Pacific Rim va donner lieu à une déferlante d’analyses des fanatiques de Japanimation aux gardiens de la vraie croix de Guillermo DelToro et autres intégristes « Geek » pourtant la caractéristique principales du film est qu’il ramène dans le blockbuster formaté l’émerveillement et un premier degré salvateur.
Pacific Rim est le blockbuster le plus pur produit par la machine hollywoodienne peut être depuis Jurassic Park. Pureté d’intentions, pureté de la vision, pureté des valeurs.
Si il s’adresse bien sur à celui qui sommeille dans nos cœurs de fans il le fait de manière directe aux enfants de notre époque leur offrant un nouveau canevas pour leurs rêves.
Avec ce film Del Toro et son scénariste Travis Beacham construisent un univers qui a déjà son histoire , son vocabulaire et sa mythologie , pureté d’intentions la encore car cet effort de « world building » n’est pas la pour alimenter quelconque préquelle, suite ou trilogie mais vise à donner à l’aventure une texture propre à une immersion maximale. En cela la comparaison avec Star Wars n’est pas usurpée car comme dans le premier opus de Lucas nous plongeons directement dans cet univers dont nous devinons qu’il est plus grand que l’écran.

Le cabinet de curiosité du docteur Del Toro
Pour son premier méga-budget (ses films même si ils sont flamboyants ont toujours bénéficié de budget modeste à l’echelle hollywoodienne) offre un spectacle total avec un niveau de détail et de spectacle jamais vu encore, il donne la leçon au maîtres du genre que sont Michael Bay ou Zack Snyder les 200 millions sont à l’écran jusqu’au moindre cent.
Mais il le fait sans rien renier de son style (la palette de couleurs est vraiment caractéristique) et de ses obsessions qu’on retrouvent ici comme dans ses oeuvres les plus personnelles.Parmi elles ( la liste n’est pas exhaustive) sa passion des insectes et de leur carapaces (l’armure des pilotes qui rappellent celle du blood pack de Blade II) , les étagères lourdes de bocaux pleins de curiosité biologiques, les mécanismes d’horlogerie , les dissections, les scaphandres très 19 e siècle, l’ombre des grands anciens de Lovecraft (apparition non créditée de Cthulhu) et bien sur le motif de l’orpheline. Même ses deux acteurs fétiches Ron Perlman dans un rôle taillé à sa démesure et le comique ibére Santiago Segura sont de la partie.

La direction artistique du film, la photographie et la conception des décors (ses deux derniers étant assuré par des collaborateurs réguliers du maître (Guillermo Navarro et Carol Spier) montrent un degré d’excellence et un niveau de détail rarement atteint.
La mise en scène de Del Toro s’adapte à l’échelle du film , elle iconise chaque personnage l’action s’étend des limites de l’ atmosphère aux abysses. Il donne à chaque combat sa géographie, son style propre évitant les redites. Mais il sait aussi qu’on attend d’un blockbuster estival LES moments qui font chavirer la salle , par chance Pacific Rim en regorge.
O sombres héros de la mer
Si Pacific Rim est un film de Guillermo Del Toro sa réussite ne serait pas si grande sans l’apport de deux hommes de l’ombre.
D’abord John Knoll , superviseur des effets spéciaux du film (et co-créateur de Photoshop !) abat un travail gargantuesque : le niveau de détail la complexité et la créativité visuelle sont sans égals.On peut voir chaque écailles des monstres, chaque rouage de la mécanique des jaeger dont on ressent le poids.Qui plus est les batailles se déroulent dans des conditions climatiques extrêmes complexes à restituer, en pleine mer ,sous la pluie ou la neige.Aux confins de la technologie et de l’art ILM livre ici tour de force mettant une grosse pression sur le concurrent WETA.

De même sans le scénario de Travis Beacham joue un rôle primordial.. Je ne reviens pas sur la construction de l’univers mais j’ai trouvé la structure du script sous une apparente simplicité et très dense multipliant les relations croisées entre les personnages .Il utilise un concept à la fois science-fictionnel et très émotionnel avec le « drift » qui relie les copilotes par leurs souvenirs communs.
Beacham apporte à son script les influences non seulement des films de monstres mais aussi des films de guerre (aérienne en particulier avec la rivalité très Top Gun entre les pilotes) ou du film catastrophe.Son script exalte des valeurs héroïques humanistes que je trouve rafraîchissantes en ces temps troublés, pas d’élu ou de messie ici mais la solidarité face au chaos.
Le casting de Pacific Rim composé d’acteurs peu connu au niveau global (issus de la télévision pour la plupart) est fantastique et nous permet de nous identifier aux personnages.

Idriss Elba (Luther,Thor) apporte une autorité impressionnante et une profondeur au général en chef des Jaeger. Je ne sais pas pourquoi Charlie Hunnam est décrié par certains je ai pensé qu’il endossait parfaitement ce rôle de héros dont il ne surjoue ni la blessure ni l’héroïsme.
Mention spécial au score de Ramin Djawadi qui si il avait marqué la télévision avec son them de Game of Thrones peinait à s’imposer au cinéma, c’est chose faite avec le score épique (avec des touches de john Carpenter) de Pacific Rim. Son thème principal dopé à la guitare de Tom Morello (Rage against the Machine) est proprement galvanisant.
Le film n’est pas sans incohérences les humains parviennent à communiquer avec leurs machines à travers les dimensions, il y a toujours semble t’il une arme de dernière minute pour faire échapper à la mort.Les machines même obsolètes tombant en piéces sont encore efficaces contre les kaiju les plus puissants.Enfin la scène finale du film semble tirer son inspiration de celle d’Independance Day matinée d’Avengers.
Mais la force de Pacific Rim tient à ce qu’il arrive à masquer ces défauts par son univers si immersif qu’il parvient à digérer ses influences..

Guillermo Del Toro nous offre un spectacle total , pur plaisir de cinéma dénué de cynisme mais pas d’ambitions. Le blockbuster ultime de l’été vient d’arriver il s’appelle Pacific Rim !
Ma note : A
Et la world famous critique NoPopCorN.fr
Un putain de pur bonheur !!
[…] de l’été – Pacific Rim de Guillermo Del Toro (sortie le 17/07/2013) Note […]