Will Smith revient sur le plancher des vaches après l’échec d’ After Earth dans la peau d’un maître arnaqueur qui prend sous on aile une jeune « débutante » incarné par la blondissime Margot Robbie découverte dans Le loup de Wall Street. Sous la caméra et la plume des auteurs de Crazy Stupid Love (écrit à l’origine pour Ryan Gosling et Emma Stone) Big Willie parviendra t’il à se refaire ? Nicky Spurgeon (Will Smith) escroc accompli héritier d’une véritable lignée prend une arnaqueuse amateur, Jess (Margot Robbie) , sous son aile. Nicky et Jess tombent amoureux, mais réalisant que sa « profession » basée sur le mensonge et la tromperie est incompatible avec l’amour il rompt brutalement avec la jeune femme. Trois ans plus tard leurs chemins vont pourtant se croiser et les choses se compliquer … Le film d’arnaque est un genre à part entière qui peut se se marier tout aussi bien au thriller qu’à la comédie romantique, c’est de ce coté-ci que lorgne Diversion, le duo Glenn Ficarra et John Requa visant clairement à évoquer l’ambiance jazzy des films de Steven Soderbergh que ce soit la trilogie Ocean’s Eleven mais surtout le très bon Hors d’Atteinte. Comme dans ce film ils bâtissent la dynamique du film sur le jeu du chat et de la souris et la tension érotique entre les personnages de Smith et Robbie. Le film baigné dans une bande son « lounge » se déroule dans une atmosphère opulente sublimée par la photographie brillante et colorée de Xavier Grobet (qui conviendrait parfaitement aux films de Michael Bay). Décors et costumes sont au diapason et ne dépareillerait pas dans des publicités de marques de luxe.
Les scénarios de films d’arnaque pour être efficaces doivent eux même être bâti comme des escroqueries et égarer leur public pour mieux les tromper, Ficarra et Requa multipliant les pistes y parviennent en particulier dans une éblouissante séquence se situant au milieu du film dont nous ne dirons rien pour en préserver l’effet de surprise.
Diversion a deux parties distinctes , dans la seconde on On prend plaisir à voir le super-cool Smith perdre sa contenance rongé par la jalousie mené à la baguette par Jess si bien qu’on tolère les raccourcis que prennent Ficarra et Requa dans la dernière arnaque du film d’autant qu’ils offrent une scène décalée impliquant un personnage secondaire, une minerve et un protège dent donnant le contre-champ d’un des clichés les plus récurrents du cinéma d’action moderne.

Je confesse aimer de nombreux films avec Will Smith sans vraiment apprécier Smith lui-même mais ici sa personnalité publique colle parfaitement au personnage de Nicky . Margot Robbie tout aussi va-va-voomesque mais plus sympathique que dans le Wolf of Wall Street incarne à la perfection le concept de la cool girl si bien décrit dans Gone Girl tour à tour innocente ou manipulatrice drôle et sexy elle est ici comme une Grace Kelly du 21e siécle. L’alchimie entre les deux comédiens fonctionne à plein (les mauvaises langues disent qu’elle a fonctionné aussi en coulisses) tout au long du film on s’interroge sur qui manipule qui , qui a le dessus avant d’être convaincu qu’ils ont finalement baissé leur garde et sont amoureux …ou pas ? Ils ont la chance d’être servis par des dialogues particulièrement réussis tranchants et pleins d’humour et d’être entouré de seconds rôles savoureux en particulier Adrian Martinez, dans le rôle de Farhad sidekick de Nicky se réserve les meilleures répliques et Gerald McRaney (que les plus vieux connaissent de la série Simon & Simon) est parfait en responsable de la sécurité d’une des cibles de Smith. Conclusion : Film d’arnaque classique mais classieux porté par des dialogues brillants et un couple vedette charismatique le pétillant Diversion est loin d’être une escroquerie !
Ma Note : B+
Diversion de Glenn Ficarra, & John Requa (Sortie le 23/03/2015)