1989. Texas. Richard Dane (Michael C. « Dexter » Hall) abat un intrus qui vient de pénétrer dans sa maison. Vite considéré comme un héros par les habitants de sa ville, les conséquences de ce geste vont l’amener dans un monde trouble de corruption et de violence ou il devra aussi affronter ses propres démons. Jim Mickle nous plonge avec ce neo-noir dans la moiteur du Texas ou il conjure les maîtres de la série B des 80. Avec succés ?
Si vous aimez John Carpenter, Walter Hill et le segment avec Z de Ppulp alors vous serez en terrain familier dans Cold in July. Il m’a aussi rappelé dans son dernier acte l’excellent Rolling Thunder avec lequel il partage l’atmosphère poisseuse et malsaine du Texas profond (les abattoirs de Texas Chainsaw Massacre ne doivent pas être loin…).
Cold in July est un film noir teinté de western auquel l’emploi de filtres bleutés par Mickle et son DP Ryan Samul lui apporte une touche de fantastique. Le film baigne dans la pulsation d’un score au synthé oppressant hommage avoué à John Carpenter et la première partie du film avec ses séquences de home invasion pourrait tres bien etre signée par l’auteur d’Halloween. Mais le film prend ensuite un chemin inattendu oscillant entre le western et le vigilante movie, mélant humour et tragédie.

La grande force du film c’est son trio d’acteurs menés par un Michael C.Hall bien loin de Dexter avec sa coupe mulet, sa moustache et son pantalon à pinces qui incarne cet homme ordinaire hanté par son geste mais aussi par les pulsions qu’il a éveillé en lui. Pulsions qui le poussent à aller toujours plus loin dans cet univers trouble malgré le danger.
Sam Shepard incarne le mystérieux Ben pére de la victime (supposée) de Dane lui même criminel au lourd passé est parfait en vieux dur à cuire tour à tour menaçant et émouvant dans son attachement à un code d’honneur strict.
Enfin la surprise du film un excellent Don Johnson qui après sa participation à Django Unchained est peut etre à l’aube d’un revival de carrière. Il incarne l’ exubérant Jim Bob Luke détective privé de Houston éleveur de porcs à ses heures perdues qui arpente le Texas au volant d’une immense Cadillac rouge immatriculée Red Btch (pute rouge). Le personnage etant un héros récurrent des livres de Joe Lansdale dont est adapté le film on aimerait bien le retrouver pour d’autres aventures.
Conclusion : Les esprits des maestros 1980 du genre comme John Carpenter, Walter Hill ou William Lustig planent sur ce Cold in July. Aidé par un trio d’acteurs excellents : de Michael C. Hall en vigilante amateur, Sam Shepard en papy violent et un flamboyant Don Johnson, Jim Mickel se pose avec cet hybride de film noir, de home-invasion et de western comme défenseur de la noble tradition du B-movie.
Ma Note : (forcément) B+
Cold in july (Juillet de Sang) de Jim Mickle
Sortie le 31/12/2014