En 2012 THE RAID « contained thriller » indonésien réalisé écrit et monté par un réalisateur gallois inconnu avait surpris par son intensité et sa maîtrise . Il revient avec une suite plus ambitieuse qui démarre quelques minutes à peine après la fin du premier volet…
On retrouve notre héros Rama (Iko Uwais) alors qu’il souhaite quitter la police (dégouté par la révélation qu’il a eu de la corruption de certains de ses membres) se laisse convaincre a la mort de son frère de participer à une mission d’infiltration de la pègre. Pour cela il doit abandonner sa famille et se faire arrêter pour approcher Uco (Arfin Putra), le fils de Bangun chef d’un des deux clans qui domine le crime organisé. Alors qu’un nouveau ganster nommé Bejo (Alex Abbad) tente d’opposer Bangun et le clan Goto, les gangsters japonais la situation de Rama va devenir de plus en plus délicate.

Le film se veut une fresque criminelle et prend son temps sur plus de 2h30 mais Gareth Evans signe un script qui n’est pas la hauteur de ses ambitions.Les lenteurs deviennent vite des longueurs, malgré une mise en scène et une composition de plans léchée. Heureusement quand arrive les scènes d’action sa mise en scène est sans égale dans le cinéma actuel.
The Raid 2 surpasse le premier volet en terme d’action, les scènes de combats s’enchaînent certes avec à chaque fois un décor et une ambiance propre. Evans par ses talents de montage, de chorégraphie, de cinématographie et un furieux travail sur le son (j’aime bien le bruitage « trauma cranien sur le béton ») en fait des moments d’un dynamisme viscéral unique. Il a la chance de se reposer sur des artistes martiaux d’exception et des techniciens prêt à prendre tous les risques comme quand la caméra en pleine poursuite automobile passe d’un véhicule à l’autre. Il sait aussi que la libération de la violence est d’autant plus forte qu’elle est précédée d’une montée en tension, ainsi Gareth Evans se place avec bonheur dans la tradition d’un Sergio Leone, comme dans cette longue scène ou « BaseballBat Boy » chemine laissant traîner sa batte sur le pavé de longue minutes avant un déchaînement de violence.

Justement une des choses qu’ Evans réussi le mieux est de présenter en quelques traits des personnages secondaires hauts en couleur comme des adversaires crédibles. Si Rama affrontait uniquement des ennemis anonymes les combats perdraient de leur impact. Ainsi les personnages d’ Hammer Girl et Baseball Bat » Man (Très Tri Yulisman) sont inoubliables malgré une présence réduite à l’écran en partie car l’on devine toute une histoire derrière leurs noms et leurs relation, cet univers étendu suggéré est un point fort du film.
En conclusion si Gareth Evans ne se fera pas (encore) un nom dans le polar à la Melville il devient avec The Raid 2 une marque déposée dans l’action dont il révolutionne la mise en scène avec cette approche a la fois brutale mais tres graphique et pleine d’invention.
Ma note : B+
The Raid 2 réalisé par Gareth Evans. Sortie le 23/07/2014.
La bande-annonce :