2 Guns s’ouvre sur Robert ‘Bobby’ Trench (Denzel Washington) et Michael ‘Stig’ Stigman (Mark Wahlberg) se préparant à braquer une banque ou leur patron le narcotrafiquant mexicain Papi Greco (Edward James Olmos) cache son liquide. Ce qu’ils ignorent c’est qu’ils sont tous deux des agents infiltrés (de la DEA pour l’un , des services secrets de la marine pour l’autre) et compte le révéler à l’autre après l’opération. Mais le hold-up prend vite une tournure inattendue et ils se retrouvent vite traqués non seulement par les tueurs du cartel mais aussi par une mystérieuse organisation et son représentant l’impitoyable Earl (Bill PAxton). Désavoués par leurs agences respectives ils vont devoir faire équipe pour survivre dans la grande tradition du buddy-movie.
C’est avec un grand plaisir que j’observe une résurgence des films d’action tels qu’ils se pratiquaient dans les glorieuses années 80 , 2 Guns est exemplaire de cette tendance avec son approche du ‘buddy-movie’ (emblématique de la décennie) matinée ici de western comme dans les films de Walter Hill. Le film adopte aussi une approche à l’ancienne dans ses scènes d’action reposant sur une géographie des scènes claires sans de shaky-cam ni overdose d’inforamtions visuelles.
Le buddy-movie est un genre qui repose sur la complémentarité de ses protagonistes ici l’association Denzel Washington-Mark Wahlberg fonctionne à merveille, on sent que leur complicité n’est pas forcée , les réparties fusent et comme souvent Wahlberg (qui arbore encore ici sa musculature de No Pain No Gain) se montre excellent dans ces joutes verbales.
Le film est le véhicule idéal pour la personnalité de bad-ass d’apparence zen mais extrêmement efficace que Denzel Washington s’est forgé depuis quelques années (je dirais depuis Man on Fire).

Les « deux flingues » sont entouré d’excellents seconds rôles Eward James Olmos ( le capitaine de la série « Miami Vice », plus récemment le commandant Adama de Galactica) prête son visage grêlé et sa voix rocailleuse à ce baron de la drogue amateur de Toros, cette vieille baderne de Fred Ward fait une apparition savoureuse, James Marsden (le Cyclope des X-Men) apporte son aspect de gendre idéal à un beau salaud et Paula Patton (M:I Ghost protocol) qui retrouve Denzel après ‘Deja-Vu’ apporte une touche « caliente » à l’ensemble.
Mais pour moi le plus grand plaisir du casting reste la présence de Bill Paxton (Aliens,True Lies,Near Dark) dans la peau d’une ordure intégrale à l’accent trainant du sud…

Le scénario de Blake Mathers , particulièrement tortueux multiplie retournements et trahisons .Les dialogues sifflent autant que les balles et comme chez Walter Hill ou Peckinopah tout se termine par un règlements de compte entre tous les protagonistes ,un véritable « mexican stand-off » pour le coup.
De facon surprenante une critique voilée de l’attitude des USA vis à vis de leur voisin mexicain se glisse dans de nombreux dialogues mais aussi plus littéralement dans une scène ou nos héros sont obligés de passer la frontière avec un groupe d’immigrants clandestins.
La réalisation de Baltasar Kormákur que j’avais apprécié le Contraband (encore avec Marky Mark) se fait ici plus anonyme, l’islandais semble avoir laisser les commandes à son directeur de la photographie , la pointure Oliver Wood (Die Hard 2, les 3 premiers Bourne, Sécurité Rapprochée) dont le style si reconnaissable donne sa véritable identité au film.
Malgré un bon montage du vétéran Michael Tronick (beverly hills cop II, Midnight Run, Jours de Tonerre mais aussi Hannah Montana et Miley Cyrus – Le film concert evénement en 3D!!) ,2 Guns comme de nombreux films actuels tire un peu en longueur.
Pour filer la métaphore culinaire quand on commande un bon burger tout ce qu’on veut parfois c’est juste un bon burger. Si 2 guns ne révolutionne pas le genre de la comédie d’action il remplit largement son contrat.
7/10 pour 2 Guns.
J’étais très sceptique vis-à-vis de ce film et au final je vais tenter l’expérience mardi soir alors. J’espère que le duo va également me plaire parce que les buddy-movies modernes sont mauvais et n’ont toujours pas réussi à arriver à la cheville de nos Riggs/Murtaugh !