LA RELEVE (Critique)

De temps en temps le CinémaDroide va plonger dans ses banques mémoire et revenir sur un film oublié à redécouvrir. Aujourd’hui  La Relève (The Rookie) de et avec Clint Eastwood . En cette année 1990 Clint Eastwood  est à la croisée des chemins, son travail  de réalisateur enfin reconnu avec Bird a connait un accroc avec l’échec  de Chasseur Blanc Coeur Noir , au sein de la Warner les productions Joël Silver (L’Arme Fatale, Die Hard) l’ont remplacé dans le créneau du film d’action. Avec The Rookie Eastwood tente d’accrocher ce wagon du renouveau du film d’action avec ce buddy movie (à l’image de l’Arme Fatale) ou il partage la tête d’affiche avec  Charlie Sheen encore vedette en devenir à l’époque, dans l’espoir d’une éventuelle franchise. Sheen incarne David Ackermann fils de bonne famille, qui doit faire équipe avec un vétéran dur à cuire sur la piste d’un trafiquant de voiture allemand. Eastwood toujours entouré de ses fidèles (Jack Green à la photo, Joël Cox au montage) il livre son film le plus pyrotechnique il enchaîne cascades, bastons, explosions adoptant une esthétique qui évoque justement les productions Silver.

Clint,  en retrait ,  s’octroie une fois de plus un personnage de flic badass et cynique aux répliques cinglantes mais dans un ressort qui se veut plus comique que son Harry Callahan. Pourtant The Rookie aurait fait une dernière aventure bien plus digne pour son personnage fétiche que le médiocre The Dead Pool. On remarque qu’ Eastwood est sacrement baraqué dans le film cédant à l’autre mode en vogue dans les films d’action de l’époque. Le méchant du film un criminel européen (Euro-trash comme disent les critiques américains) est lui aussi typique des films des productions de l’époque ,ici un allemand interprété par le comédien Porto ricain Raul Julia ! On retrouve avec nostalgie cet acteur trop tôt disparu, qui passera à la postérité pour  son personnage de Gomez Addams dans les deux films de Barry Sonnenfeld. Il est ici  particulièrement charismatique associé ici à la brésilienne Sonia Braga qui s’offre une scène de « viol » avec Clint lui-même (à moins que ce ne soit l’inverse). Cette séquence détonne dans ce type de film  et porte la marque iconoclaste du grand homme.

Hélas pour lui Charlie Sheen ne deviendra jamais Mel Gibson ou Bruce Willis, le film est un échec et restera sans suite. Eastwood abandonnera définitivement le terrain de l’action aux moguls Silver ou Bruckhenmeir et au chêne autrichien.
Deux ans plus tard revenant à ses racines il va interprèter et réaliser  sa grande oeuvre Impitoyable dont le triomphe aux Oscars entamera une nouvelle phase glorieuse dans sa carrière. Reste cette Relève un peu oubliée dans sa filmographie , solide film d’action où l’on retrouve l’esprit sardonique d’un Eastwood en pleine forme et un Charlie Sheen joufflu mais encore sain d’esprit!

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