Pour faire court je déteste les biopics souvent des entreprises déshumanisées hagiographies contrôlées par les héritiers de personnalités dont la vie et l’oeuvre tout estimables qu’elles soient ne peuvent soutenir deux heures de film. Souvent ce sont aussi des compétitions de cabotinage pour acteurs en mal d’Oscars . Quelques films échappent à ma vindicte et partagent des points communs : la majorité d’entre eux sont écrits par le même duo de scénaristes Scott Alexander & Larry Karaszewski et tous sont portés par des performances magistrales de leurs interprètes principaux souvent les meilleurs de leurs carrières.
J’ai pris le parti forcément subjectif de sélectionné comme « biopics » des films ou la biographie est l’axe principal du film par opposition à d’autres qui si ils mettent en scène des faits et personnages « historiques » ont une appartenance bien plus marqué à d’autres genres, par exemple Goodfellas ou Casino sont surtout des films de gangsters ou Lawrence of Arabia une fresque d’aventures. J’écarte aussi l’évocation de figures historiques si importantes que l’évocation de leur vie entre pour moi dans la case film historique.
ED WOOD de Tim Burton (1994)
Tim Burton rend hommage à tous ces marginaux qu’il adore à travers la biographie de l’excentrique Ed Wood auteur du « pire film de tous les temps » Plan 9 From Outer Space. Le film met en avant l’amitié qui unit le réalisateur transformiste (le meilleur rôle de Depp tout en innocence enfantine) et la star vieillissante et déchue de l’horreur Bela Lugosi qui vaudra un Oscar à Martin Landau. Porté par un noir et blanc sublime sur un script du tandem Scott Alexander & Larry Karaszewski c’est peut être le film le plus abouti de Burton.
PEOPLE VS LARRY FLYNT de Milos Forman (1996)
Milos Forman (Amadeus peut être le biopic le plus prestigieux de l’histoire) s’attaque à la vie du pape de la publication pornographique aux Etats Unis Larry Flynt, personnage finalement assez déplaisant dont il fait à travers de la description des procès qui lui sont fait un chantre de la liberté d’expression incarné par un excellent Woody Harrelson. Le film est donc un film militant (avec une touche de conspirationnisme Stonien via l’évocation de l’attentat qui va coûter l’usage de ces jambes à Flynt) mais aussi film de procès dont raffole les américains, film sur l’amitié avec celle qui va unir le pornocrate à son avocat incarné par Ed Norton.Mais c’est surtout une histoire d’amour tragique dans son évocation de la relation de Flynt avec sa femme Althea Leasure Flynt (une surprenante Courtney Love) .
NIXON d’Oliver Stone (1995)
Second volet de saga sur l’histoire contemporaine des Etats Unis (et de l' »Etat Profond ») d’Oliver Stone dresse un portrait en fait nuancé du président le plus détesté de l’histoire américaine. Sombre, littéralement Shakespearien le Nixon de Stone est un véritable Richard III à la Maison Blanche dominé par un titanesque Anthony Hopkins dans son meilleur rôle. Un chef d’oeuvre vraiment mésestimé.
MAN ON THE MOON de Milos Forman (1999)
Biographie d’un comique américain méconnu ici Andy Kauffman révélé par la sitcom « Taxi »(qui revela aussi Danny deVito qui joue d’ailleurs dans le film) connu pour ses frasques (dont sa participation à des match de catch) Man on the Moon marque les retrouvailles de l’équipe de Larry Flynt le réalisateur Milos Forman et les scénaristes Scott Alexander & Larry Karaszewski (et Courtney Love). Mélangeant réalité et intervention des personnages fictifs créé par Kaufman le film, poignant offre son plus grand rôle dramatique à Jim Carrey tout en exploitant son énergie débridée . La scène ou Kaufman rongé par le cancer réalise au cours d’ une opération de « chirurgie psychique » pratiquée par des charlatans aux Philippines qu’il va vraiment mourir et un des moments de cinéma les plus poignants que je connaisse.