Dallas Buyer’s Club [Critique] Oscars Buyers Club

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En 1986, à Dallas, un cowboy homophobe Ron Woodroof -(Matthew McConaughey) est diagnostiqué séropositif, il ne lui reste plus que 30 jours à vivre. Mais  les autorités médicales vont vite apprendre que rien sur cette terre ne peut tuer Ron Woodroof en 30 jours…

Disons le clairement Dallas Buyer’s Club est un « film à Oscar« qu’on dirait conçu pour apporter la statuette de meilleur acteur à Matthew McConaughey (EDIT:qu’il obtiendra d’ailleurs pour le film) le rôle et sa composition, histoire tragique d’un malade du Sida avec transformation physique spectaculaire à la clé, sont des éléments qui ont toujours plu à l’académie. Pourtant tel un voleur qui annonce qu’il va vous venir vous voler et parvient tout de même à le faire, Matthew McConaughey dépasse la simple démonstration et donne à son interprétation puissante et émouvante la plus-value que seuls les plus grands peuvent apporter. L’acteur qui a choisi de se réinventer depuis quelques années est avec ce film « in the zone », comme on pu l’être à des époques différentes un DeNiro, un Pacino ou un Brando. Émacié au delà du possible, il porte presque physiquement la mort sur lui alors que son regard lui transmet la force vitale incroyable de son personnage. Il en épouse tous les aspects même les plus noirs: homophobe, raciste, drogué et se sert de sa propre transformation physique pour nous faire vivre la métamorphose mentale de son personnage. La maladie offrant à sa vie le sens qu’il lui avait toujours échappé jusqu’alors. Il est drôle, féroce, tendre et bouffe l’écran à chaque minute.

Jared Leto qui revient au cinéma après 6 ans d’absence va certainement décrocher lui aussi sa statuette (EDIT : il l’a eu lui aussi) pour son personnage de Rayon, transsexuel qui va accompagner Ron Woodroff dans l’aventure du Dallas Buyer’s Club. Amaigri et transfiguré lui aussi (gros travail sur la voix, le phrasé et la posture) échappe moins à mes yeux à l’écueil de la performance pour la performance. A sa décharge, son personnage très poignant est finalement plus convenu que l’exubérant Woodroff.

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Matthew McConaughey et Jared Leto : Oscars buyers club

Jennifer Garner dans le rôle d’un médecin compatissant est plus fade mais dur de tirer son épingle du jeu face à des personnages si exubérants. Le reste du casting est peuplé d’excellents seconds rôles dont Steve Zahn qui reforme pour le coup avec Matthew McConaughey, le duo du moins prestigieux Sahara. Je ne crois pas qu’un acteur, même de génie, puisse accomplir un tel tour de force sans un metteur en scène solide derrière la caméra. Celle à la fois crue et onirique du québécois Jean Marc Vallée (Crazy) est un vecteur idéal à la performance puissante de Mc Conaughey. Il a été à mes yeux floué au moins d’une nomination à l’Oscar. Il réussit surtout son atterrissage avec une dernière scène parfaite dans son aspect métaphorique.

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Weight watchers ca marche !!!

Le film reprend les motifs classiques du drame à l’américaine, le combat de l’outsider contre l’establishment médical, l’homme pleins de préjugés homophobes qui noue une amitié sincère avec un transsexuel et pourrait tomber dans le pathos, pourtant son humour, son aspect naturaliste et ces moments poétiques (la scène des papillons) l’en préserve.

Conclusion : Féroce et drôle, porté par la composition monstre de Matthew McConaughey, Dallas Buyer’s Club évite l’écueil du pathos pour livrer un film puissant à voir absolument.

Ma Note : A

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