THE PREDATOR [Critique]

the_predator-banner-cinemadroide
Shane Black a eu deux vies a Hollywood la première celle d’un scénariste wunderkind dont les studios s’arrachaient les scripts à prix d’or, ces mêmes scénarios (on ne vous fera pas l’offense de les citer ici) qui ont redéfini les lois du cinéma d’action dans les années 80 et 90 . S’en est suivi une longue traversée du désert (bien arrosée malgré tout) de 1996 date de l’échec d’ Au revoir à jamais (script vendu pour la somme record de 4 millions de dollars) jusqu’à un retour par la case mise en scène en 2005 avec Kiss Kiss Bang Bang où il fait jouer un autre maudit d’Hollywood (a l’époque) Robert Downey Jr. Malgré l’échec commercial du film , en signe de gratitude Downey Jr devenu méga-star l’imposera à Marvel Studios pour prendre les commandes du mastodonte Iron Man 3. Un milliard de dollars de recettes plus tard Black a de nouveau les mains libres pour concrétiser un projet personnel The Nice Guys relecture à travers le prisme satirique du polar hard-boiled qu’il affectionne tant. Paradoxalement l’échec injuste du film le ramène dans un étrange mouvement de balancier aux commandes d’un autre blockbuster. La Fox lui confie la tache de relancer la franchise Predator en jachère depuis l’échec de Predators de Nimrod Antal la dernière tentative parrainée par Robert Rodriguez . Black n’est évidemment pas étranger à la licence puisqu’on se souvient qu’il tenait le rôle d’ Hawkins responsable des liaisons radio du commando du classique de McTiernan . Il partage l’écriture de ce nouveau film avec son vieil ami Fred Dekker (Robocop 3) – reconstituant le tandem Black & Dekker – avec qui il co-signa en 1987 celui de The Monster Squad un film au parfum Amblinesque qui opposait un groupe d’enfants aux monstres de la Universal.
the_predator-predator-cinemadroide
Shane Black a eu deux vies a Hollywood la première celle d’un scénariste wunderkind dont les studios s’arrachaient les scripts à prix d’or, ces mêmes scénarios (on ne vous fera pas l’offense de les citer ici) qui ont redéfini les lois du cinéma d’action dans les années 80 et 90  . S’en est suivi une longue traversée du désert (bien arrosée malgré tout)  de 1996 date de  l’échec d’ Au revoir à jamais (script vendu pour la somme record de 4 millions de dollars)  jusqu’à un retour par la case mise en scène en 2005 avec Kiss Kiss Bang Bang où il fait jouer un autre maudit d’Hollywood (a l’époque) Robert Downey Jr.  Malgré l’échec commercial du film , en signe de gratitude Downey Jr devenu méga-star l’imposera  à Marvel Studios pour prendre  les commandes du mastodonte Iron Man 3. Un milliard de dollars de recettes plus tard Black a de nouveau les mains libres pour concrétiser un projet personnel The Nice Guys relecture à travers le prisme satirique du polar hard-boiled qu’il affectionne tant. Paradoxalement l’échec injuste du film le ramène dans un étrange mouvement de balancier aux  commandes d’un autre blockbuster. La Fox lui confie  la tache de relancer la franchise Predator en jachère depuis l’échec de Predators de Nimrod Antal la dernière tentative parrainée par Robert Rodriguez . Black n’est évidemment pas étranger à la licence puisqu’on se souvient qu’il tenait le rôle d’ Hawkins responsable des liaisons radio du commando du classique de McTiernan . Il partage l’écriture de ce nouveau film avec son vieil ami Fred Dekker (Robocop 3) – reconstituant le tandem Black & Dekker – avec qui il co-signa en 1987 celui de  The Monster Squad  un film au parfum Amblinesque qui opposait un groupe d’enfants aux monstres de la Universal.
the_predator-cast-cinemadroide
Ce détail est loin d’être anecdotique puisque The Predator déserte , passé son introduction qui rend hommage à l’original  avec une partition d’Henry Jackman qui cite avec énergie celle de Jerry Goldsmith,  les jungles tropicales pour se dérouler dans une banlieue résidentielle américaine où un enfant autiste  Rory McKenna ( Jacob Tremblay le petit prodige de Room)  entre en possession d’éléments de l’armure du chasseur interstellaire,  que son père le tireur d’élite Quinn  (vu dans Logan et les deux premières saisons de Narcos) après avoir  vu son équipe décimé par la créature  dans la jungle mexicaine a renvoyé aux Etats Unis de peur que le gouvernement en fasse disparaitre la trace. Quinn a raison de se méfier puisque le  Predator est ramené dans un laboratoire gouvernemental secret où le mystérieux  Traeger (Sterling K. Brown)  le fait examiner par Casey Bracket, spécialiste en biologie évolutive (Olivia Munn). Quand  la créature s’évade et part à la recherche de ses  possessions, seul son père  et une bande d’anciens soldats souffrant de stress post-traumatiques peuvent se dresser entre lui et le jeune Rory devenu la proie du plus grand chasseur de la galaxie et de quelque chose de pire encore… L’auteur de l’Arme Fatale, semble ici vouloir rendre hommage aux deux genres dominants des années quatre-vingt que sont les violentes  productions Joel Silver / Lawrence Gordon (ce dernier a droit à un hommage direct un lycée portant son nom dans le film) dont Predator est le maître étalon et les productions Amblin tout en ramenant vers son propre univers  la lourde machinerie d’un blockbuster. Mais si il était parvenu à subvertir la machine Iron Man 3 (sans doute car le projet était chapeauté par un excellent producteur) l’émulsion entre son univers et les exigences d’un grand film commercial a ici du mal à se faire.
the_predator-cinemadroide
Le Predator originel reposait sur un concept fort et une structure linéaire mais éprouvée,  Predator 2  réussissait sa transposition urbaine en bâtissant une mythologie  autour du chasseur extra-terrestre. The Predator lui est  un assemblage  de concepts parfois malins souvent idiots (la séquence gênante avec le chien predator)  et de personnages qu’aucune ligne directrice ne vient lier entre eux, il y a là une forme d’ironie qu’un film  Predator n’ait pas de colonne vertébrale. Si la littérature hardboiled  et d’espionnage pulp offraient à  Black  les  structures narratives de ses meilleurs scénarios , privé de ce ressort il peine à donner un sens à son projet.  Il se repose sur ses points forts : la subversion des conventions du film d’action qu’il maîtrise parfaitement  et sa faculté à définir en quelques traits un personnage mémorables. Il l’applique à la troupe de soldats fous qui servent  d’analogues au  commando du premier film  – le personnage de Keegan-Michael Key et ses blagues salaces renvoie à celui qu’incarnait Black lui-meme dans le film de McTiernan. Sa relation avec le personnage incarné par Thomas Jane rappelle la dynamique entre Bill Duke et  Jesse Ventura– en accentuant leurs aspects borderline. Le héros Quinn  évoque lui un autre  personnage, celui  incarné par Bruce Willis dans Le dernier Samaritain (Black recyclant même certains de ses dialogues). On retrouve également d’autres éléments typiques de son écriture , un personnage d’enfant (Tremblay), et une fête en toile de fond  (Halloween au lieu de Noel) , mais ils confinent à l’auto-parodie. Contrairement à ses meilleures œuvres dans  The Predator, la comédie et l’action se mélangent pas harmonieusement chacun  neutralisant  l’effet de l’autre, les blagues référentielles font obstacle à l’écriture proprement dite. On perd au passage les éléments d’épouvante et de suspense que les précédentes itérations avaient tenté de maintenir. En guise d’intrigue Black combine une série de séquences d’action basée sur un jeu permanent du chat et de la souris : le gouvernement traque les fugitifs qui traquent le Predator qui traque l’enfant tout en étant chassé par lui-même par un uber-Predator de 3 mètres de haut. Le tout arrosé de vannes et d’échanges nourris d’armes lourdes et de quelques litres de sang.
C’est dans les moments où  il  parvient à maintenir un rythme frénétique que The Predator fonctionne et évoque les glorieuses série B des années 80. De son passage chez Marvel Studios , Black a acquis l’expertise technique  pour gérer les scènes d’action à effets spéciaux  efficacement. La séquence où le Predator, s’échappe du laboratoire déchirant soldats et les scientifiques dans un tourbillon de violences sanglantes est la plus réussie du film. Mais quand l’action s’arrête  le film a du mal à cacher son manque de substance. On sent pourtant que Black et Dekker ont vraiment réfléchi aux possibilités cool et amusantes que le concept  du Predator peuvent offrir ( la raison pour laquelle les Predator prélèvent la colonne vertébrale de leur proie par exemple) mais ne parviennent pas à les intégrer  de façon organique, laissant le personnage de scientifique d’Olivia Munn  les présenter aux spectateurs dans de longues scènes d’exposition. Son personnage passe d’ailleurs soudainement de scientifique à  une héroïne  d’action, capable de tirer des armes automatiques et de sauter sur des véhicules en mouvement. Le reste du casting est  motivé mais avec des résultats mitigés ,  Boyd Holbrook n’est pas mauvais mais manque du charisme nécessaire pour porter le film sur ses épaules. Trevante Rhodes la révélation de Moonlight dans le rôle de Nebraska Williams un des membres de son équipe , qui s’est lui-même tiré une balle dans la tete,  marque lui les esprits et aurait sans doute mérité le premier rôle. Du charisme Sterling K. Brown en a à revendre dans son rôle de  vilain typiquement « Blackien » un  personnage aussi cool qu’amoral qui  aime son (sale) boulot. Le jeune   Jacob Tremblay livre peut-être  la meilleure performance du film paraissant à trouver du naturel dans un personnage d’enfant autiste qui aurait pu tomber dans la caricature.  The Predator commence bien, mais Black perd peu à peu le contrôle  sur le ton et le rythme du film jusqu’à un final anticlimatique (apparemment le fruit d’abondants reshoots) où il s’en remet à des séquences qui ont  la patine générique d’un troisième acte de film de super-héros avec un super Predator en CGI qui n’a pas le charme tactile de la créature en costume de latex.
Conclusion : Même si  on y trouve assez de séquences et de dialogues badass pour  être divertis force est de reconnaître en tant que  fan de Shane Black de L’Arme Fatale à  The Nice Guys, qu’on a affaire avec The Predator à son film le plus faible qui n’a tout simplement pas le niveau de ses meilleurs travaux.

Ma note : C

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.