Mon mépris pour le cinemafrancaisofficiel™ vaste escroquerie qui sous couvert d’ exception culturelle sert à financer le train de vie d’un cinéma en faillite créative ne s’étend pas au Cinéma Français l’un des plus grands qui survivra à ce système parasite. Plongez avec moi dans une cinématographie peuplée de grands films de prestige mais populaires , de buddy-movies, d »action-hero’ charismatiques, de comédies sexuelles ou burlesques et avant tout d’immenses acteurs…
Ma sélection n’est classée que par ordre chronologique décroissant, elle n’est bien sur pas exhaustive et exclu les films 100% français tournés en langue anglaise (Le 5e Element, Taken, Le Nom de la Rose etc..)
Un Prophète – Jacques Audiard (2009)
Parti à l’origine d’un projet de Scarface français Jacques Audiard met au centre du film la partie de la vie en prison du « héros » pour réaliser cette fresque criminelle roman initiatique sombre et violent filmé comme un documentaire dominé par la performance de ses deux têtes d’affiche Tahar Rahim et Niels Arestrup glaçant en parrain corse.
Nid de Guêpes – Florent-Emilio Siri (2002)
Sous le haut patronage de l’Assault de Carpenter avec ses assaillants quasi abstraits aux frontières du fantastique (son grand méchant est « draculesque ») , aux influences t video-ludiques affirmées, Florent-Emilio Siri surprend pour son deuxième film dont Bruce Willis dira qu’il est le vrai Die Hard 4 (avant d’engager Siri pou Otage).
Grosse Fatigue – Michel Blanc (1994)
Une méta-comédie caustique et vraiment drôle ou les acteurs jouent leurs propres rôles ou plus exactement la vision qu’on d’eux le grand public , avec un argument quasi fantastique.A une époque ça se tournait en France pas à Hollywood ! Énorme interprétation de Carole Bouquet et la dernière réunion drôle de l’équipe du Splendid!
Nikita – Luc Besson (1990)
Apres le triomphe du Grand Bleu Le wonderboy français plongeait dans le grand noir avec ce thriller d’action féministe donnant le rôle de sa vie à Anne Parillaud entourés de seconds rôles glaçants comme Tcheky Karyo et bien sur Jean Reno étrennant son rôle de nettoyeur. Si par la suite il « empruntera » beaucoup Besson donne naissance avec Nikita à un archétype qui sera repris et plagié des USA à Hong Kong.
Jean De Florette / Manon Des Sources -Claude Berri (1986)
Avec cette adaptation luxueuse d’une véritable tragédie grecque sous le ciel de Provence tirée de Marcel Pagnol Claude Berri livre ici la quintessence du grand film populaire français.Magnifiée par la photographie exceptionnelle de Bruno Nuytten et les performances tout aussi immenses de ses interprètes principaux , la saga de l’Eau des Collines n’a rien perdu de sa force.
Les Spécialistes – Patrice Leconte (1985)
Un buddy-movie français avec des scènes de casse, des cascades impressionnantes et des dialogues punchy signé Michel Blanc. Le cinéma populaire français dans toute sa splendeur.
Les Ripoux – Claude Zidi (1985)
Rare comédie à avoir reçu le César du meilleur film Les Ripoux nous offre une plongée très documentée , grâce à son co-scénariste Simon Michael un ancien policier, aux cotés des flics de Belleville (comme la Balance autre césar du meilleur film). Mais cette fois ci au service d’un duo comique ou brille un Philippe Noiret impérial servi de dialogues mémorables : »Je veux faire honnêtement un métier honnête » « Quoi! tu veux quitter la Police ? ». Un classique.
Rue Barbare – Gilles Béhat (1983)
Dans les secousses post Mad Max il y eut aussi un cinéma français de série B.Ce film tiré d’une série noire de David Goodis voit s’affronter Bernard Giraudeau et l’impressionnant Bernard Pierre Donnadieu dans une ambiance pesante sur fond de musique de Bernard Lavilliers .Le combat final est digne des plus grands fights de cinéma.
Le Pere Noel est une ordure – Jean Marie Poiré (1982)
Au delà d’une comédie dont la moitié des répliques sont devenues cultes, ‘Le père Noël est une ordure’ est un film au vitriol qui qui tire sur tout ce qui bouge : les riches, les immigrés, les travelos, les pauvres et même le père Noël. Si je devais choisir mon film français favori ce serait celui-la.
La Balance – Bob Swaim (1982)
Bob Swaim réalisateur américain passionné de film noir français le remettra au gout du jour avec cette histoire classique d’indicateur dynamitée par un traitement réaliste (le film est très documenté) , un punch très américain et en s’appuyant sur des comédiens excellents le couple Baye-Leotard qui donne son cœur au film décrochera deux césars majeurs.Le film lui-même gros succès public décrochera le César du meilleur film. O tempora O mores comme dirait l’autre…
Garde à vue – Claude Miller (1982)
Michel Serrault fut sans doute un de nos plus grands acteurs en tout cas le plus eclectique tant sa palette semblait infinie. Dans sa veine dramatique son personnage de ‘Garde à vue’ est un summum d’ambiguïté et face à lui Lino Ventura qui trouve aussi son meilleur rôle met son image d’intégrité au service de la mécanique du suspense.
Buffet Froid – Bertrand Blier (1979)
Absurde, cruel, drôle, ‘Buffet froid’ est un film qu’on ne peut résumer, véritable cauchemar éveillé totalement maîtrisé par Bertrand Blier qui dirige son père autre légende française. Un sommet de l’étrange digne d’un David Lynch.
Série Noire – Alain Corneau (1979)
Un film d’une noirceur infinie ou dans un climat poisseux Patrick Deawaere livre son âme dans une performance qui reste pour moi la plus grande d’un acteur français. Vraiment le seul acteur de cette époque à rivaliser d’intensité avec les Pacino ou DeNiro.
Les Bronzés – Patrice Leconte (1978)/Les Bronzés font du ski -Patrice Leconte (1979)
Avant de devenir des classiques multi-diffusés le dyptique de PatriceLeconte fut une petite révolution dynamitant la comédie française institutionnelle y faisant entrer les mœurs de toute une génération peu representée au cinéma la fameuse classe moyenne! . Le second volet moins caustique plus burlesque et grand public achèvera de faire du Splendid le nouveau mètre étalon de la comédie française.
Peur sur la Ville – Henri Verneuil (1975)
Henri Verneuil , un géant un peu oublié (cent millions d’entrées cumulées par ces films tout de même) voulu prouver avec ce film qu’il pouvait rivaliser avec les américains sur leur propre terrain et signe ‘Peur sur la ville’ un classique du policier d’action sur des dialogues de Francis Veber et une musique d’Ennio Morricone . Il iconise Belmondo qui effectue ses cascades les plus inouïes , sur les toits de Paris ou d’un métro en mouvement, rejoignant dans la légende du cinéma Jackie Chan et Buster Keaton. Incroyable de penser que durant presque 20 ans le public mondial aimera retrouver les aventures d’un action hero francais !
Les Valseuses -Bertrand Blier (1974)
On a rarement vu film plus provocant que Les valseuses dont on imagine sans peine la bombe qu’il fut dans la France empesée des années 70.Véritablement amorale la dérive de Depardieu et Dewaere garde toute sa force de subversion quarante ans plus tard.
Les Aventures de Rabbi Jacob -Gérard Oury (1973)
La Folie des Grandeurs Gérard Oury (1971)
Ces deux collaboration DeFunes – Oury constituent pour moi le sommet de la carrière de Louis DeFunés ici le titan du comique français bien servi par les partitions de Marcel Julian et Danielle Thompson maîtrise totalement son personnage de veule explosif faible avec les forts , fort avec les faibles devenant quasiment un personnage de cartoon live. Un génie indépassable à part peut être par Christian Clavier ou Michael Youn 😉
Le cercle rouge – Jean Pierre Melville (1970)
Le maître du film noir français réunit trois immenses stars, son acteur fétiche Alain Delon, Yves Montand et Bourvil à contre emploi en flic tenace dans cette épopée criminelle à l’atmosphère implacable. ‘Le Cercle rouge’ est sa mise en scène la plus aboutie il joue avec maestria du silence (plus de 30 minutes sans la moindre parole échangée) et offre des scènes à la limite du fantastique telle la séquence hallucinante de delirium alcoolique de Jansen (Yves Montand).