MON TOP 10 CINEMA 2025

Mon Top 10 n’est pas une quête de la « perfection cinématographique », car cette notion n’existe pas. Je rejette l’idée de choisir des films par snobisme, pour l’image ou par influence. Ce classement est purement personnel et guidé par deux seules boussoles : le plaisir brut ressenti devant l’écran et la puissance du souvenir qu’il a laissé après le générique.

NUMBER ONE –  WEAPONS – Zach Cregger

Zach Cregger signe un thriller horrifique ambitieux et maîtrisé. Loin de l’horreur confinée, Weapons déploie une narration chorale en chapitres, autour de la disparition mystérieuse d’enfants dans une petite ville. À travers Julia Garner en enseignante tourmentée, Josh Brolin en père brisé et Alden Ehrenreich en policier, Cregger tisse un réseau de tensions et de secrets menant à une révélation terrifiante autant qu’émotionnelle. La mise en scène impressionne : plans-séquences, lumière travaillée, design sonore oppressant, tout entretient un malaise constant. L’humour noir et les digressions absurdes désarment, avant de replonger dans la violence et le suspense. Plus qu’un film d’horreur, Weapons interroge la peur collective, la paranoïa sociale et la responsabilité morale, avec une ambition digne de Magnolia ou Pulp Fiction, teintée d’une poésie sombre à la Stephen King. Pari audacieux et relevé : Weapons s’impose comme l’une des œuvres de genre les plus marquantes de l’année. Cregger excelle, donnant l’impression d’une alchimie naturelle, alors qu’il témoigne d’une maîtrise remarquable. En résumé : Zach Cregger IS THE REAL DEAL!

2- 28 YEARS LATER– Danny Boyle

Danny Boyle et Alex Garland signent un retour puissant à l’univers de 28 Days Later. Plus qu’un simple film de zombies, ce troisième opus est une méditation sur la mémoire, la survie et la reconstruction. Grâce au retour d’Anthony Dod Mantle à la photographie, le réalisateur mêle scènes viscérales d’horreur et instants contemplatifs, alors qu’une communauté isolée tente de redonner sens à la vie. Le film utilise une esthétique hybride — tournage sur iPhone, lumière naturaliste — pour renforcer l’intimité du récit. Les thèmes sont ambitieux : transmission, deuil, et évolution du virus… Le tout porté par un casting solide (Ralph Fiennes, Jodie Comer, le jeune débutant Alfie Williams) et une bande-son envoûtante signée Young Fathers. Une renaissance audacieuse et profondément émouvante pour la saga.

3- EDDINGTON – Ari Aster

Eddington n’est pas un film à regarder passivement. Ari Aster délaisse l’horreur pour livrer une satire politique et sociale incisive d’une Amérique fragmentée, sous la forme d’un néo-western post-COVID mêlant polar, comédie noire et thriller. Son absence de certitudes incite le spectateur à réfléchir sur ses propres opinions face à un monde en crise, provoquant à la sortie de la salle un mélange paradoxal d’appréciation sincère et de confusion profonde. L’ambiguïté délibérée du récit, son refus des réponses simples et sa volonté de brouiller les pistes peuvent désorienter, mais la richesse thématique et la densité narrative en font une œuvre marquante. Porté par un Joaquin Phoenix méprisable et fascinant, et une mise en scène formellement impressionnante, Eddington hante l’esprit et s’impose comme un film audacieux, clivant et essentiel pour comprendre notre époque — un incontournable de l’année.

4- COMPANION – Drew Hancock

Premier long-métrage de Drew Hancock, Companion est un thriller de SF horrifique surprenant, à la fois tendre et brutal. Dès les premières minutes, le twist majeur — qu’on sait maîtrisé — sert de moteur narratif plus que de coup de théâtre, ce qui permet d’installer un rythme haletant. Le film creuse des thèmes puissants sur la toxicité des relations et la déshumanisation liée à la technologie, sans jamais devenir trop pesant. Sophie Thatcher incarne Iris, une intelligence artificielle en quête d’identité, avec une sensibilité stupéfiante, tandis que Jack Quaid joue un Josh inquiétant mais étrangement humain. Le duo fonctionne à merveille. Esthétiquement, la mise en scène est épurée mais frappante. Companion rivalise avec des classiques de la SF “robotique” tout en apportant sa propre voix — avec des touches d’humour noir, une bande-son immersive et une vraie réflexion sur le pouvoir, l’amour et l’autonomie. Un film malin, efficace et profondément troublant.

5 – THE FANTASTIC FOUR : FIRST STEPS – Matt Shakman

The Fantastic Four : First Steps (2025) — Ce reboot signé Matt Shakman mêle avec justesse l’émerveillement cosmique des Quatre Fantastiques à une intimité familiale touchante. Grâce à un casting inspiré, une direction artistique rétro-futuriste audacieuse et la bande-son enthousiaste de Giacchino, le film réussit une déclaration d’amour sincère aux comics de Stan Lee et Jack Kirby. Entre les dilemmes moraux (la grossesse de Sue face à Galactus), l’alchimie des personnages et une esthétique visuelle vibrante, First Steps redonne au mythe des FF son essence. Une renaissance pleine d’espoir pour la première famille de Marvel.

6- PREDATOR BADLANDSDan Trachtenberg

Dan Trachtenberg (Prey) prend le contre-pied total et transforme la franchise en une odyssée de science-fiction épique et audacieuse. En faisant pour la première fois d’un Yautja le protagoniste (le remarquable Dimitrius Schuster-Koloamatangi) un jeune Predator banni, en quête de rédemption et en le flanquant d’un androïde touchant au cynisme jubilatoire (Elle Fanning), PREDATOR: BADLANDS est un voyage brutal, émotionnel et d’une inventivité constante. Alliant virtuosité technique, profondeur thématique et plaisir brut, c’est l’œuvre la plus aboutie de Trachtenberg, qui offre à la saga un futur plus prometteur que jamais. Un incontournable palpitant.

7- ONE BATTLE AFTER ANOTHER Paul Thomas Anderson

Paul Thomas Anderson signe une fresque politique déjantée et ambitieuse. Entre satire, mélodrame et action spectaculaire, le film mêle les registres avec virtuosité : Leonardo DiCaprio incarne Bob, un ancien révolutionnaire paranoïaque prêt à tout quand sa fille disparaît, tandis que Sean Penn joue un antagoniste impitoyable. Visuellement, c’est un spectacle maîtrisé : plans larges, chorégraphie visuelle millimétrée, esthétique nerveuse — un blockbuster d’auteur qui ne sacrifie ni l’émotion, ni la réflexion.Le film aborde des enjeux brûlants (immigration, suprémacisme, surveillance) avec une ironie corrosive, tout en construisant un drame intime autour de la relation père-fille. Meme si cette ambition démesurée peut aussi jouer contre lui un ton trop hybride, brouille l’émotion et dilue le propos. Malgré tout, l’œuvre laisse une empreinte durable — un cocktail explosif et plein de contradictions, à l’image des combats qu’elle dépeint.

8- CAUGHT STEALINGDarren Aronofsky

Un polar urbain punk, vibrant et chaotique, qui voit Darren Aronofsky s’encanailler avec brio dans le New York poisseux de 1998. Mené par un Austin Butler électrisant, ce cocktail explosif d’action viscérale et d’humour noir est une réussite inattendue. Une descente aux enfers mémorable qui confirme la capacité du cinéaste à se réinventer avec panache. Un vol réussi dans le cinéma de genre.

9 –F1 – Joseph Kosinski

Joseph Kosinski (réalisateur de Top Gun: Maverick) et le producteur Jerry Bruckheimer ressuscitent le grand spectacle des blockbusters d’antan avec F1. Le film offre une immersion technique virtuose au cœur de la Formule 1 grâce à des caméras embarquées révolutionnaires. Porté par un Brad Pitt charismatique et cool en pilote vétéran, c’est avant tout un événement audiovisuel d’une intensité rare, conçu pour le grand écran. Le spectacle qui justifie pleinement l’expérience en salle.

10SUPERMAN James Gunn

James Gunn relance l’Homme d’acier avec une vision pop et généreuse, respectant l’héritage du personnage tout en l’ancrant dans une réalité moderne. Le film brille par l’humanité et la chimie parfaite de son duo David Corenswet/Rachel Brosnahan (Superman et Lois Lane), ainsi que par l’intégration d’une galerie de personnages DC loufoques mais attachants. Une entrée en matière très prometteuse pour le nouveau DCU, pleine d’optimisme et d’authenticité.

2 commentaires

  1. Superbe Top 10, et surtout superbe texte d’intention pour l’accompagner. On sent immédiatement un classement guidé par le ressenti, le souvenir et l’impact émotionnel, bien plus que par une hiérarchie théorique ou critique — et c’est précisément ce qui le rend passionnant à lire.

    Le choix de Weapons en numéro un est fort et parfaitement défendu : l’argumentaire met en lumière l’ambition formelle et thématique de Cregger sans jamais tomber dans l’hyperbole gratuite. Même chose pour 28 Years Later et Eddington, qui confirment à quel point 2025 aura été une année où le cinéma de genre s’est montré plus politique, plus introspectif et plus audacieux que jamais.

    J’aime beaucoup l’équilibre de la liste : du blockbuster sensoriel (F1, Superman) au cinéma d’auteur radical (Aster, PTA, Aronofsky), en passant par des propositions hybrides particulièrement stimulantes (Companion, Predator: Badlands). Rien ne donne l’impression d’un choix “obligé” ou d’un film coché pour sa réputation.

    Mention spéciale pour la défense de The Fantastic Four: First Steps et Predator: Badlands, deux films souvent résumés trop vite alors que tu en soulignes très justement la dimension émotionnelle et thématique.

    Un Top 10 personnel, assumé, argumenté, et surtout vivant — exactement ce qu’on attend d’un regard de blogueur passionné. Merci pour le partage, et clairement : une liste qui donne envie de (re)voir des films, pas juste d’en parler.

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