition. S’en éloigner, c’est trahir l’essence de la saga ; y coller de trop près, c’est produire une copie sans âme. Malheureusement, Rebirth penche vers cette seconde option.
Avec Scarlett Johansson (Zora Bennett), Jonathan Bailey (Henry Loomis), Mahershala Ali (Duncan Kincaid), Rupert Friend et Manuel Garcia-Rulfo, le casting avait tout pour séduire. Johansson et Bailey forment un duo attachant, et Ali impose une présence magnétique en capitaine stoïque. Mais le scénario les dessert cruellement. Leurs personnages tombent dans des stéréotypes éculés : la mercenaire cynique, le scientifique naïf, l’antagoniste de Big Pharma caricatural. Pire encore, la famille Delgado, censée apporter une touche humaine, m’a exaspéré par son inutilité et ses dialogues mièvres. Ce choix narratif alourdit le film sans jamais m’émouvoir, transformant des acteurs talentueux en marionnettes d’une intrigue mal ficelée.
Le retour de David Koepp, scénariste des deux premiers Jurassic Park, était un argument de poids pour ce film. Son expérience et sa connaissance de l’univers laissaient espérer un script solide, fidèle à l’esprit de Michael Crichton. Malheureusement, le scénario est l’un des points faibles du film. Malgré un concept qui laissait présager un film d’aventures tendu – une mission clandestine pour récupérer l’ADN de 3 dinosaures (un marin , un terrestre et un aérien) à des fins médicales –, l’exécution est ratée, il alourdi cette accroche par des sous-intrigues inutiles (notamment autour de la famille Delgado), le film souffre de longueurs qui en diluent la tension. Les rebondissements prévisibles nuisent à l’immersion, certaines scènes semblant recyclées du roman de Crichton ou des films précédents.
Avec une durée de 2h14 Jurassic World : Rebirth s’étire inutilement Si quelques séquences sont efficaces, comme l’attaque du T-Rex ou la scène du nid la tension s’essouffle rapidement en raison d’un rythme inégal et de l’absence de véritable menace pour les personnages principaux. Le rythme est plombé par des digressions inutiles, et le « boss final », un Distortus rex mutant mélange improbable du Rancor de Star Wars et du xénomorphe d’Alien , est expédié sans panache. Les personnages secondaires, sacrifiables sans impact, n’aident pas à maintenir l’enjeu, loin de l’adrénaline des premiers opus.
Conclusion : En définitive, Jurassic Park Rebirth séduit par la beauté de ses images, mais trébuche sur un concept épuisé et une narration alourdie de longueurs. Prisonnier d’une fidélité excessive ou d’audaces mal maîtrisées, le film oscille sans jamais trouver l’équilibre qui lui permettrait de se réinventer vraiment. Certes, plus réussi que les derniers volets, il reste néanmoins un divertissement convenu, qui divertit sur le moment mais s’efface bien vite de la mémoire.
Ma Note : B-
Exactement, scénario faiblard et personnages sans intérêt que ne sauve pas la belle réalisation d’Edwards.