BLINDSPOTTING (Critique) Oakland Stories

 

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Ecrit et interprété par Daveed Diggs et Rafael Casal, des natifs d’Oakland, avec l’ambition de  traiter au travers de cette chronique des trois derniers jours de liberté conditionnelles de Colin dans un Oakland – ville jumelle de San Francisco centre des cultures urbaines et des mouvements sociaux de Californie –  en pleine mutation une multitude de sujets le racisme, l’appropriation culturelle,l e  privilèges blanc, la gentrification , les brutalités policières et parvient à le faire avec style et intelligence. 

Blindspotting suit donc les mésaventures de deux amis de longue date, Collin (Daveed Diggs) et Miles (Rafael Casal). le premier après avoir purgé une peine de prison , est à trois jours de la fin de sa période de probation. En conséquence, il fait preuve d’une extrême prudence dans ses actions tout en essayant de réparer réparer sa relation avec sa petite amie, Val (Janina Gavankar). Son comparse Miles, à des allures de membres de gang avec ses tatouage et son grill sur les dents mais c’est pourtant un travailleur consciencieux , dévoué à sa petite amie noire (Jasmine Cephas Jones) et à leur fils, mais enclin à des élans de colère  quand on lui manque de respect. C’est aussi un tchatcheur au flow incroyable qu’il utilise pour revendre de vieux fers à friser au salon de coiffure local ou vendre un voilier abandonné en pleine rue à la sauvette. Deux événements vont bouleverser leurs relations : un soir Collin est témoin alors qu’il regagne la maison de transition où il loge , d’une bavure policière  où un policier blanc abat un homme noir, apparemment sans armes, dans le dos et la décision de Miles d’acheter une arme , décision qui va avoir de sérieuses répercussions. Le film  montre comment les relations entre les deux personnages  – les personnages et les auteurs/ acteurs sont amis depuis l’age de 11 ans – vont changer sous l’influence des circonstances   mais aussi  des changements que subit  la ville d’Oakland qui les déforment  et désynchronisent.

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C’est là ou le film est à son meilleur c’est dans la représentation remarquable d’un amitié qui, malgré des conflits de plus en plus évidents qui la tiraille fonctionne. Ainsi Miles est un exemple vivant d’appropriation culturelle mais il n’en a pas conscience , bien sûr, car il trop occupé à affronter les «hipsters» qui envahissent à ses yeux Oakland alors que son ami doit lui subir toutes les conséquences du racisme. Diggs et Casal, sont tous deux extraordinaires dans leurs performances, Casal parvient à donner une grande nuance à son rôle de grande gueule et le visage expressif de Diggs nous fait ressentir tous les conflits internes de Collin  , ont une alchimie incroyable à l’écran. Ils nous font ressentir pourquoi Collin malgré  son instabilité garde Miles dans sa vie. C’est en grande partie pourquoi Blindspotting survit à ce qui devrait être son défaut fatal un  mélange d’authentique et d’incongru, une oscillation permanente  entre le ton réconfortant d’une buddy-comedy et celui plus sombre d’un drame sur le racisme systémique et des brutalités policières. Le réalisateur Carlos López Estrada (un vétéran du vidéoclip) donne une cohérence à ce patchwork de styles liés par une alchimie inexplicable  qui fait que ce qui ne devrait pas fonctionner fonctionne tout de même. En tout cas jusqu’à un final où Estrada, Casal et Diggs optent pour une approche non conventionnelle qui pourra décontenancer car  ce dispositif franchement artificiel et peu plausible , malgré le flow de  Diggs fait que  la  performance  éclipse le personnage.

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Visuellement  le film est superbe López Estrada a une vision très précise et sa mise en scène  est aussi esthétique que dynamique. Il est aidé par la photo sublime de Robby Baumgartner  (The Guest) qui alterne entre des lumières jaunâtres, les néon des magasins  pour servir le réalisme des scènes de nuit et des lumières plus riches et audacieuses qui donnent une qualité expressionniste au film.

Conclusion : Malgré quelques défauts mineurs Blindspotting est passionnant avec une vraie écriture, cinématographiques des acteurs excellents , du style, du cœur et du flow …

Ma Note B+

 

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