RIEN QUE POUR VOS YEUX : TOP JAMES BOND : du meilleur au moins bon(d) 

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La saga des films de James Bond est bien plus qu’une simple série ; c’est un véritable culte, riche en codes et rituels sur lesquels les fans s’éternisent. Entre le choix du chanteur, les génériques éblouissants garnis de silhouettes féminines suggestives, les gadgets inoubliables introduits par Q, la fameuse Aston Martin, et la Bond girl qui trouve souvent une fin tragique au premier tiers du film, sans oublier l’incontournable homme de main avec son gimmick, chaque détail mérite son analyse.Mais Bond, c’est avant tout la première et la plus emblématique des franchises, pionnière dans le domaine du cinéma et innovatrice dans des concepts qui aujourd’hui règnent sur Hollywood : le reboot, le recasting du héros, le merchandising, le placement de produit, la continuité scénaristique, sans oublier les épisodes indépendants. Fan dévoué depuis que ma mère (je lui dédie cet article) m’a initié à l’univers de 007 avec « L’Espion qui m’aimait » en 1977, je vous présente ici mon classement des 26 films de James Bond (oui, Jamais plus Jamais est inclus !) accompagné de mes critiques et anecdotes. Nobody does it better !

1- Goldfinger (1964)

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Le réalisateur Terence Young se retire de l’univers de Bond, laissant finalement à Guy Hamilton l’honneur de signer ce qui sera considéré comme l’étalon or de la franchise : Goldfinger. Ce film établit définitivement la « formule » emblématique de James Bond, intégrant des éléments essentiels qui deviendront des marques de fabrique de la saga. On y trouve la scène pré-générique, qui montre une mission se concluant de manière spectaculaire, suivie de la présentation des gadgets par Q, l’incontournable voiture, et bien sûr, les deux Bond girls, dont l’une trouve une fin tragique. Le film introduit également un vilain mégalomane et charismatique, Goldfinger, accompagné de son homme de main « spécial », le redoutable Coréen Oddjob. Goldfinger se distingue également par sa bande originale, qui offre l’une des meilleures chansons de la franchise, ainsi que par l’image la plus culte : celle de la « fille en or ». L’Aston Martin DB5, présentée dans ce film, est devenue la voiture la plus mythique de l’histoire du cinéma. Enfin, il faut mentionner l’une des répliques les plus célèbres de la saga : « You expect me to talk, Goldfinger? » « No, Mr. Bond, I expect you to DIE!« . Goldfinger représente un tournant décisif dans la saga, définissant des éléments narratifs et visuels qui continueront à influencer les films de James Bond pour les décennies à venir.

002- Casino Royale (2006)

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Mea culpa : j’étais catastrophé à l’annonce du casting de Daniel Craig effrayé par sa présentation catastrophique : maigre, le cheveu filasse, la tronche en biais. Un peu rassuré par sa prestation dans Layer Cake de Matthew Vaughn je finissais par manger mon chapeau devant son interprétation exceptionnelle. Craig  ne reprend aucune des approches de ses prédécesseurs à l’opposé d’un Brosnan qui en faisait la synthèse, il bâtit ici un nouveau Bond dans cette adaptation étonnamment fidèle du livre de Fleming (en reprenant même certains dialogues) alors que celui-ci est construit autour des enjeux d’une partie de poker. Martin Campbell qui reboote pour la seconde fois la série à l’intelligence d’ajouter deux grosses séquence d’action au début du film pour contenter le public (la poursuite parkour à Madagascar est une de mes favorites de la franchise) et peut alors se  permettre de développer une vraie histoire d’amour tragique entre Bond et Vesper (incarnée par une excellente Eva Green). Du générique animé de Danny Kleinman au vilain incarné par Mads Mikkelsen tout est parfait pour moi (et  la chanson de Chris Cornell une des meilleures) . On avait rarement ressenti l’impression d’un tel renouveau dans la franchise. Bond is back.

003- L’espion qui m’aimait (1977)

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Après le creux créatif et commercial de Man With the Golden Gun il y a le feu à la maison Bond exit Tom Mankiewicz,  le vétéran Richard Maibaum  pitche une histoire ou de jeunes terroristes (on est en pleine époque de la bande à Bader) s’emparent des armes du SPECTRE mais « Cubby » Broccoli joue la sécurité avec ce remake aquatique de « On ne vit que deux fois » signé Christopher Wood avec comme seule obligation, en ces années de détente entre les superpuissances d’y inclure une love story entre 007 et une agent russe. Avec un retour orthodoxe à « la formule » méchant mégalomane, base secrète (que Stanley Kubrick himself ami du chef décorateur Ken Adam aidera à éclairer) , exotisme et gadgets. Moore muscle enfin son jeu,  tue de sang froid, abandonnant tout humour quand on évoque sa femme (rare moment de continuité Bondienne). Barbara Bach est une girl piquante loin d’être une potiche et le film introduit le plus fameux des hommes de main le titan aux dents d’acier Jaws (feu Richard Kiel).  Spectaculaire et magnifié par la lumière de Claude Renoir (petit fils du peintre) doté d’une des meilleures theme song  « Nobody’s does it better »(toute à la gloire de 007)  l’ Espion qui m’aimait ressuscite la franchise et prend sa place parmi les meilleurs donnant naissance à une nouvelle génération de fan (dont l’auteur de ces lignes). 

004- GoldenEye (1995)

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Fragilisé par l’échec de Permis de Tuer la franchise emportée dans la faillite de la MGM  semble condamnée, son producteur historique Cubby Broccoli malade, une bataille pour les droits s’engagent, incertaine. Au bout de six longues années (un record à l’époque)  Bond revient enfin sur les écrans sous les auspices  de la fille et du beau-fils de ce dernier. Pierce Brosnan qui avait du refuser la succession de Moore pour cause de contrat télévisuel endosse enfin le smoking. Exit le vétéran John Glen, Martin Campbell est appelé pour donner une coup de jeune à la franchise et c’est le coup de maître dés le pré-générique! La chanson interprétée par Tina Turner sur un somptueux générique de Danny Kleinman ressuscite les grandes heures, on ressent le plaisir de Brosnan a incarner 007 parvenant à faire la synthèse entre le sérieux de Dalton et la décontraction british de Moore. Famke Janssen campe une vilaine inoubliable. Seule faute de gout la partition d’Éric Serra si mauvaise que les producteurs en jettent les 3/4 pour la remplacer par des réorchestration du James Bond theme ! La mission est réussie la franchise redevient majeure elle ne connaîtra plus l’échec. Merci Pierce et Martin ! 

005Skyfall (2012)

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Bien que, pour célébrer le cinquantième anniversaire de la franchise, Skyfall fasse de nombreux clins d’œil aux grands classiques, notamment ceux de l’ère Connery, Sam Mendes s’écarte habilement de la formule traditionnelle. Il propose ainsi un film qui se révèle être autant un thriller psychologique qu’un film d’espionnage. L’antagoniste, Silva, incarne plusieurs caractéristiques typiques des méchants littéraires de Bond, avec sa difformité dissimulée et son côté malsain, ajoutant une profondeur inquiétante au personnage. Par ailleurs, le film sert également de métaphore sur l’évolution de l’idée de l’Empire britannique, une thématique sans doute influencée par le travail de Peter Morgan, scénariste de la série The Crown. À travers cette histoire, les péchés du passé viennent littéralement hanter le présent, soulignant une introspection sur l’héritage colonial. Le dénouement s’inspire d’œuvres comme Impitoyable et Chiens de Paille, créant une atmosphère presque fantastique, magnifiquement capturée par la photographie de Roger Deakins. Bond, hanté par la mort et la résurrection, tue symboliquement l’agent 007 pour mieux restaurer son aspect classique. Skyfall se présente donc comme un véritable second reboot, ramenant à la fois le personnage et la franchise à leurs origines tout en les projetant vers l’avenir.

006- Au service secret de Sa Majesté (1969)

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La succession de Sean Connery enflamme les esprits et c’est finalement un inconnu George Lazenby mannequin sans expérience de comédien qui est choisi, Peter Hunt fidèle directeur de seconde équipe décroche son bâton de maréchal à la mise en scène réalisateur (ce sera son seul Bond). Les choix faits par Hunt et le scénariste Richard Maibaum sont audacieux Au service secret de Sa Majesté abandonne les gadgets et la SF pour une adaptation littérale du roman sans même en changer la conclusion dramatique. On pense un temps justifier le changement d’apparence de 007 par une chirurgie esthétique destiné à infiltrer le Spectre, finalement aucune explication n’est apportée si ce n’est une réplique « meta » dans le pré-générique. Des clins d’œil aux précédents opus et un générique en montrant une sélection d’images impose l’idée qu’on à affaire au même personnage. Le film est à la fois un thriller et une romance, les scènes d’action sont moins nombreuses et plus réalistes : l’attaque du Piz Gloria est un monument d’action. Diana Rigg venue de la série Chapeau Melon et Bottes de Cuir est une héroïne complexe digne de devenir l’épouse de 007 et Telly Savalas campe un Blofeld moins extravagant mais bien plus menaçant. Malgré un Lazenby un peu fade Au service secret de Sa Majesté bijou noir et romantique qu’ouvre le plus beau thème bondien de John Barry. Si aujourd’hui tous les choix faits par Eon productions ont été validés par l’histoire (et copiés par les franchises modernes) à sa sortie le film déçoit et va entraîner la franchise dans son époque la plus sombre… 

007-  Bons baisers de Russie (1963)

james-bond-from-russia-with-love_1Si Alfred Hitchcock, un temps envisagé par les producteurs, avait réalisé un film de James Bond, il est fort à parier que le résultat aurait ressemblé à Bons Baisers de Russie. Ce thriller d’espionnage de haute volée est marqué par des éléments excentriques propres à l’univers de Bond, comme les chaussures-poignards de Rosa Klebb, ajoutant une touche de fantaisie à l’intrigue. Cependant, le film se distingue particulièrement par son affrontement final dans un train entre 007 et son double négatif, le colosse Red Grant, magistralement interprété par Robert « Jaws » Shaw. Cette confrontation, intense et palpitante, encapsule la tension qui règne tout au long du film, mettant en exergue le combat entre le héros et son adversaire impitoyable. L’ensemble crée une atmosphère captivante, où le suspense et l’action se côtoient avec brio, Bons Baisers de Russie avec son mélange d’intrigue complexe et d’éléments typiques de la franchise contribue à faire de ce film un classique indémodable du genre.

008- Opération Tonnerre (1965)

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Après le triomphe de Goldfinger, Terence Young revient pour récolter les fruits de la gloire qu’il a contribué à semer, en adaptant le livre coécrit par Ian Fleming et un certain Kevin McClory. Ce dernier, dont les actions en justice donneront naissance des années plus tard à Jamais Plus Jamais, a également empêché les films officiels de Bond d’utiliser le SPECTRE. Le film s’ouvre sur un convoi funéraire portant les initiales « JB », qui en réalité désignent l’espion français Jacques Bouchard. Ce dernier tente de profiter de ses fausses obsèques pour disparaître en se déguisant en veuve éplorée. Dans une scène marquante pour l’époque, Bond le confronte et l’élimine lors d’un combat d’une violence inouïe, avant de s’échapper en utilisant un jet-pack dorsal. Par la suite, Bond se lance à la recherche de bombes nucléaires disparues aux Bahamas, que le SPECTRE utilise pour faire chanter la planète. Bien que Opération Tonnerre soit un film de qualité, c’est la dernière fois où Sean Connery est aussi en forme. Toutefois, le film reste inférieur à son prédécesseur en raison de plusieurs facteurs : le vilain apparaît comme particulièrement terne, et la Bond girl française manque de caractère, alors que la méchante, en revanche, se révèle bien plus piquante et mémorable. Enfin, la bataille finale sous-marine, bien que spectaculaire, traîne en longueur et manque du rythme nécessaire pour maintenir l’engouement du spectateur. En somme, Opération Tonnerre est un film divertissant, mais il ne parvient pas à égaler l’impact de Goldfinger, laissant une impression mitigée dans l’esprit des fans de la saga.

009-  Tuer n’est pas jouer (1987)

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L’arrivée de Timothy Dalton apporte plus qu’un rajeunissement à la franchise c’est un comédien décidé à approcher le personnage comme un vrai rôle qui succède à papy Roger depuis longtemps en pilotage automatique. Dalton reviens aux sources des livres offrant un Bond plus tourmenté, plus fragile aussi. John Glen et Richard Maibaum lui offre un Bond classique mais classieux qui voit le neo-007 voyager de l’Autriche à l’Afghanistan (ou il s’allie à Al Quaida ok à l’époque c’était des gentils…) via le Maroc et affronter trois vilains un transfuge fourbe, un marchand d’armes psychopathe (Joe Don Baker qui reviendra des années plus tard comme agent de la CIA allié de Pierce Brosnan)  et un tueur international (Andreas Wisniewski ancien danseur vu aussi en terroriste dans Die Hard) qu’il affronte dans un très bon final. Malgré une Bond girl un peu fade c’est un excellent opus. 

010-  James Bond 007 contre Dr. No (1962)

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Cette première adaptation de James Bond est indéniablement un excellent film d’aventures, alliant espionnage, érotisme distingué et esprit pulp, notamment avec son savant fou asiatique. Cependant, il est peu probable qu’il ait connu un tel succès sans l’interprétation mémorable de Sean Connery. Préféré à David Niven, que Fleming avait envisagé mais qui était jugé trop coûteux, Connery, ancien culturiste ayant fait ses preuves dans des productions Disney, sera entièrement façonné par son metteur en scène et pygmalion, Terence Young. Ce dernier projette sur le personnage ses propres goûts pour le luxe, créant ainsi une image iconique de Bond. Connery crève littéralement l’écran. Carnassier, magnétique et impitoyable, son interprétation de Bond surpasse tous les autres héros de l’époque, redéfinissant les standards du personnage. L’émergence de la sublime Ursula Andress dans le rôle de Honey Ryder, combinée au thème légendaire composé par John Barry, parachève le succès de ce film.

011- Permis de tuer (1989)

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Confrontée à la concurrence des productions de Joel Silver, la franchise James Bond s’oriente vers le thriller d’action, plaçant 007 en pleine « guerre contre la drogue » et l’opposant à un narco-trafiquant. Pour enrichir l’intrigue, le scénariste vétéran Richard Maibaum introduit une base secrète typiquement « Bondienne », bien que cet ajout semble un peu discordant dans le contexte global du film. Ce film, qui se positionne comme un « revenge movie » assez violent, a l’intelligence de reprendre des séquences entières du roman Vivre et Laisser Mourir, dans lequel Bond affrontait également un trafiquant de drogue. Timothy Dalton, incarne un Bond dur et sombre, livre une performance remarquable qui donne une nouvelle profondeur au personnage. Bien qu’il y ait une abondance d’action, le style de mise en scène du vétéran John Glen paraît quelque peu désuet et manque de punch, ce qui peut donner une impression de stagnation par rapport aux productions plus contemporaines. À noter également la présence de Benicio Del Toro, qui apparaît dans un petit rôle, ajoutant une touche d’intérêt à l’ensemble du film. En somme, bien que ce film soit riche en action et présente un Bond convaincant, il souffre d’une direction qui ne parvient pas à capturer pleinement l’énergie nécessaire pour rivaliser avec les productions modernes de l’époque.

012- Demain ne meurt jamais (1997)

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Le second film de Pierce Brosnan, réalisé par Roger Spottiswoode, un ancien monteur reconnu pour son savoir-faire, est un opus résolument placé sous le signe de l’action. Ce scénario, qui s’apparente à un remake déguisé de L’Espion qui m’aimait (lui-même un remake déguisé de On ne vit que deux fois), voit 007 faire équipe avec une espionne chinoise, interprétée par Michelle Yeoh, qui remplace l’agente russe des précédents films. L’antagoniste est cette fois un magnat des médias, inspiré par Rupert Murdoch, incarné avec malice, mais sans véritable menace, par Jonathan Pryce, connu pour son rôle dans Brazil. Ce personnage tente de déclencher une guerre mondiale pour augmenter les audiences de ses chaînes de télévision, ajoutant une dimension satirique au récit. Bien que Demain ne meurt jamais ne soit pas un film inoubliable, il se distingue par son rythme soutenu et l’aisance de Brosnan dans le rôle de Bond. Les deux hommes de main qui l’accompagnent ajoutent également à l’attrait du film : le géant allemand Gotz Otto et un excellent Vincent Schiavelli, qui incarne un redoutable médecin de la mort. Autre point positif de cet opus : l’arrivée d’un compositeur de talent, David Arnold, qui apporte une nouvelle énergie à la bande originale de la franchise. Au final, Demain ne meurt jamais représente un bon cru de la saga, alliant divertissement et action de manière efficace.

013-  Quantum of Solace (2008)

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Conçu à la hâte après le triomphe de Casino Royale et plombé par la grève des scénaristes, cet opus, parmi les plus courts de la franchise, se distingue par le fait qu’il fait directement suite au film précédent, commençant à peine quelques minutes après la conclusion de celui-ci. Cette continuité narrative permet de plonger immédiatement dans l’action, ce qui est l’une des caractéristiques marquantes de ce film. Quantum of Solace est presque entièrement dédié à l’action, au point qu’il ressemble davantage à un film réalisé par Dan Bradley, le coordinateur des cascades à l’origine du style dynamique des séquences d’action de Jason Bourne. Bien que ce film ne soit pas à la hauteur de son prédécesseur, je considère néanmoins ce que j’appelle Casino Royale 1.5 comme l’équivalent cinématographique des nouvelles qu’écrivait Ian Fleming entre deux romans. Malgré ses défauts, je prends un immense plaisir à voir le tout nouveau Bond en action. La détermination et le charisme de Daniel Craig apportent une énergie palpable qui compense en partie les faiblesses du scénario. Au final, même si l’œuvre peut sembler inachevée, elle offre des moments de divertissement qui ravissent les fans de l’agent 007.

014 –  On ne vit que deux fois (1967)

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Le contrat de Sean Connery lassé arrivant à terme les producteurs décident d’intervertir l’ordre de la trilogie de Fleming mettant en scene le SPECTRE préférant On ne vit que deux fois à Au service Secret de sa Majesté jugé moins spectaculaire décision étrange car la motivation de 007 dans ce volume est de venger la mort de son épouse dans le précedent).C’est Roald Dahl l’auteur de Charlie et la Chocolaterie (!) qui signe le scénario qui voit le SPECTRE tenter de déclencher la troisième guerre mondiale en kidnappant des capsules spatiales russes et américaines depuis le Japon (ou Bond est surnommé Mr Kiss Kiss Bang Bang dans un bel esprit de synthese!). A noter que cette intrigue sera décalquée souvent dans la franchise (L’Espion qui m’aimait, Demain ne meurt jamais). Un peu trop long, mené par un Sean Connery empâté visiblement peu concerné par les événements parfois surréalistes, Bond grimé en autochtone est censé se fondre dans un village de pécheur japonais, le film marque pourtant la franchise  d’abord par le chef d’oeuvre du chef décorateur Ken Adam (celui de Kubrick pour Dr Folamour) la base secrète du SPECTRE caché au cœur d’un volcan et bien sur l’apparition de Blofeld l’homme aux chat blanc enfin sous les traits de Donald Pleasance crane chauve , balafre sur l’oeil et col Nehru qui sera détourné par Mike Myers dans Austin Powers. Je retiens l’affrontement de 007 à bord de sa »petite Nelly » face à un escadron d’hélicoptères et l’assaut final de la base par un commando de ninjas de Tiger Tanaka(!). 

015-  No Time To Die (2021)

Mourir Peut Attendre cherche à fusionner la dimension dramatique des précédents films avec les éléments plus divertissants typiques de la « formule » 007. Ce film aspire à revendiquer la place particulière d’Au Service Secret de Sa Majesté dans le panthéon de la saga, tout en s’efforçant de proposer une conclusion qui se veut à la fois émotionnellement et symboliquement percutante. Cependant, cette conclusion est malheureusement prévisible, laissant le spectateur avec un sentiment de familiarité plutôt qu’une véritable surprise. En reliant le destin de James Bond de manière inexplicable au décevant SPECTRE, Cary Joji Fukunaga parvient à offrir une dernière mission qui est certes satisfaisante pour Daniel Craig, mais qui ne s’élève pas au niveau du grand film que l’on aurait pu espérer. Les promesses d’un récit riche en émotions et en enjeux se heurtent à des choix narratifs qui diluent l’impact de l’histoire. En fin de compte, Mourir Peut Attendre laisse une impression mitigée : tout en rendant hommage à l’héritage de Bond, il ne parvient pas à livrer une conclusion mémorable à la saga de Daniel Craig, nous laissant désireux d’une aventure plus audacieuse et novatrice.

016-  SPECTRE (2015)

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Spectre représente une occasion manquée regrettable, marquée par un retour éclatant aux éléments essentiels de la « formule » 007. Malgré ce retour aux sources, le film souffre d’une absence criante d’enjeux, surtout considérant le retour d’un antagoniste aussi emblématique que le Spectre dans la franchise. Cette situation est d’autant plus décevante, car elle compromet l’impact que pourrait avoir un tel retour. La seconde moitié du film s’effondre complètement, révélant une structure narrative fragile qui ne parvient pas à maintenir l’intérêt du spectateur. Les moments de tension et de drame, qui devraient être au cœur d’une aventure de James Bond, sont malheureusement absents, ce qui laisse une impression de vide et de manque de direction. En somme, Spectre aurait pu être un chapitre mémorable de l’univers de Bond, mais il échoue à capitaliser sur ses atouts, laissant un sentiment de déception pour les fans de la saga.

017- Jamais plus jamais (1983)

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Après des années de guérilla légale, Kevin McClory, co-auteur d’Opération Tonnerre et détenteur des droits de remake du film (ainsi que de ceux d’utilisation du SPECTRE et de Blofeld, que ses héritiers ont cédés à Eon à sa mort), trouve en Jack Schwartzman, mari de Talia Shire (sœur de Francis Ford Coppola et Adrian dans Rocky) et père de Jason Schwartzman, le producteur capable de créer un James Bond en concurrence directe avec la série officielle. Le duo réalise un gros coup en convainquant Sean Connery de reprendre son rôle douze ans après qu’il ait juré de ne jamais le faire, ce qui donne son titre au film. Ils recrutent Irvin Kershner, célèbre pour son succès avec L’Empire contre-attaque, et le scénario est écrit par Lorenzo Semple Jr., connu pour Les Trois Jours du Condor et la série télévisée Batman. Le film, privé de thème et de générique, se rapproche du ton (trop) léger des films avec Roger Moore. Cependant, il bénéficie du retour d’un Sean Connery éblouissant malgré son âge, ainsi que d’un casting solide : Klaus Maria Brandauer incarne un Largo plus inquiétant que l’original, et Barbara Carrera est une méchante excessive mais réussie. Kim Basinger, quant à elle, est jolie…Bien que Jamais Plus Jamais ait vieilli et que sa fin soit bâclée, je le revois toujours avec plaisir.

018- Le monde ne suffit pas (1999)

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Réalisé par Michael Apted (Gorilles dans la brume) ce Bond cherche à évoquer l’esprit dramatique de Au service secret de sa majesté et Bons baisers de Russie) dont il partage un final stambouliote.  Le concept derrière le méchant Renard : cet homme déjà mort car condamné par la progression de la balle que 007 lui a mis dans la tète, insensible à la douleur mais pas à l’amour est très bondien mais Robert Carlyle est un miscast avant tout car il manque de l’envergure physique nécessaire à un tel personnage (on a échappé à Jean Reno c’est déjà ça!). Si  je n’apprécie pas Sophie Marceau en tant qu’actrice je dois reconnaître que  son coté un peu folle sert bien le personnage ambivalent d’Elektra King, sa relation avec Bond est réussie et la conclusion est parfaite nous offrant le 007 implacable que j’aime. Le film à le mérite de sortir des décors habituels nous amenant dans les champs de pétrole Asie centrale en lieu et place des îles tropicales mais la mise en scène d’ Apted est trop plate pour élever le film vers de des sommets.

019- Les diamants sont éternels (1971)

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Alors que de nombreux noms circulaient pour succéder à George Lazenby, son agent avait conseillé à ce dernier de quitter le rôle, prévoyant que James Bond, en tant que personnage, ne survivrait pas aux années 70 (un visionnaire donc). Cependant, David Picker, le dirigeant de la United Artists, exigea le retour de Sean Connery, quel qu’en soit le prix, qui s’éleva à 1,25 million de dollars, un record à l’époque. Au départ, le film était envisagé comme une version « diamant » de Goldfinger, d’où le retour du réalisateur Guy Hamilton et de Shirley Bassey pour chanter le thème. L’intrigue se déroule à Las Vegas, inspirée par un rêve du producteur Cubby Broccoli. L’idée d’un frère jumeau de Goldfinger fut abandonnée, et l’on décida de faire revenir Blofeld, incarné de manière vulgaire par Charles Gray, déjà présent dans « On ne vit que deux fois ». Le script, écrit par Tom Mankiewicz, donne un ton comique à l’espionnage, présentant Bond non plus comme un agent secret, mais comme une célébrité. Une scène célèbre du film voit une Bond girl s’exclamer : « Vous avez tué James Bond ! » Quant à la conclusion, elle se termine sur un final anticlimatique sur une plateforme pétrolière. J’ai un rapport ambivalent avec ce film, que je trouve objectivement mauvais, mais où Connery, bien que désinvolte (il venge sa femme décédée lors du pré-générique mais semble bien peu éploré) est cruel et impérial comme je l’aime. Tout le monde sera d’accord en revanche sur la meilleure scène du film un combat sec et violent dans un simple ascenseur. Mais déjà l’ombre du Saint plane sur les studios de Pinewood… 

020- Rien que pour vos yeux (1981) 

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Après les extravagances spatiales de Moonraker Eon productions décide de ramener Bond sur le plancher des vaches et dans son élément: le thriller d’espionnage. C’est clairement l’esprit de Bons Baisers de Russie que le film cherche à évoquer avec cette quete au McGuffin ou se mêle la vengeance de la deuxième Bond girl française de l’histoire la sublime Carole bouquet dans une intrigue basée sur deux nouvelles (Top secret et Risico) de Ian Fleming. On évoque aussi l’autre opus « sérieux »  Au service secret de sa majesté avec ce  pré-générique ou Bond se recueille sur la tombe de sa femme et élimine enfin Blofeld (non cité pour cause de droits) de manière plus satisfaisante que ne le fit Sean Connery dans Les diamants sont éternels . John Glen longtemps monteur et directeur de seconde équipe débute son bail  comme réalisateur de 007 (il détient le record avec cinq films) décide de priver Bond de ses gadgets devenus omniprésents (symboliquement la Lotus Esprit de Bond explose et il se voit contraint de rouler en 2CV) et substitue la sobriété de la mise en scène à l’extravagance des set-pieces. Le film se clôt sur un bel affrontement dans un monastère perché au sommet d’un pic grec. La relation entre Bond et Melina est intéressante mais la différence d’age entre les comédiens lui fait perdre de sa force. Rien que pour vos yeux a vieilli mais reste un des opus les plus acceptables de la période Moore. 

021- Meurs un autre jour (2002) 

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Pierce Brosnan quitte la saga James Bond par la petite porte avec cet épisode célébrant le 40e anniversaire de la franchise. Bien que le scénario s’inspire de certains livres, notamment avec un Bond capturé et reprogrammé, comme dans L’Homme au pistolet d’or, et un méchant qui est un mélange du colonel Sun et de Hugo Drax de Moonraker, la réalisation de Lee Tamahori, ancien espoir néo-zélandais devenu un réalisateur plutôt médiocre à Hollywood, laisse à désirer. Le film présente des séquences d’action grotesques, souvent noyées sous des effets spéciaux numériques peu convaincants, nous renvoyant à la période moins inspirée de Roger Moore. De plus, Halle Berry, fraîchement oscarisée, se révèle être une Bond girl quelque peu fade et sans véritable charisme. Pour couronner le tout, la chanson de Madonna, qui accompagne le film, est tout simplement atroce et se classe parmi les pires morceaux de la franchise. En somme, cet opus est une déception qui contraste fortement avec l’héritage de la série, laissant les fans de Bond désillusionnés par cette sortie du personnage emblématique.

022- Octopussy (1983) 

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Malgré quelques séquences efficaces, notamment le pré-générique qui capte l’attention, Octopussy présente un mélange de nostalgie avec son ambiance de film d’aventures à l’ancienne. Le casting est également à la hauteur, mettant en avant la talentueuse actrice suédoise Maud Adams, qui incarne pour la seconde fois une James Bond Girl, après son rôle dans L’Homme au pistolet d’or. À ses côtés, Louis Jourdan interprète un maharaja chasseur d’hommes, ajoutant une touche d’exotisme à l’intrigue. Cependant, le film souffre du vieillissement des figures emblématiques de la franchise, Sir Roger Moore au premier chef . Octopussy, malgré ses atouts indéniables, peine à renouveler l’éclat d’une franchise mythique.

023- Dangereusement vôtre (1985)

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La date de péremption de Sir Roger Moore est largement dépassée dans son dernier Bond, où il donne l’impression de nécessiter une doublure, même pour monter un escalier. Affichant une chevelure teinte comme une rombière, il se permet des sous-entendus grivois à l’intention de la potiche Tanya Roberts, sa cadette de 28 ans ! Le scénario le place face à Max Zorin, un millionnaire sociopathe né d’expérimentations nazies, brillamment incarné par un Christopher Walken peroxydé. Son plan diabolique rappelle étrangement celui de Lex Luthor dans « Superman« . En guise d’acolyte, Zorin est flanqué de l’imposante Grace Jones, qui, entre ses roulements d’yeux, finit par se révéler gentille à la fin du film. Malgré ses nombreux défauts, on peut sauver quelques éléments du film : un Walken toujours aussi inquiétant, un dénouement pas trop mal sur le Golden Gate Bridge, la célèbre chanson de Duran Duran, et une partition de John Barry parmi ses meilleures. L’ensemble reste cependant en deçà des attentes, illustrant le déclin d’une saga autrefois emblématique.

024-Moonraker (1979) 

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Eon Productions capitule une fois de plus devant les tendances du moment, surfant sur le succès phénoménal de Star Wars en envoyant James Bond dans l’espace, un cadre où, convenons en, il n’a pas vraiment sa place. Parallèlement, le film opte pour la sécurité avec un quasi remake de L’Espion qui m’aimait, lui-même inspiré d’On ne vit que deux fois. Cette coproduction française, qui nous gratifie de la participation peu convaincante de Georges Beller, donne naissance à Moonraker, un véritable gloubiboulga indigeste. Même le personnage de Jaws, initialement conçu comme un méchant emblématique, voit son potentiel dilué dans une histoire où il tombe amoureux et devient gentil, une manœuvre désespérée pour séduire un jeune public. En somme, Moonraker s’avère être un mélange incohérent, où l’esprit d’origine de la franchise semble égaré et surgit malgré tout au détour d’une scène (la centrifugeuse, le pré-générique). Cette tentative d’adapter Bond aux modes contemporaines est un succès mais laisse les fans perplexes et désillusionnés face à une direction qui, loin de raviver l’authenticité du personnage, paraît être une approche maladroite et opportuniste.

025- L’homme au pistolet d’or (1974)

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L’idée d’opposer James Bond à Christopher Lee dans le rôle de Scaramanga, une version maléfique de l’espion au permis de tuer, est sans conteste brillante. Malheureusement, cette confrontation se déroule à un moment où la franchise peine à retrouver son éclat, influencée par le style « campy » de Tom Mankiewicz. Le film essaie de capitaliser sur le phénomène des arts martiaux, qui a explosé après le succès de Bruce Lee, mais finit par se perdre dans des aventures souvent inertes et peu captivantes. Malgré la prestance et le talent indéniable de Christopher Lee (cousin de Ian Fleming) célèbre pour son interprétation mythique de Dracula, sa performance ne parvient pas à sauver cette œuvre en déroute. Ce naufrage, tant sur le plan créatif que commercial, place la franchise dans une position précaire, menaçant son statut emblématique acquis au fil des années. Les fans commencent à s’interroger sur l’avenir de 007, alors que le charme et l’audace qui faisaient la renommée des premiers films semblent s’évanouir. Ce déclin soulève des inquiétudes quant à la capacité de la série à se renouveler et à retrouver son éclat d’antan.

026- Vivre et laisser mourir (1973) 

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Après le départ, définitif cette fois, de Sean Connery, désormais en train de compter ses dollars, c’est Roger Moore, propulsé par le succès de Le Saint, qui prend le relais en tant que James Bond. Le scénariste américain Tom Mankiewicz s’emploie à américaniser la franchise, déplaçant l’action du deuxième livre de Fleming de la Jamaïque vers les États-Unis tout en élaguant les passages les plus violents, qui feront leur retour dans Permis de tuer. Une touche d’humour grotesque s’impose alors, et, crime de lèse-majesté, cette saga qui avait initialement lancé la folie de l’espionnage dans les années 60 se voit contrainte d’imiter deux genres à la mode : la blaxploitation et les films de poursuite redneck à la Burt Reynolds. Cela donne lieu à l’apparition peu reluisante du shérif J.W. Pepper, qui alourdit un peu plus le ton du film. Quant à Roger Moore, il semble perdu dans son rôle de Bond, introduit de manière calamiteuse dans une scène à la Feydeau où il doit cacher une maîtresse dans un placard juste avant la visite de M, ce qui ajoute une note d’absurde à la situation. Ce n’est pas le méchant caricatural Kananga qui parvient pas à élever le niveau du récit, malgré ses deux hommes de main intrigants, Tee-Hee, avec sa main mécanique, et le mystérieux Baron Samedi. Leur confrontation finale ressemble davantage à une scène de cartoon qu’à un véritable affrontement. Heureusement, le film bénéficie d’une affiche saisissante et de l’iconique chanson de Paul McCartney, qui apportent une certaine légèreté et une touche mémorable à cet opus, bien qu’il demeure en deçà des attentes.

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