Vin Diesel a toujours été un fou de jeux de rôles et de fantasy qu’il avait introduit en dose massive dans Les Chroniques de Riddick, toujours en recherche d’une franchise d’appui à Fast & Furious c’est naturellment vers ce genre qu’il se tourne recrutant au passage Elijah Wood/Frodon, une rescapée de Game of Thrones et pour donner un peu de légitimité à l’ensemble s’adjoint les services de Michael Caine (comme il avait recruté Dame Judi Dench pour le Chroniques). Il place aux manettes Brett Eisner fils de l’ex-mogul de Disney et auteur de quelques séries B solides. Verdict ?
Kaulder (Vin Diesel) et ses 13 guerriers (je les ai pas comptés mais clairement Eisner s’inspire du film de McTiernan pour la séquence) pénètre l’antre de la Reine des Sorcières à l’origine de la peste noire qui ravage le royaume et a couté la vie à sa femme et ses filles. Après un combat acharné il parvient à tuer la sorciére non sans qu’elle ait eu le temps de lui lancer une malédiction : Kaulder est condamné à vivre éternellement. On le retrouve 800 ans plus tard dans le New York contemporain travaillant pour une société secrète chargé de faire respecter la trêve entre les humains et les sorcières qui vivent parmi nous mais un danger venu du passé va resurgir.
Le Dernier Chasseur de Sorciéres m’a rappelé ma jeunesse passé dans les vidéos-clubs devant des séries B repompant les succès en vogue.
Vous aurez bien sur reconnu dans ce résumé un mix entre Highlander pour son héros immortel avec une prédilection pour les épées et Men In Black pour cette police occulte qui nous protègent des créatures qui vivent parmi nous à notre insu. Ajoutez-y une pincée de Wolverine pour faire bonne mesure avec le don de régénération et la mémoire défaillante de son héros et une voiture de course vrombissante pour rappeler les Fast and Furious (à un moment j’ai même cru que Diesel allait dire « one last ride »).

Comme dans MIB nous découvrons à travers les yeux du nouveau partenaire de Vin un prétre joué par Elijah Wood les sorciers et sorcières qui vivent parmi nous avec des couvertures inattendues, un pâtissier, des top-modèles. Le plaisir de ce film à concept c’est de les voir poser ses règles au départ et de voir au long du film comment elles sont appliquées ou contournées par les personnages mais le problème avec Le dernier chasseur de sorcières c’est qu’il invente (à deux exceptions près) ses codes au fur et à mesure des besoins de l’intrigue sans en informer le spectateur au préalable :« Oh on a perdu cette herbe qui permet de retrouver la mémoire ! Ah mais on t’a pas dit j’ai le pouvoir de lire les souvenirs ! « .

Comme beaucoup des séries B des années 90 à qui il finit par ressembler Le dernier chasseur de sorcières promet beaucoup de choses que son budget pourtant généreux (90 millions) ne lui permet pas de tenir. Exemple : « Elle va libérer tous mes ennemis que j’ai emprisonné depuis 800 ans… Whaou ça va être EPIQUE ! ah ben non…Le big bad prend sa forme finale ! Whaou ça va être EPIQUE ! ah ben non..Pourtant la mise en scène de Breck Eisner (réalisateur de séries B efficaces comme son remake des Crazies de Romero), en particulier dans la sequence d’ouverture est correcte grâce aux solides techniciens qui l’entourent le vétéran Dean Semler à la photo (Mad max 2 et Danse avec les loups quand même !) et Chris Lebenzon monteur fétiche de Tim Burton et Tony Scott. Mais le film pâtit de son classement tout public, l’ensemble reste assez aseptisé et l’empêche de compenser ses emprunts et ses limites par des moments plus hard-core. on se retrouve face à un festival de CGI qui a plus en commun avec l’Apprenti-sorcier avec Nicolas Cage qu’avec ses prestigieux modèles.
Pour rester poli Vin Diesel est ici loin de son poids de forme et semble souvent dans la torpeur d’une bonne digestion, son Kaulder est donc à des années lumiére du charisme d’un Riddick.
Le talent de Rose Leslie (Game of Thrones) est gaspillé dans ce role de sorcière partenaire / love-interest. Michaël Caine cachetonne et capitalise sur les dix années passées jouer les mentors ironiques à l’accent cockney chez Christopher Nolan. Elijah Wood ne vous surprendra pas dans un rôle dans la veine de ses dernieres sorties. Olafur Darri Ólafsson est un bad-guy plus menacant que la méchante principale jouée par la française Julie Engelbrecht qui ressemble à une figurante échappée du King-Kong de Peter Jackson.
Conclusion : Le dernier chasseur de sorcières est une série B (voire D..TV) de vidéo club échappée des années 90 noyée de CGI remixant Highlander et Men in Black à la sauce mystique. Sympathique mais sans plus…
Ma Note :C
Le Dernier Chasseur de sorcières de Breck Eisner (sortie le 28/10/2015)