Après la purge que fut The Heat (les flingueuses en VF) comédie policières échouant sur les deux tableaux je n’étais pas impatient de découvrir Spy la nouvelle production du tandem Melissa Mc Carthy / Paul Feige même si la présence de Jude Law et Jason Statham autour de Mc Carthy et un trailer plutot encourageant laissait espérer un peu mieux. Au final même si le résultat n’est pas parfait c’est une agréable surprise…
Susan Cooper est une analyste de la CIA qui assiste un super agent Bondien (Jude Law) elle est la voix dans son oreillette, l’observe par satellite lui permettant d’esquiver chaque assaillant et d’infiltrer toute les bases de ses ennemis. Elle est aussi amoureuses de lui situation qu’il exploite honteusement. Elle va se trouver contrainte de lui succéder sur le terrain pour traquer une trafiquante d’armes nucléaires la méchante Rayna Boyanov (Rose Byrne), après que l’identité de tous les autres agents ait été compromise et s’y révéler particulièrement efficace.

Si Melissa McCarthy et son humour particulier (pas vraiment ma tasse de thé) sont au centre du film elle peut cette fois se reposer sur un personnage vraiment écrit, qui lui permet de déchaîner sa personnalité rentre-dedans dans la seconde moitié du film tout en le respectant. Le scénario signé de Paul Feig s’appuie sur les codes du genre de Bourne à Bond principalement : action à travers plusieurs pays, gadgets, combats pour y greffer son humour résolument R-rated . Il peut ainsi décliner sur un mode comique des scènes classiques comme la distribution de gadgets par Q (ici tous camouflés dans des objets peu glamour lingettes pour hémorroïdes , pilules laxatives) ou leur rendre hommage comme cette confrontation dans un jet rappelant Goldfinger.
Mais l’arme secrète du film c’est d’entourer McCarthy d’une galerie de personnages secondaires particulièrement réussis, interprétés par des acteurs doté d’un timing comique impeccable qui s’amusent visiblement. En tête de liste ou on ne l’attendait pas forcément (bien que ses performances dans Crank ou plus récemment Furious 7 le laissait deviner) un Jason Statham époustouflant.
Il incarne ici Robert Ford un espion qui ne supporte pas d’être mis à l’écart tandis qu’une femme fait son travail , il ne cesse d’apparaître de façon intempestive et de perturber la mission de Susan se révélant être une véritable calamité. Statham ne joue pas le personnage différemment des bad-ass qu’il incarne habituellement sous prétexte qu’il est dans une comédie.Le comique jaillit de ce décalage entre la réalité des capacités de Ford et la façon dont il se perçoit (sa meilleure scène quand il établit la liste de ses exploits abracadabrantesques).

Excellents également Peter Serafinowicz (vu dans Guardians of the Galaxy) en agent secret italien libidineux cartoonesque et Rose Byrne qui réussi à être sublime et hilarante dans ce rôle de méchante hautaine et vulgaire.
Après The Heat (Les Flingueuses) Feig a compris cette fois qu’une comédie d’espionnage ne peut fonctionner que si elle ressemble vraiment à un film d’espionnage ainsi le film à un vernis technique plus travaillé que les comédies de studio, comme en témoigne la photographie de Robert Yeoman (Grand Budapest Hotel) la conception élaborée des décors ,la séquence de générique à la James Bond et des scènes d’action à l’impact étonnamment viscérales pour une comédie.
Conclusion : Bonne surprise que ce #Spy parodie Bondienne drôle et efficace avec une incroyable galerie de seconds rôles dont un Jason Statham surprenant et hilarant.
Ma Note : B
Spy de Paul Feig (sortie le 17/06/2015)