Mon Top 20 Cinéma 2019

Ce classement n’a pas la prétention de distinguer les meilleurs films de l’année (si tant est qu’il y ait un métrique pour le faire) ni de soigner une quelconque image de cinéphile distingué mais de partager avec vous  les films vus cette année classés selon un unique critère, le plus subjectif d’entre tous et le seul qui vaille  : le plaisir ressenti devant l’écran et le souvenir qu’ils m’ont laissés. Cette année 2019 qui débuta comme celles des promesses restera celles des déceptions, la plupart des films les plus attendus ne se montrant pas à la hauteur des espoirs placés en eux : un Joker visuellement très abouti mais finalement trop prévisible, un Avengers Endgame conclusion honorable d’un diptyque sans égaler l’intensité du précédent volet, de même que l’Ascension de Skywalker. Ces déceptions ouvrent les portes du classement à des unusual suspects : films en costumes et film français.

NUMBER ONE – DRAGGED ACROSS CONCRETE
de 
S.CRAIG ZAHLER

Depuis son premier film Bone Tomahawk S.Craig Zahler , véritable touche à tout à la fois réalisateur scénariste mais aussi romancier et musicien de hard-rock, revisite les grands genres de la culture pulp selon ses propres règles. Dans Dragged Across Concrete film de braquage construit autour de deux histoires qui se recoupent Zahler souligne que ces opposés, les policiers blancs ripoux et l’ancien détenu noir poursuivent le même buts : soutenir leurs familles mais pour diverses raisons sociales et politiques en sont empêchés . Il offre un éventail de points de vue comme un condensé du bien et du mal, laissant au spectateur le soin de choisir où se situe la frontière . Ses dialogues très littéraires ont leur propre vocabulaire mais les interactions entre ses personnages restent fidèles à celles de la vie quotidienne, il leur donne le même rythme lent et mesuré qui imprègne le film . Dans la tradition des Walter Hill ou Michael Mann, Zahler se concentre sur les détails du quotidien qui constituent les fondements émotionnels et économiques de ces professionnels du crime. Il conclue son film par une fusillade qui se déroule comme un jeu d’échecs, une séquence qui fait honte à des productions plus onéreuses de cinéastes supposément chevronnés, sans doute le point culminant de son travail derrière la caméra. Au passage Mel Gibson donne sa meilleure performance depuis des années composant un personnage épuisé, en colère et terriblement réel. Avec Dragged Across Concrete S.Craig Zahler signe ici un grand polar , voyage cruel et nihiliste , hypnotiquement lent à la violence débridée et à la morale ambiguë d’une dureté unique dans le paysage hollywoodien

2- VICE  de Adam McKay

Avec Vice Adam McKay signe un grand film politique , qui marque l’aboutissement du mode de narration ludique inauguré avec The Big Short, une comédie noire à la fois glaçant portrait de la banalité du mal incarné par l’ogre Christian Bale et pamphlet virulent sur le virage droitier de l’Amérique. 

3- MIDSOMMAR de ARI ASTER

Midsommar est un long cauchemar diurne très référencé et maîtrisé , ce qui pourrait être sa limite par rapport aux films qu’il évoque mais le soin que met Aster à bâtir les codes de cette communauté et le rythme hypnotique qu’il lui donne valident le voyage.

4– ONCE UPON A TIME…IN HOLLYWOOD de QUENTN TARANTINO

 Avec Once Upon A Time In Hollywood Tarantino compose une élégie poignante pour une période adorée qu’il fait revivre avec un soin rare et dont il se dégage un telle nostalgie qu’on met de coté un récit moins riche qu’à l’ordinaire. Si Leonardo DiCaprio et Margot Robbie y sont formidables, c’est vraiment le film d’un Brad Pitt tout à la fois solaire et ténébreux.

5- KNIVES OUT de RIAN JOHNSON

A Couteaux tirés lettre d’amour au whodunit intelligent, drôle avec son scénario torsadé tel un bretzel, ses numéros d’acteurs jubilatoires et son commentaire politique subtil si il n’est pas un film parfait est sans doute le meilleur divertissement de l’année.

6- THE IRISHMAN DE MARTIN SCORSESE

Envoûtant malgré ses imperfections The Irishman film sinueux et ruminatif sert d’épilogue et de funérailles aux histoires et aux personnages de gangsters qui ont défini tout un pan de la carrière de Martin Scorsese.

7 – John Wick: Chapter 3 – Parabellum de CHAD STAHELSKI

Visuellement sublime avec des scènes d’actions parmi les meilleures de la franchise, souvent drôle, continuant à étendre sa mythologie John Wick Parabellum est une flèche de violence ajoutée à la cathédrale des aventures de l’über-assassin qui ne décevra ni ses fans ni les nouveaux venus dans l’univers de l’hôtel Continental.

8- LE CHANT DU LOUP de ANTONIN BAUDRY

Une fois n’est pas coutume un film français trouve sa place dans mon top de l’année ! Le Chant du Loup avec son écriture d’une rigueur rare qui digère parfaitement ses influences, sa mise en scène qui soigne l’authenticité mais fabrique de vrais moments de pur cinéma et une interprétation chorale au niveau de rigueur qu’on attend de ce type de film est le rare exemple de film de genre français depuis longtemps qui soutiennent pleinement la comparaison avec les productions US.

9-  THE FAVOURITE DE YORGOS LANTHIMOS 

Je ne suis ni client du style de Lanthimos ni des films en costumes pourtant La Favorite régal merveilleusement cruel et cynique où brillent trois actrices dont la lutte de pouvoir en forme de montagnes russes pour les faveurs d’une reine monstrueuse et pathétique sous la caméra « fish-eye » de Yórgos Lánthimos est jubilatoire est un de mes films favoris de l’année.

10- DOCTOR SLEEP DE MIKE FLANAGAN

Mike Flanagan réconcilie, avec élégance et maîtrise , l’esprit de Stephen King avec l’imagerie de Stanley Kubrick signant un excellent film d’épouvante qui confirme les espoirs placés en lui après son Haunting of Hill House

11- AD ASTRA DE JAMES GRAY

Si on en voit parfois les coutures et qu’il arrive après de nombreux films creusant le même sillon avec AdAstra James Gray parvient à combiner ses nombreuses influences (Au cœur des Ténèbres, Solaris, Kubrick et Homère) en une odyssée spatiale intimiste qui sait être aussi spectaculaire porté par un Brad Pitt magistral

12- US de  JORDAN PEELE

Si sa structure est moins rigoureuse et son rythme plus inégal que ceux de Get Out, Us relecture de la figure du double maléfique confirme néanmoins la place de Jordan Peele comme véritable auteur du fantastique moderne. Parcouru de moments de tensions intenses , porté par le jeu incroybale de Lupita Nyong’o sublimé par la photographie de Mike Gioulakis, Us reste dans le haut du panier de cette nouvelle vague du fantastique américain.

13- ALITA : BATTLE ANGEL de ROBERT RODRIGUEZ

Malgré ses défauts Alita: Battle Angel est un spectacle de science-fiction massif dénué de cynisme qui nous plonge dans un univers immersif avec un rare niveau de détail, une action spectaculaire mais aussi beaucoup de cœur la grâce à une héroïne attachante.

14- CRAWL de ALEXANDRE AJA

Crawl fait revivre avec une grande efficacité les séries B estivales devant lesquelles nous nous rafraîchissions adolescents durant les étés de canicule.

15- AVENGERS ENDGAME de JOE ET ANTHONY RUSSO

On pourra toujours en pointer les défauts mais les frères Russos et leurs scénaristes sont parvenus en dépit d’attentes forcément démesurées à apporter une conclusion satisfaisante à l’une des entreprises les plus marquantes de l’ère moderne du blockbuster. Avengers Endgame est un tour d’honneur qui récompense les fans et synthétise toutes les qualités et les défauts du MCU sans jamais renier ses origines de papier.

16- STAR WARS  RISE OF SKYWALKER DE J.J ABRAMS

Film d’aventures trépidant renouant avec l’esprit serial visuellement brut au récit très dense plein de rebondissements comme si Abrams rattrapait 2 films en un, mais si la conclusion est satisfaisante elle manque de cohésion à cause de certains choix maladroits

17- THE MULE DE CLINT EASTWOOD

Avec ce portrait d’un homme qui au soir de sa vie réalise qu’ayant toujours fait passer sa réussite professionnelle et sociale avant sa vie familiale, la nature autobiographique de La Mule semble évidente. Pourtant derrière l’apparente contrition de l’auteur de Gran Torino cette tournée d’adieu se fait plutôt sur l’air de « Je ne regrette rien ». La mule , si on met de côté l’aspect autobiographique appartient à la veine des films tendres de son auteur sur ses losers magnifiques perdus dans un monde qui n’est plus le leur.

18 – JOKER de TODD PHILLIPS

Visuellement sublime, galvanisé par le jeu intense de Joaquin Phœnix et la mise en scène puissante de Todd Phillips, JOKER opère une fusion entre le Killing Joke d’Alan Moore et le cinéma de Martin Scorsese. Très bon sans être le chef d’œuvre annoncé à cause d’un script trop prévisible et d’un aspect psychologique somme toute sommaire.

19 – LE MANS 66 de JAMES MANGOLD

Le Mans 66 est un concentré d’ Americana emballé avec une élégance folle par James Mangold , parfois victime de sa structure stéréotypée qui rend ses péripéties prévisibles, mais même les aspects les plus traditionnels du récit, sont oubliés grâce à l’entente entre Damon et Bale qui donne au film la dose d’énergie nécessaire quand l’action s’éloigne des circuits.

20 – TRIPLE FRONTIER de JC CHANDOR

Plus contemplatif que le film d’action bourrin vendu par sa promo, Triple Frontière évoque le Salaire de la peur (et donc Sorcerer) et le cinéma de John Milius. Énorme boulot à la photographie de Roman Vasyanov (le DP de David Ayer) . J.C Chandor prouve avec cette commande à laquelle il imprime son style et son rythme qu’il est un véritable auteur qui peut s’adapter à des productions plus massives sans perdre son âme. Tout comme Oscar Isaac confirme sa versatilité.

Et voici le classement complet des films vus en 2019 en cliquant ICI

Un commentaire

  1. Wow, je suis très fan de cette sélection !
    Je suis heureux d’y voir un beau film d’action français, ambitieux et rare ; je viens de revoir « le toubib » avec Delon qui se passe pendant la troisième Guerre Mondiale, et à côté ça fait bien rire.
    Pas de Parasite néanmoins, que je place personnellement dans les grosses claques de cette année, avec les bien nommés Once upon a time (revu il y a quelques jours, un régal) et la Mule (en attendant le prochain Eastwood qui se fait actuellement démonter aux States).
    Bon réveillon et à l’année prochaine !

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