RICOCHET (1991)

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Lorsque « Highlander » de l’Australien Russell Mulcahy débarque aux États-Unis, il n’y fait pas le même tabac qu’en Europe, mais démontre que son talent visuel, acquis dans le monde du clip (notamment « Wild Boys » pour Duran Duran), peut être transposé au grand écran. Joel Silver, le maître incontesté de l’action (L’Arme fatale, Die Hard), le repère et l’engage. Silver jette son dévolu sur un scénario de Menno Meyjes (La Couleur pourpre), initialement destiné à être réalisé par Fred Dekker (Monster Squad) avec Kurt Russell dans le rôle principal. Cependant, l’intrigue d’un procureur en proie à la vengeance d’un criminel qu’il avait arrêté des années plus tôt lorsqu’il était simple policier ne suffit pas à Silver. Il ne veut pas d’un thriller conventionnel, mais d’un film d’action. Il fait alors appel à Steven de Souza, son scénariste fétiche (48 Hrs, Commando), pour une adaptation corsée, agrémentée de tous les ingrédients à la mode à la fin des années 80.Die Hard a non seulement popularisé mais également introduit, avec Hans Gruber, le méchant supérieurement intelligent. L’année précédente, Hannibal Lecter triomphait dans « Le Silence des Agneaux« . Cependant, DeSouza ne s’arrête pas là et façonne le personnage d’Earl John Talbot, interprété par John Lightgow (« Blow Out »), en fusionnant les caractéristiques des deux antagonistes précédents !

Avec l’ascension du Gangsta Rap à la fin de cette décennie, Silver enrôle Ice-T, l’une des figures emblématiques du mouvement, qui rejoint le casting. Il incarne un ami d’enfance devenu « gangsta », vers qui le vertueux Denzel se tournera pour prouver son innocence. Pour satisfaire les aficionados d’Highlander, DeSouza concocte une scène de prison où les détenus, revêtus d’armures en papier, s’affrontent avec des barres de fer comme s’il s’agissait de sabres. Mulcahy filme ces combats avec la même énergie visuelle que dans son chef-d’œuvre (oui j’adore Highlander!!) utilisant même son fameux travelling au ras du sol .La conclusion de cette histoire classique de vengeance ne semble pas suffisamment spectaculaire à Silver, qui ordonne un final pyrotechnique où les adversaires s’affrontent au sommet de deux tours d’acier, cherchant à attirer le public fan de Die Hard. Ainsi naît un film hybride, capturant toutes les tendances du moment (et oui, même avec des épisodes étranges, comme le méchant faisant violer le héros inconscient par une prostituée pour lui refiler une maladie !). Mulcahy y injecte toute son énergie visuelle, espérant décrocher avec ce projet son billet pour la A-List. Malheureusement, l’échec du film brise ces ambitions, obligeant Denzel Washington à patienter quelques années de plus jusqu’à ce que « Malcolm X » et « Philadelphia » fassent de lui une star.

Conclusion Ainsi naît « Ricochet », une fusion audacieuse de toutes les tendances en vogue à l’époque, une authentique capsule temporelle. Malgré l’échec commercial du film, il demeure un pur produit d’exploitation, bénéficiant d’un budget de superproduction et de la présence d’acteurs de premier plan. Une recommandation enthousiaste pour les amateurs de cette ère révolue.

Ma note : B

En bonus  le trailer Vintage avec LA voix mythique des trailers US feu Don Lafontaine!

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