Retour sur la fable 3D d’Ang Lee…
Apres une première partie très primesautière, on pense à « Amélie Poulain » (JP Jeunet d’ailleurs s’était attaqué au projet) on entre dans le vif du sujet avec un naufrage extrêmement spectaculaire Véritable catastrophe biblique qui ouvre l’odyssée à proprement parler de notre naufragé coincé sur un canot de sauvetage avec pour seule compagnie le tigre prénommé Richard Parker.
Ang Lee compose une féérie visuelle enchaînant des tableaux magnifiques sublimés par des couleurs bio-luminescentes exploitant avec une maestria peu commune la 3D, expérimentant divers formats d’image.
La fin du film fait entrer avec gravité la cruauté de la nature humaine dans ce qui aurait pu n’être qu’une fable trop naive. L’Odyssée de Pi se révèle alors comme une ode à la résilience de l’esprit humain.
Les deux interprètes de Pi sont excellents du mysterieux narrateur Ifran Khan au jeune Suraj Sharma. La musique de Mychael Danna sublime l’aventure avec un thème qui reste avec le spectateur.
La fin de la dérive de Pi présente quelques longueurs et la séquence de l’ « ile carnivore » vient trop tard et ne bénéficie pas de toute l’attention qu’elle aurait mérité.
Conclusion : Féérique, philosophique et aquatique, « L’Odysée de Pi » est un conte dont la morale pourrait rejoindre celle de « L’homme qui tua Liberty Valence » de John Ford « Quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende ».