Chroniques de nos amours à l’heure des réseaux sociaux Men, Women and children se présente comme une tranche de vie de lycéens et de leurs parents dans une petite ville du Texas (comme dans la série Friday Night Lights) et explorer l’impact des nouvelles technologies sur leurs relations sentimentales et sexuelles.
Au centre de ce kaléidoscope l’idylle de Tim (Ansel Elgort) et Brandy (Kaitlyn Dever), lui vit seul avec son père Kent (Dean Norris) depuis que sa mére a quitté le foyer conjugal et a abandonné une brillante carrière dans l’équipe de football locale pour se plonger dans un MMORPG.
Brandy vit elle sous la surveillance paranoïaque de sa mère Patricia(Jennifer Garner) qui s’est lancé dans une croisade contre internet. A l’opposé de Patricia, Donna (Judy greer) une mére qui exploite la plastique de sa fille Hannah qui ne rêve que de devenir star d’Hollywood.
On croise aussi un couple qui explore l’infidélité sur des sites de rencontres (Adam Sandler et Rosemarie DeWitt) et leur fils Chris accro au porno en ligne ou bien Allison jeune anorexique amoureuse d’un bad boy du lycée.
Le tout commenté par la voix d’Emma Thompson narratrice omnisciente et ironique qui met en perspective la vie de ses personnages avec le voyage de la sonde Voyager à travers l’espace.
Après l’intermède romantique de Last Days of Summer, Jason Reitman (fils d’Yvan « Ghostbusters » Reitman) poursuit avec ce film choral son observation acide de la société américaine qu’on retrouve à travers sa filmographie (Thank you for smoking, Up in the Air, Young Adult).
Son talent pour la direction d’acteur est évident ici tant ce casting hétérogène faits d’habitués des seconds rôles, d’acteurs de télévision, de vedettes ados montantes et… d’Adam Sandler, est impeccable.
De cet ensemble je retiens le jeu de Dean Norris (Breaking Bad, Under the Dome) que j’ai trouvé extrêmement subtil évitant la caricature.
Reitman dirige aussi admirablement ses acteurs adolescents qui sont toujours authentiques même dans des situations qui pourraient friser le ridicule.
J’apprécie aussi sa mise en scéne toujours élégante, la photographie soignée qui fait qu’on est bien devant un film de cinéma et non pas dans un téléfilm. L’inclusion des messages électroniques, textos etc… à l’écran est faite de manière habile.
Le scénario est assez classique mais réserve une des scènes les plus touchantes de l’année entre Rosemarie Dewitt et un Adam Sandler profondément humain.
Cette chronique manque d’une vraie ligne directrice pour vraiment être convaincante, l’idylle des deux personnages principaux est assez cliché et la conclusion du film trop convenue.Le mécanisme qui consiste à lier le destin des personnages à des considérations « cosmiques » parait artificiel. Le film survole beaucoup de sujets mais reste souvent en surface, et même l’angle choisi de l’impact du numérique sur nos vies ne semble pas si capital : le film aurait quasiment pu être le même si il se situait dans les années 70.
Conclusion : Man, Woman & Children est une chronique douce-amère marquée par une magnifique interprétation malgré un côté anecdotique.Pourtant en dépit de ses défauts, j’aime toujours autant la petite musique des films de Jason Reitman même en mode mineur.
Ma Note : B-
Men , Women and Children de Jason Reitman (sortie video le )