Denzel Washington retrouve son metteur en scène de Training Day pour l’adaptation d’une série TV des années 80. Robert McCall vit seul depuis la mort de sa femme travaillant la journée dans un supermarché de bricolage, au hasard de ses nuits d’insomnie il sympathise avec une jeune prostituée (Chloé « Kick-Ass » Moretz) quand celle-ci est brutalisée par ses souteneurs il entreprend de lui rendre justice car Mc Call n’a pas toujours travaillé dans le bricolage…
Denzel Washington endosse à nouveau la défroque du vengeur impitoyable après « Man on Fire » et lui applique l’attitude Zen de son sabreur du « livre d’Eli ». C’est le paradoxe de ce type de rôle confié jadis à des acteurs peu expressifs comme Bronson ou carrément mauvais comme Steven Seagal qui nécessitent en fait d’excellents comédien capable d’insuffler par leur charisme une vraie épaisseur à cet archétype. Washington transcende le vigilante incarnant Mc Call tel une figure surnaturelle véritable Ange de la Mort implacable que les Bad Guys ont réveillé comme une malédiction. D’ailleurs avant d’être « activé » McCall est déja une figure angélique aidant les petites gens qu’il côtoie.
Antoine Fuqua le metteur en scène de Training Day remis en selle par le succès surprise de la série B « Olympus has Fallen » après qu’une série d’échecs à gros budget (Le roi Arthur, Les larmes du soleil) l’aient rayé de la A-list retrouve pour ce retour en grâce son directeur de la photo de Training Day Mauro Fiore devenu entretemps une vraie star de la profession (il a photographié l’Avatar de James Cameron). Ils donnent un écrin de classe à ce vigilante movie shooté comme une pub de parfum de luxe et déifie Denzel Washington en particulier dans un plan somptueux qui le voit s’avancer en slow-motion sous la pluie d’un système anti-incendie.

L’action n’est pas constante mais elle jaillit en éruptions de violence très graphiques. La beauté des images et la dureté de la violence sont en parfaitement synchrones lors de la scène la plus marquante du script ou McCall extermine 5 proxénètes après avoir analysé son environnement à la manière du Sherlock Holmes de Guy Ritchie).
J’avais eu l’occasion de lire le scénario du film de Richard Wenck (16 blocs, Expendables 2, le remake de The Mechanic) et l’avais trouvé excellent par son efficacité et sa fluidité sur une trame simple. C’est toujours interessant de voir les évolutions du script entre la version originale et celle tournée. Dans le script les mafieux russes utilisaient des agents du gouvernement US pour traquer McCall, à l’écran c’est un Russe qui mène lui-même la traque assisté de quelques policiers US corrompus mais de moindre valeur. Ce nouveau méchant véritable reflet maléfique de McCall vient compenser un point faible du script l’absence de vraie opposition, même si il reste invincible la présence de ce « super-vilain » donne un semblant de danger. Hélas Marton Csokas l’incarne de manière trop exubérante pour être efficace, autre bémol le casting de Chloé Moretz dont l’aspect trop juvénile et clean colle peu au personnage décrit dans le script.

Avec The Equalizer vigilante movie classique mais classieux dominé par un Denzel Washington toujours impeccable (et implacable) pas de tromperie sur la marchandise le spectateur trouvera ce qu’il était venu chercher.
Ma note B+
The Equalizer d’ Antoine Fuqua
En salles depuis le le 01/10/2014