
Le triomphe d’Iron Man surprend Hollywood et en premier lieu Marvel Studios qui lance immédiatement la production d’une suite pour pérenniser la compagnie qui projette deux autres adaptations (Thor et Captain America). La pression est d’autant plus forte que le succès d’une séquence post-générique ajoutée à la dernière minute, écrite par le scénariste de comics Brian Michael Bendis pour profiter d’une disponibilité de Samuel L.Jackson ou se dernier évoque les Avengers modifie ses plans.Le jeune studio annonce que tous les personnages introduits dans ses prochains films seront réunis dans un film choral. Pari d’autant plus risqué que « The Incredible Hulk » le second titre lancé la même année qu’Iron Man n’a pas connu le même succès. La production démarre en urgence avec toujours aux commandes Jon Favreau et un Robert Downey Jr désormais superstar en tête d’affiche. Il impose impose Justin Theroux scénariste de Tropic Thunder comme scénariste pour développer le script basé sur un traitement de Favreau.
Ayant révélé au monde qu’il était Iron Man Tony Stark désormais un héros aux yeux du public se retrouve sous la pression du congrès américains, manipulé par un de ses concurrents Justin Hammer (un très bon Sam Rockwell qui fait de son personnage une sorte de fan jaloux de Stark qui s’évertue à le copier en tout point) qui le pousse à communiquer les plans de son armure pour des raisons de sécurité nationale alors que dans l’ombre le mystérieux Yvan Vanko alias Whiplash (un Mickey Rourke à l’accent russe improbable auréolé de sa nomination aux Oscars pour The Wrestler) veut se venger de la famille Stark en humiliant Tony. Pour compliquer le tout son comportement de Tony devient de plus en plus erratique, son cœur artificiel l’empoisonnant peu à peu, éloignant ses proches dont le fidèle Rhodey (Don Cheadle qui remplace dans le rôle un Terrence Howard viré pour d’obscures raisons) .
Si la première partie qui se conclut par une confrontation lors du grand prix de Monaco entre Iron Man et Whiplash est dynamique le scénario de Theroux a du mal à tenir une direction claire à mesure que l’histoire progresse ne parvenant pas à fusionner les nombreuses trames en une intrigue cohérente. Le reste du film cède alors la place à une successions de saynettes qui sentent l’improvisation avant de se conclure dans un final précipité.
On sent le film tiraillé entre une volonté de retrouver l’esprit du premier , versant dans un humour qui désamorce le potentiel dramatique des scènes et celle du studio d’utiliser le film pour poser les bases de l’univers Marvel, tache rendu d’autant plus ardue que le script est bancal. Les scènes avec Nick Fury semble déconnectées de l’intrigue et le traitement de Black Widow (Scarlett Johanson) n’est pas abouti. Le film n’atteint aucun de ses objectifs plombé par la dégradation des relations entre Favreau et Downey Jr lors du tournage. On avait été alléchés quand Favreau avait recruté l’animateur Genndy Tartakovsky (Samurai Jack, Clone Wars) pour storyboarder les scènes d’actions du films mais celles-ci trop brèves y compris le combat final sont terriblement frustrantes.
L’édifice tient tout de même essentiellement grâce au charisme et l’abattage de sa star, sa bonne entente avec ses partenaires et un boulot technique impeccable des équipes de Favreau, la sublime photo de Matthew Libatique et les SFX d’ILM. Heureusement Iron Man 2 est un succès et assure l’essentiel : pérennité du studio.
Eh bien Iron Man 2 le mal aimé se fait une fois de plus whiplashé sévèrement par cette critique. Le film accumule les défauts c’est vrai, et les outrances sont légion. Pourtant j’ai de l’affection pour cet Iron Man au carré où tout est surligné, exagéré, jusque dans l’interprétation de Rourke (contrairement à beaucoup, je le trouve génialement drôle dans ce rôle). Une sorte d’Iron Man en mode Expandables, je reste preneur.