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Poursuivant sa politique de version Live de ses classiques animés Disney confie à Jon « Iron man » Favreau le soin de porter les aventures de Mowgli à l’écran à la tete d’un impressionnant casting de voix et armé d’une technologie proprement révolutionnaire…
La version live du Livre de la jungle (par simplification car on pourrait quasiment le considérer comme un film d’animation) marque une nouvelle étape dans les effets numériques. Les équipes de Weta Digital (Le(s) seigneur des anneaux, King Kong) menées par Rob Legato (Avatar, Titanic) sont parvenus à repousser les limites de la création d’environnements et de personnages photoréalistes (le film ayant été entièrement tourné dans un building de 12 étages qui borde une autoroute à Los Angeles). C’est une chose de créer l’illusion de jungles bioluminescentes de Pandora ou des trolls ou créatures fantastiques cela en est une autre de reproduire des forêts tropicales ou des animaux sauvages que les documentaires animaliers nous ont rendu familiers. A cela s’ajoute le défi de marier animaux parlants et photoréalisme. Ici pas d’anthropomorphisme ni d’effets de doublage à la Patrick Bouchitey mais au contraire Weta va au plus loin dans la reproduction de l’animal altérant à peine sa morphologie pour intégrer les mouvements « de lèvres » et des expressions humaines. Ainsi quand Bagheera ou Shere Khan prennent la parole on accepte de voir une panthère ou un tigre parler.

Aux sources du livre
Le scénario de Justin Marks suit la trame du classique Disney dont il conserve tous les éléments les plus marquants (et les deux numéros musicaux les plus emblématiques) mais adapte sa structure pour lui donner une narration plus moderne qui fait de The Jungle Book un vrai blockbuster familial. Il « augmente » les scènes classiques les mêlant à d’autres genres, la rencontre avec Kaa tient du film d’horreur, la séquence de King Louie renvoie elle à King Kong. En effet le singe n’est pas un ici un orang-outan mais le dernier membre d’une espèce fossile les gigantopithèques qui vit au milieu des ruines d’une ancienne civilisation et mesure cinq mètres de haut. Il réintroduit des concepts de l’œuvre originale de Kipling abandonné dans la version Disney comme la vénération des animaux de la jungle pour les éléphants considérés comme les dieux de la forêt (pas de Marche des éléphants donc), développe la vie de Mowgli parmi les loups et met en place un affrontement final plus direct entre le petit homme et Shere Kahn, qui est ici un véritable méchant terrifiant. Favreau exacerbe tout a la fois sa nature sauvage et sa part de cruauté proprement humaine. Idriss Elba lui prête sa voix rauque. A noter que le tigre a même droit a son plan « Hans Gruber« .

Les voix de la Jungle
Tous les acteurs qui prêtent leurs voix aux personnages ont été choisi pour leur empreinte vocale associée à des personnages proches. Le caractère envoûtant de la voix de Scarlett Johansson mis à profit dans le Her de Spike Jonze se prête parfaitement à Kaa. Christopher Walken qui a débuté dans la comédie musicale et tient sa renommée de rôles souvent inquiétants excelle tout à la fois dans la menace et la chanson. La personnalité débonnaire de Bill Murray ou la noblesse british de Ben Kinglsey sont aussi idéales pour Baloo ou Bagheera. Seul bémol le jeu trop « enfant acteur » du jeune Neel Sethi à relativiser car jouer seul face à des partenaires uniquement virtuels ne doit pas être une chose facile. Le compositeur John Debney livre au niveau de la musique le même travail de modernisation du score classique que Justin Marks effectue sur le script. Il lui donne une ampleur plus épique et retravaille les chansons pour les adapter à leurs nouveaux interprètes.
Conclusion : Au delà de la prouesse technique Le livre de la Jungle est un vrai blockbuster familial bâti sur l’essence du classique Disney.
Ma note : A-
Le livre de la Jungle de Jon Favreau (sortie le 13/04/2016)