Remarqué pour son clip en vue subjective Bad Motherfucker, Ilya Naishuller produit par le pape du cinéma gonzo russe Timur Bekmambetov (Night Watch ,Wanted) ose un film d’action entièrement en vue subjective qui s’est fait remarquer dans de nombreux festival. Mais ce qui marche dans une video Youtube tient il la route sur 1h30 ?
Aprés un souvenir d’enfance (et une cameo de Tim Roth) Hardore s’ouvre sur un souvenir d’enfance et un générique Bondien ou des actes de violence au ralenti remplace les corps de femmes Hardcore Henry s’ouvre sur son héros éponyme (nous plus une poignée de cascadeurs russes ) se réveillant sur une table d’opérations hitech ou une scientifique qui dit être son épouse lui/nous expose la situation: converti en cyborg , sa mémoire effacée il doit échapper aux griffes du mystérieux Akan (Danila Kozlovsky) un mégalomane albino aux pouvoirs télékinétiques (!!) qui veut se servir de lui pour batir une armée indestructible. Nous faisons rapidement sa connaissance, alors qu’il tue les scientifiques qui allaient lui/nous redonner une voix. Le jeune réalisateur a choisi cette convention afin que la voix du personnage ne brise l’effet subjectif. Henry et sa femme s’échappent du complexe mais se retrouvent vite séparés.Traqué à travers Moscou par les troupes d Akan Henry se trouve bientôt un guide dans la personne du mystérieux Jimmy (Sharlto « District 9 » Copley).
Le premier quart d’heure du film succession frénétique de chutes et de gunfights en FPS m’a donné le mal de mer et si j’étais ce type de spectateur j’aurai quitté la salle tant il me semblait être devant une vidéo YouTube.

Mais le réalisateur est malin il utilise ses premières séquences pour nous habituer à ce dispositif un peu particulier y incluant assez peu d’éléments narratifs. L exposition a lieu d ailleurs quand il est attaché a une table donnant des plans fixes.
Progressivement notre cerveau (lent) s’habitue a cette goprovision et Ilya Naishuller peut alors dérouler sur ce canevas à la Total Recall ou a la Bourne toutes les figures du blockbuster d’action en vue subjectives. L’action se renouvelle sans cesse et le résultat est parfois grisant comme cette séquence d’action véhiculée ou nous traversons un van à bord d’un side-car avant de sauter sur chaque véhicule du convoi.
Naishuller pousse progressivement le curseur toujours plus loin dans l’ultraviolence cartoonesque et le mauvais gout assumé pour aboutir a un final dantesque ou il ose en mode FPS un séquence digne d’anime ou d’un comics de Geoff Darrow. Il plane sur Hardcore Henry un esprit bande-dessinée à la Metal Hurlant ou 2000 AD et une frénésie qui rappelle les premiers films de Sam Raimi et Peter Jackson (Brain Dead en particulier).

En l’absence de héros visible et audible Sharlto Copley qui coproduit le film se retrouve defacto le personnage principal et livre une performance hystérique mais maîtrisée qui rappelle pour des rasions que nous ne dévoileront pas ici celle de Michael keaton dans Multiplicity.
L’acteur russe Danila Kozlovsky est assez bon en vilain de comics (en tout cas meilleur que Jesse Eisenberg dans BvS).
Conclusion : Hardcore Henry ce « film dont vous êtes le héros » plus malin qu’il n’y parait, ranime un certain esprit « bis » qui plaira aux fans des séances de minuit, de Metal Hurlant et du Peter Jackson de Brain Dead.
Ma note : B