X2 : X-men united (2003)

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Quand le mutant Nightcrawler (Alan Cumming) tente d’assassiner le président des États-Unis, l’école du Professeur Xavier (Patrick Stewart) se retrouve mise en cause. Tandis que Jean Grey (Famke Janssen) et Storm (Halle Berry) cherchent à localiser l’assaillant, Cyclope (James Marsden) et Xavier tentent d’obtenir des réponses auprès de leur ennemi de toujours, Magneto (Ian McKellen), toujours détenu dans sa prison de plastique. Mais ils ignorent qu’ils tombent dans un piège orchestré par William Stryker (Brian Cox), un agent gouvernemental aux motivations troubles, intimement lié au passé mystérieux de Wolverine (Hugh Jackman)…

Après le succès surprise du premier volet – 55 millions de dollars de recettes pour un budget de 75 millions – à l’été 2000, alors même que la Fox n’y croyait guère, Bryan Singer a désormais les moyens de ses ambitions pour une suite. Zak Penn (Last Action Hero) et David Hayter, scénariste du premier film, travaillent chacun sur un script en parallèle. Singer décide alors de faire combiner les meilleurs éléments de ces deux versions par ses protégés, Michael Dougherty et Dan Harris. Cette version du scénario se veut extrêmement ambitieuse, intégrant notamment Beast, Angel et la Salle des Dangers. Cependant, des contraintes budgétaires forcent à remanier le script, et plusieurs éléments sont mis de côté. À noter que les célèbres Sentinelles, robots chasseurs de mutants, devaient également apparaître, mais le patron du studio, Tom Rothman, y oppose son veto. Ironie du sort, elles seront au centre de X-Men: Days of Future Past, premier film X-Men de Singer après le départ de Rothman de la Fox.

Bien qu’il ne s’agisse pas d’une adaptation littérale, le scénario puise largement son inspiration dans le graphic novel Dieu crée, l’homme détruit. Il en reprend le nom et les motivations du méchant, William Stryker, qui est dans le comics un révérend fanatique. Ici, il est fusionné avec les responsables du projet Weapon X, renforçant ainsi son lien avec Wolverine. Comme dans le roman graphique, les X-Men doivent s’allier à leur pire ennemi, Magneto, pour faire face à une menace commune. À l’image de nombreux « chapitres du milieu » dans les grandes trilogies (L’Empire contre-attaque, Les Deux Tours), X2 adopte un ton plus sombre et place ses héros dans des situations précaires. L’attaque brutale de l’école par les troupes de Stryker force les mutants à se disperser : certains sont capturés, d’autres en fuite. Wolverine, malgré lui, endosse le rôle de guide et protecteur pour les jeunes mutants, illustrant une facette plus paternelle du personnage.

Déjà esquissée dans le premier film, la métaphore de la mutation comme allégorie de la condition homosexuelle est ici encore plus appuyée. L’une des scènes les plus marquantes à cet égard est celle du « coming-out » de Bobby Drake / Iceman face à ses parents, une séquence où l’incompréhension et le rejet transparaissent avec une justesse poignante.Grâce à un budget bien plus conséquent, Singer peut livrer un spectacle à l’ampleur inédite. Certaines séquences figurent parmi les meilleures du genre :

  • L’ouverture magistrale avec Nightcrawler infiltrant la Maison-Blanche, chorégraphiée avec une virtuosité impressionnante.
  • L’attaque de l’école, qui parachève l’iconisation de Wolverine, incarné avec intensité par Hugh Jackman, définitivement propulsé au rang de star.
  • L’évasion de Magneto, un moment à la fois ingénieux et jouissif, où Ian McKellen brille par son charisme.

L’introduction de nouveaux personnages est une réussite. Alan Cumming campe un Nightcrawler très fidèle aux comics, à la fois mystique et torturé. Aaron Stanford en Pyro offre une prestation convaincante, incarnant un adolescent tiraillé entre son amitié avec Iceman et son attrait pour la vision radicale de Magneto. Quant à Brian Cox (Manhunter), il interprète un antagoniste humain glaçant, miroir idéologique de Magneto : si l’un prône la supériorité des mutants, l’autre nourrit une haine viscérale à leur encontre, alimentée par des motivations personnelles.

Le film regorge de caméos et d’Easter eggs pour les fans. Parmi les plus notables :

  • L’apparition de Colossus dans un rôle plus développé.
  • Lorsque Mystique infiltre le QG de Stryker, elle accède à des fichiers mentionnant des mutants célèbres, notamment Franklin Richards, fils de Mr. Fantastic des Fantastic Four.
  • Des références à Moira McTaggert et Muir Island, éléments qui seront développés dans X-Men: First Class.

Si le film brille par sa construction et ses moments d’action spectaculaires, il n’est pas exempt de défauts. Cyclope est une fois de plus sous-exploité et absent une grande partie du film, une frustration pour les fans du personnage. De plus, les plans de Magneto et Stryker sont parfois confus, notamment en raison de l’absence des Sentinelles, qui devaient initialement jouer un rôle clé mais ont été remplacées par Cerebro, dont les capacités semblent réécrites pour les besoins du scénario.

Conclusion : Avec un scénario solide, des interprètes investis et une mise en scène ambitieuse, X2: X-Men United s’impose comme l’un des meilleurs films de super-héros de son époque. Plus abouti que son prédécesseur, il reste aujourd’hui une référence du genre. Il demeure également, aux côtés de The Usual Suspects, l’un des films les plus réussis de la carrière de Bryan Singer.

Ma Note : A-

 

 

 

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