Il y a huit ans (déjà!!!) 300 révélait au grand public le talent de Zack Snyder l’imposant comme un des meilleurs adaptateurs de comics à l’écran.Une suite au film semblait incongrue, pourtant voici que débarque sur nos écrans produit par Snyder lui même « 300 : Naissance d’un empire ». Méfiant au départ les bande-annonces du film ont aiguisé ma curiosité le verdict après le jump…
Inspiré par le graphic novel Xerxes de Frank Miller, pas encore paru et d’après moi pas vraiment achevé Zack Snyder et son co-scénariste Kurt Johnstadt ont brodé un scénario malin narrant des événements à la fois antérieurs, concomitants puis postérieurs au premier opus. Cela permet même si ils en reprennent la structure : une succession de batailles navales cette fois d’aérer l’action tout en faisant revenir certains protagonistes. Les origines de Xerxes « méchant » principal de la franchise pourtant ne sont qu’évoquées il est vite mis à l’écart sorte de Boss ultime pour un éventuel troisième volet.

L’apport du film est l’introduction d’un Bad Guy féminin prenant part à l’action interprété avec jubilation par la sculpturale Eva Green. Attraction principale du film et pas uniquement par sa plastique (en 3D !), l’actrice livre une partition féroce se régalant d’être au cœur de l’action tant et si bien qu’elle vole la vedette aux autres personnages.Le héros Themistocle même si on tente de le différencier du Leonidas par un coté coté « philosophe » est bâti sur le même moule, l’australien Sullivan Stapleton supplée Gerald Butler avec moins de charisme mais suffisamment de présence physique pour emporter l’adhésion.

Trop occupé par Man of Steel pour réaliser lui-même le film Snyder n’y délègue tout de même pas une équipe Bis, beaucoup de techniciens de son premier cercle œuvrent ici : son coordinateur des effets spéciaux John ‘D.J.’ Des Jardin, Damon Caro coordinateur des cascades ou le monteur David Brenner. Quand il fait appel a des nouveaux venus ce sont des artistes confirmés comme le français Patrick Tatopoulos (ID4,Godzilla) au production design (qui va d’ailleurs le rejoindre sur Batman vs Superman). Ils assurent une continuité stylistique que son remplaçant un « fils de pub » comme lui, le multi primé Noam Murro assume avec brio.

Ce dernier parle le « Zack Snyder » couramment il adopte les codes graphiques du premier film en poussant plus loin l’iconisation de ses personnages, l’action est plus ample et sa mise en scène exploite a fond la 3D dans tous ses aspects: particules en suspension, flèches, lances et épées jaillissant vers le spectateur. Murro déploie la chorégraphie de ses combats dans toute la profondeur de champ qu’offre la stéréoscopie comme rarement. La bataille de Marathon qui ouvre le film ou il utilise la lumière de la foudre pour mettre en valeur les « ralentis-accélérés » typiques de la grammaire visuelle de 300 est galvanisante.Le film est d’une extrême violence mais reste par son exagération supportable, le sang numérique jailli à flots (presque du flan numériques) les membres volent sous la musique ultra agressive du dénommé Junkie XL.
300 Naissance d’un Empire n’est pas une suite qui révolutionne le genre, le film évoque les scènes cultes du premier, en reprend le style en poussant le volume visuel au maximum.Mais il le fait avec un tel abandon assumant pleinement son statut de série B brutale sans chercher à plaire à un public familial. Ce coté décomplexé, sa force graphique et le jeu animal d’ Eva Green en font une expérience cinématographique réjouissante.
Ma note : B+