En DVD/BR et VOD : The Voices – Si Psychose avait été réalisé par Tim Burton [critique] B+

JI8-4

Une comédie horrifique sur un serial-killer qui entend des voix y compris celle de son chat avec Ryan Reynolds et réalisé par la cinéaste française d’origine iranienne Marjane Satrapi césarisée pour son Persepolis ? The Voices a tout d’un projet casse-gueule et pourtant…

Jerry (Ryan Reynolds) vit à Milton charmante bourgade américaine ou il travaille pour une usine de baignoires dans une usine de la baignoire, célibataire il vit seul avec pour seule compagnie son chien Bosco et son chat M.Whiskers. Encouragée par sa psy (Jacki Weaver)  il tente de séduire la belle anglaise Fiona (Gemma Arterton) qui travaille à la comptabilité de l’usine. Cependant  quand cette dernière lui pose un lapin , tourmenté par les voix qui semblent émaner de ses animaux de compagnie il doit lutter pour s’accrocher à sa normalité, ou prendre une voie plus sinistre …

Le film nous présente un univers aux couleurs primaires, acidulées ainsi l’usine de fabrication de baignoires dans laquelle travaille Jerry  semble etre cousine de celle de Willy Wonka  et tout le début du  film se déroule dans cette atmosphère qui rappelle aussi l’excellent série de Bryan Fuller »Pushing Daisies ». Ses collègues de travail le chef rond de cuir , l’employé indien (le producteur du film et aussi de Dredd et The Grey Adi Shankar) et bien sur l’hyper-sexy et hyper anglaise Fiona (Gemma Arterton) semblent sortir d’une sitcom. De même l’intérieur de l’appartement de Jeremy. Dans ce contexte le fait de voir ses animaux parler ne semblent pas si incongru , sauf bien sur quand quelque chose de sinistre se glisse dans le tableau les propos du chat M.Whiskers.

Bosco (Ryan Reynolds) Jerry (Ryan Reynolds) et M.Whiskers (Ryan Reynolds)
Bosco (Ryan Reynolds) Jerry (Ryan Reynolds) et M.Whiskers (Ryan Reynolds)

Ce chat cynique auquel Ryan Reynolds prête sa voix (et un accent écossais hérité de celui de l’agent de l’acteur) qui ne cesse de le rabaisser et le pousse à donner libre court à des instincts meurtriers est presque la vedette du film. Le basculement dans le meurtre ne nous extrait pas vraiment de ce monde irréel, le crime est perçu comme accidentel  comme dans Psychose on est fermement du coté de Jerry , va t’il réussir à masquer le corps, même son chien Bosco voix de la raison (Ryan Reynolds encore) l’assure qu’il est un homme bien. Pour que le film fonctionne l’empathie est nécessaire pour le personnage de Jerry et cette construction permet  de le faire. Mais le doute s’installe à mesure que le fantasmagorique s’étend, la tête de sa victime lui parle  après qu’il ait découpé son corps conservé dans une multitude boite tupperwares aux couvercles colorés (autant de boite qu’il en faudrait réellement pour contenir le poids de l’actrice nous a révélé la réalisatrice) …C’est alors que Marjane Satrapi révèle l’envers du décor lors d’une scène ou Jerry accepte de prendre finalement les médicaments que lui a prescrit  sa psy on découvre le vrai univers dans lequel il évolue. Ce retournement fait pour moi la réussite  du film qui passe alors de Charlie et la Chocolaterie à Seven.

La comédie horrifique est un des genres les plus délicats à réussir , si des touches d’humour passent bien dans un film fantastique pour dissiper la tension il est difficile dans un cadre de comédie de rendre les passages horrifiques effectifs et grâce à sa mise en scène de Satrapi et à l’interprétation de Ryan Reynolds le pari est tenu.

Jerry et ses
Jerry et ses « fiancées » Fiona (Gemma Arterton) et (Anna Kendrick)

Ryan Reynolds est un acteur dont il est bon de se moquer, je l’ai toujours trouvé plutôt bon même si il s’est retrouvé dans des projets pas toujours de qualité (Wolverine, Green Lantern , Blade Trinity). Il porte ici le film sur ses épaules , son jeu  évoque  celui d’Anthony Perkins dans le classique d’Hitchcock à la fois  homme enfant fragile et touchant resté bloqués dans une éternelle adolescence par un drame (lié à leurs mères) mais qui peut devenir très inquiétant en un instant.Les  deux personnages ont aussi ce gout de la « ventriloquie psychotique » tourmenté par des voix mauvaises issus de leurs personnalité fracturés. A ce jeu Reynolds est excellent car il « compose » vraiment l’autre personnage vedette du film M.Whiskers. Les actrices qui l’entourent  incarnent chacune avec brio des facettes de la féminité , le coté sexy exacerbé de Gemma Arterton ou la « girl next door » américaine que représente Anna Kendrick.

Comme souvent le plus difficile dans ce type de film c’est de réussir sa conclusion et celle de The Voices que je vous laisse découvrir est parfaite.

Conclusion : Avec son traitement insolite du serial killer entre humour, terreur et merveilleux, porté par la performance de Ryan Reynolds The Voices est une réussite dans le genre si risqué de la comédie horrifique.

Ma Note : B+

The Voices de Marjane Satrapi (sortie ciné  le 11/03/2015 – DVD / BR 22/07/2015)

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.