Robert De Niro revisite son personnage de mafieux sous la caméra de Luc Besson sous le « parrainage » de Martin Scorcese.Le verdict après le jump…
L’annonce d’un film de Besson avec Robert DeNiro aurait provoqué un coup de tonnerre dans les années 90, le plus grand acteur vivant dans un film du Spielberg français ! Hélas, entre temps les deux se sont terriblement démonétisés : Luc Besson est devenu pourvoyeur de série B d’action via sa société EuropaCorp au dépends de sa propre filmographie , ses films étant passés d’événements à des produits ordinaires (curieusement après qu’il dépassa la limite de 10 films qu’il s’était lui-même fixé). Quand à Robert DeNiro il monnaye son talent au plus offrant dans des films de plus en plus improbables de comédies grasses jusqu’à des DTV honteux. La caution de Martin Scorcese en tant qu' »executive producer » n’est pas forcément la pour nous rassurer le poste étant souvent honorifique.

Malavita hélas n’apportera rien à la gloire passée de ses auteurs et acteurs nous sommes en présence d’une série B plus proche des comédies franchouillardes des années 80 que de l’hommage au films de mafieux qu’il ambitionne d’être.
En guise d’hommage nous assistons à une reconstitution artificielle de scènes des Affranchis lors de flashback aussi vivante qu’une installation au musée Grévin . Le seul moment ou l’on souri de nostalgie se déroule lors d’une scene ou l’on projette au personnage de Robert DeNiro ‘les Affranchis’ et ou l’on entend les premières minutes du chef d’ oeuvre de Scorcese.
En revanche si vous êtes clients de l’humour Bessonien vous serez comblés tant on y retrouve l’humour qui vous aura enchanté dans ses nombreuses productions! De cet argument d’ une famille mafieuse qui se retrouve sous protection du FBI dans un petit village de Normandie (ou toute la population est anglophone! ), Luc Besson ne tire que le strict minimum. Il s’appuie sur des variations du même gag , De Niro réglant de manière violente (ou imaginant des solutions encore plus violentes) ses relations de voisinage le plombier,le maire etc…
Ce running gag alterne avec une comédie lycéenne très années 80 qui suit les enfants du couple DeNiro / Pfeiffer dans leur lycée. De temps à autre Tommy Lee Jones vient toucher son chèque pour ressusciter son personnage de Marshall Gerard du Fugitif sous un autre nom pour quelques échanges avec Bobby D. Ces scènes sont de loin les plus déprimantes du film , avoir sous la main de tels comédiens pour des dialogues aussi passionnants qu’une conversation de bureau à la machine à café !

DeNiro ne cabotine pas et ne surjoue pas comme il a pu le faire par le passé et j’ai envie de dire : c’est bien dommage ! Le film aurait eu besoin d’un peu d’excès pour le sortir de son apathie.
Michelle Pfeiffer, qui meme si elle ne s’en sort pas trop mal, se débat avec un personnage de « Desperate Housewife ».Si vous voulez la voir en femme de mafieux de comédie revoyez plutôt ‘Veuve, mais pas trop…’ de Jonathan Demme.

La mise en scène de Luc Besson est hélas bien fonctionnelle, digne de ses élèves des productions EuropaCorp même si quelques plans intéressants décalés et bizarres se glissent de temps à autre pour rappeler qu’il fut jadis un cinéaste prometteur. J’ai une affection pour ses fusillades qui même si elles sont très (très) loin d’être transcendantes dans Malavita ont toujours un impact particulier chez lui.
Conclusion
Téléfilm calibré pour les soirées de TF1, Malavita est un véritable gâchis de talent, avoir sous la main un tel casting pour en tirer un film si moyen qu’il ne peut même pas être qualifié de nanard. Malavita parvient à décevoir alors qu’on en attendait rien ! 5/10
PS : Si vous voulez voir Robert deNiro dans une bonne comédie mafieuse il vous reste à revoir Analyze This.