Passe à un moment du film un extrait de Bullitt laissant penser que les auteurs visent à capturer un certain esprit des années 70 et créer un personnage de solitaire charismatique à la Steve McQueen , hélas Aaron Paul sa tête de bébé joufflu, son nez de furet et son mètre cinquante n’a pas vraiment le physique de l’emploi. Pis sa petite taille relative impose de caster face à lui un Dominic Cooper pas plus grand ou charismatique tant et si bien que parfois on semble assister a un film interprété par des enfants à la Bugsy Malone. Leur confrontation dans un hôtel de San Franciso ils n’ont d’autres raison d’être la sauf pour que ce face à face ait lieu est ridicule.

Mais Aaron Paul malgré ses limites n’est pas en cause dans le naufrage qu’est Need for Speed pas plus que la plupart des comédiens dont les personnages dénués de personnalité sont les esclaves d’un cahier des charges scénaristiques qui leur impose un enchaînement mécanique (c’est raccord avec le concept) de scènes dénuées de cohérence ou d’une quelconque progression dramatique.
Certes ce type de film est coutumier de ce type d’entorse à la logique, on se souvient de Fast&Furious 6 et sa piste d’atterrissage la plus longue du monde mais Need For Speed bat tous les records en la matière : l’héroïne experte en bolide qui confie une voiture de plusieurs millions de dollars à un taulard fraîchement sorti de prison apres l’avoir rencontré seulement deux fois deux ans en arrière, les forces de police absentes ou présente selon les besoins du script, ces mécanos ruinés utilisant un matériel hors de prix, cet organisateur de courses clandestines qui le retransmet en direct sur Internet ( à l’aide de son propre réseau de caméra ?) que tout le monde peut contacter sauf la police et enfin un méchant qui conserve non seulement des preuves l’incriminant dans des fichiers non protégés sur son ordinateur de bureau (!) mais aussi l’arme du crime!

Imogen Poots est charmante mais ne semble correspondre à rien à son personnage mais elle est mieux lotie que la pauvre Dakota Johnson (fille de don Johnson et Mélanie Griffith future star de 60 Shades of Grey) qui joue un personnage aux réactions complètement illogiques qui n’est la que pour remplir une fonction utilitaire à un moment précis de l’histoire.Ça fait plaisir de voir Michael Keaton dans un film mais il est en total décalage ici, il interprète une sorte chœur antique qui commente l’action du film de la même façon qu’il jouait Betelgeuse dans le BeetleJuice de Tim burton.pour les fans des années 80 si le sidekick black énervant vous avez manqué le personnage de Benny (Scott Mescudi) va combler votre manque.
Techniquement le film est propre en mode catalogue pour un voyage aux USA avec ses grand paysage filmés à la façon « Des racines et des ailes » par Shane Hulburt (le directeur de la photo qui avait essuyé une gueulante monumentale par Christian Bale sur le tournage de Terminator Salvation).Mais bien sur si les gens viennent voir ce type de film c’est avant tout pour les scènes de poursuite automobiles et de ce point de vue la Need For Speed est satisfaisant sans être enthousiasmant.Il est rafraichissant dans le paysagen du film d’action moderne ou régne le CGI de voir des scènes de voiture, poursuites et crashes tournés avec de vraies cascades « old school » aidés par un montage sonore hyper-aggressif. Malgré tout aussi réussies qu’elle soient (en particulier des chocs vécus « de l’intérieur » très spectaculaires) leur caractère assez répétitif n’a pas l’aspect galvanisant de celle de la sage de Vin Diesel .
Rendons grace au montage de Paul rubbell qui fait tout de meme que les 2h10 du film passe quand meme assez rapidement.La musique épique plutôt réussie mais devient vite envahissante tentant d’apporter une grandeur que le film n’a pas.
De spectaculaires cascades automobiles ne sauvent pas assemblage incohérent de personnages creux et de situations absurdes. La pseudo franchise Need For Speed reste dans les starting-blocks et se contente de respirer les échappements des biens plus réussis Fast & Furious.
Ma note : D