Cette critique s’inspire de faits réels…Warner, après avoir rajeuni Sherlock Holmes a commandé à son producteur Dan Lin la même cure de jouvence pour un genre sur lequel régna la major de Burbank dans les années 30 : le film de Gangster.Il convoque une brochette de stars confirmées(Sean Penn et Josh Brolin)ou en pleine ascension(Ryan Gosling et Emma Stone) sous la houlette d’un jeune réalisateur convoité (Ruben « Zombieland » Fleischer) pour un film de pure distraction. Gangster Squad n’aura jamais d’Oscars, n’est pas un nouveau LA Confidential et n’aspire pas à l’être !
Le script de Will Beal , comme tout bon scénario de film d’action est utilitaire, dans le bon sens du terme, efficace il s’appuie sur une structure narrative solide (tu m’étonnes c’est celle des Incorruptibles ! ) pour amener son lot de scènes spectaculaires, fusillades roboratives, explosions, poursuites et servir son casting en répliques et attitudes « cool ».
Justement les acteurs du film se régalent et avalent les scènes, Sean Penn en mode De Niro en fait des tonnes pour notre plus grand plaisir, Ryan Gosling suave et laidback met le public féminin dans sa poche, tâche qui incombe pour le public masculin à une Emma Stone qui s’en sort bien malgré son aspect juvénile, Josh Brolin en justicier rouleau compresseur assure aussi le show. Ils sont (bien) entourés comme souvent dans le ciné US d’une collection de second rôle efficaces, parmi eux Mireille Enos en épouse aimante et agent recruteur de l’escouade (qui sera bientôt la femme de Brad Pitt dans World WAR Z) et cette vieille baderne de Robert Patrick en vieux « gunslinger ».
Comme d’habitude dans ce type de productions les crédits techniques sont irréprochables, décors, costumes et une photo très 50’s signé Dion Beebe collaborateur régulier de Michael Mann. Enfin la mise en scène de Ruben Fleischer multiplie les effets: ralentis, plans séquences impressionnants (dont un plan tournant autour d’une voiture lors d’un shoot-out automobile particulièrement virtuose), effets stroboscopiques, tout ceci sans prétention pour dynamiter justement le côté classique et déjà-vu du film.
Sans Les Incorruptibles de Brian De Palma pas de Gangster Squad, chaque personnage de l’un trouve une correspondance chez l’autre Al Capone – Mickey Cohen, O’Mara-Elliott – Ness, le personnage de Giovanni Ribisi rappelle celui de Charles Martin Smith (et connait un destin semblable) et celui de Robert Patrick fait écho à celui de Sean Connery. On retrouve de plus les mêmes étapes : recrutement de l’équipe, premiers succès, coups durs et fusillade sur fond d’escalier monumental.
Le film est parsemé de moments familiers aux spectateurs de Matrix ou de l’Arme Fatale. Mais je vois ces emprunts comme l’équivalent des samples dans la musique actuelle.
De même le compositeur Steve Jablonski, montre après Transformers 3 qu’il a beaucoup aimé la partition d’Hans Zimmer pour Inception.
Enfin la conclusion du film, même si elle est pleine d’action n’est pas au meme niveau que le reste du métrage comme si la belle américaine manquait d’essence pour finir la route.
Conclusion : Un « Incorruptibles Los Angeles » leger & fun, du pur entertainment dont l’énergie de la mise en scène et l’abattage des comédiens nous fait oublier les moments de déjà-vu. Un excellent film du samedi soir comme on les aime !