JOHN WICK (Critique)

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Keanu Reeves  effectue un retour en force après le sympathique Man of Tai Chi (sa première réalisation) et le bancal 47 Ronin . Pour son 50e anniversaire (!!!!!) il  incarne John Wick  tueur à gages de légende  qui  sort de sa retraite dans cet actioner ultra- stylisé ou il va souffler bien plus que des bougies…

« Ils ont tué son chien il va se venger »

Seul et désemparé après le  décès  de son épouse John Wick,  tueur à gages de légende (« c’est pas le croquemitaine c’est celui qu’on appelle pour tuer le croquemitaine ») à la retraite reçoit un  adorable chiot comme cadeau posthume de sa femme. Il a le malheur de croiser la route du fils de son ancien employeur (Alfie Allen tout aussi abject que dans Game of Thrones)  qui en lui volant sa voiture et surtout en tuant le chiot va déclencher un terrible instinct de vengeance que rien ne pourra arrêter. Pas même les vagues de tueurs que le parrain Viggo (Michael Nyqvist) va mettre sur son chemin pour protéger son fils. John Wick a un pitch à la Steven Seagal  mais compense la simplicité de sa trame par l’univers fascinant dans laquelle elle se déroule ainsi que par une approche très graphique un peu à la manière du « Point de Non Retour » de John Boorman.  Le scénariste  Derek Kolstad (qui a nommé le personnage d’après son grand-père)  bâti un monde souterrain ou  les assassins se rassemblent dans un mystérieux hôtel  « The Continental » régi par des règles occultes ou le « manager » (un excellent Lance Reddick vu dans la série Fringe) fourni des services comme la disparition des cadavres après un meurtre, transactions qui se règlent en pièces d’or. Et puis il y a l’action et quelle action !

I know Gun-Fu

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Keanu Reeves Back in Black

Les réalisateurs David Leitch et Chad Stahelski  issus du monde des cascades (ils ont travaillé sur les Matrix et la première réalisation de Keanu Reeves Man of Tai-Chi)  font ici une vraie proposition de mise en scène de l’action qu’il laisse se développer dans de longues prises en plan large sans cuts intempestifs , shaky cam ou ralentis abusifs se reposant les prouesses physiques des performers.  En découle des séquences parmi les plus exaltantes de ces dernières années : la scène du night-club vaut le prix du ticket à elle seule ! Rythmée par les pulsations agressives de la partition techno de Tyler Bates l’action est une combinaison de MMA, de fusillades élaborées : du véritable du  « gun-fu » ! (et parfois même du « car-fu »pour faire bonne mesure). Le tout  magnifiquement photographié par le français Jonathan Sela  (Max Payne , Die Hard 5)  tout en teintes métalliques et éclats de néon qui rendent  la violence du film aussi esthétique que  brutale  renforçant au passage l’aspect irréel de cet univers  presque « comic-book ». Mais le crédit principal du film  revient à un Keanu Reeves qui apporte son charisme zen et donne une épaisseur à un personnage qui aurait pu n’être qu’une caricature. Tout aussi crédible quand il se  se décompose et pleure la mort de son chien qu’en ange exterminateur impitoyable , les deux facettes  badass et émotionnelle se combinent dans une scène ou il admet qu’il a en effet renoué avec ses démons. Dans l’action l’élégance de ses mouvements , sa façon d’utiliser ses armes comme  des extensions de lui-même,  apporte un coté asiatique qui rappelle les œuvres de John Woo.

Les Bons et les méchants

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Iosef (Alfie Allen) et Viggo (Michael Nyqvist) Tarasov une belle relation père-fils

Reeves est entouré d’acteurs confirmés qui semblent s’amuser à donner en quelques traits une vraie saveur à leurs personnages. L’acteur suédois Michael Nyqvist (Millenium, Mission Impossible : Ghost Protocol) ne m’avait pas convaincu dans ses précédents films mais il compose ici un vilain idéal à la fois violent et sympathique, il respecte John Wick mais se trouve entraîné par  les liens du sang dans une spirale incontrôlable.  Willem Dafoe classieux incarne un vieux rival et ami de Wick , Ian McShane est un mystérieux gérant d’hôtel, John Leguizamo  fait une apparition en garagiste de la pègre  et une surprenante Adrienne Palicky en tueuse prête à tout pour toucher la prime mise sur la tète de Wick a une mémorable confrontation avec ce dernier.La simplicité de l’intrigue, le caractère répétitif de l’action pourront décourager certains. Pour ma part la seule réserve est un final qui  aurait gagné à être plus spectaculaire au regard de ce qui l’a précédé.

Notes du cinemadroide : Les amateurs de vidéos-club des années 80 et 90 retrouverons avec plaisir cette tête de fouine de David Patrick Kelly éternelle petite frappe des films des 80′ (The Warriors , Commando) ou bien Daniel Bernhardt successeur de JCVD dans les suites de Bloodsport  aperçu également en agent dans Matrix Reloaded.

Conclusion :  John Wick est un modèle de Série B porté par un Keanu Reeves charismatique évoluant dans un univers original traversé par des scénes d’action parmi les plus enthousiasmantes de mémoire récente.

Ma note : B (comme badass) +

John Wick de David Leitch et Chad Stahelski

Sortie le 29/10/2014

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