
Longtemps relégué aux marges d’Hollywood, le Comic Book Movie n’a trouvé que rarement grâce aux yeux des studios, souvent cantonné à des adaptations au budget dérisoire qui trahissaient ou caricaturaient leur source. Si des œuvres comme Superman de Richard Donner ou Batman de Tim Burton ont prouvé que le genre pouvait se transcender, elles restaient des exceptions dans un paysage où les décideurs considéraient encore les super-héros avec condescendance. Tout change avec l’avènement des effets spéciaux numériques et l’arrivée aux commandes des studios d’une génération bercée par ces récits depuis l’enfance. Ce bouleversement propulse le Comic Book Movie dans un âge d’or, marqué par des triomphes incontournables : Spider-Man de Sam Raimi, premier film à franchir les 100 millions de dollars en un week-end, les Batman de Christopher Nolan, qui imposent une relecture ambitieuse et acclamée, et l’ascension fulgurante du MCU, avec Avengers, premier film à dépasser les 200 millions en un week-end, et Avengers: Endgame, qui détrônera un temps Avatar au sommet du box-office mondial. Mais ce succès phénoménal a aussi entraîné une transformation radicale de l’industrie, où les studios ne jurent plus que par les franchises, attirés par les décennies de publication qui leur offrent des récits prêts à adapter. Cette omniprésence des films de super-héros a suscité des critiques, certains accusant le genre de menacer l’existence même du cinéma traditionnel. Pourtant, ces adaptations ont prouvé leur capacité à évoluer, à surprendre et à expérimenter au fil des décennies. Voici donc mon classement personnel de tous les films de super-héros issus de comics, des meilleurs aux pires.
NOTE : J’ai pris pour parti de classer ici des films de super-héros adaptés de personnages publiés ce qui exclut des œuvres telles qu’Unbreakable, Darkman ou encore Robocop que je tiens pour de fabuleux films de super-héros.

The Dark Knight – Christopher Nolan (2008) – DC Comics
D’une intensité sombre et minérale, The Dark Knight se présente comme une fresque criminelle d’une rare densité narrative. Christopher Nolan, par un choix judicieux, fusionne les intrigues qu’il envisageait pour deux films en un seul, insufflant à l’ensemble une force dramatique sous l’influence marquée de Heat de Michael Mann. Le film agit aussi comme un exorcisme des traumas de l’Amérique post-11 septembre, tout en distillant l’essence même des meilleurs comics. Au cœur de cette œuvre, la performance exceptionnelle de Heath Ledger transforme le Joker, offrant à l’écran sa version la plus mémorable et troublante. Quant à Christian Bale, il incarne un Batman ultime, à la fois complexe et tragique, répondant à la célèbre formule : « Pas le héros que nous méritions, mais celui dont nous avions besoin. » Une adaptation qui s’impose comme la référence absolue du genre.
Superman the movie – Richard Donner (1978) – DC Comics
Lorsque Christopher Reeve s’élève pour la première fois à l’écran, le film moderne de super-héros prend son envol. Le génie de Richard Donner réside dans son rejet de l’ironie, affirmé par un mot clé affiché sur son plateau : Verisimilitude. Son approche consiste à traiter le fantastique non pas au second degré, mais avec un réalisme absolu, une fois acceptés certains principes extraordinaires. Une telle réussite aurait été inimaginable sans un casting légendaire : un jeune acteur inconnu qui, bien plus qu’endosser un rôle, incarne pleinement l’Homme d’Acier sous toutes ses facettes. Ainsi naît la matrice de toutes les origin stories, un modèle indépassable qui façonnera les adaptations super-héroïques à venir.
Watchmen – Zack Snyder (2009) – DC Comics
Zack Snyder relève le défi d’adapter une œuvre vénérée, longtemps considérée comme inadaptable, et livre en près de trois heures une vision à la fois visuellement fidèle au graphic novel et imprégnée de sa propre sensibilité, plus physique et viscérale. Tout en respectant les contraintes de la narration cinématographique, il parvient à transposer cette intrigue dense sans en altérer l’essence. Dès son générique magistral, le film embarque le spectateur dans une fresque sombre et épique, où chaque plan respire l’ambition artistique. Une œuvre qui prend toute sa dimension dans sa version Director’s Cut, se bonifiant avec le temps et s’imposant comme une adaptation marquante du genre.
Avengers: Infinity War – Anthony Russo, Joe Russo (2018) – Marvel Comics
Véritable incarnation cinématographique des crossovers events des comics, Avengers: Infinity War capitalise sur une décennie de récits interconnectés et de personnages emblématiques pour offrir un spectacle d’une ampleur épique. Sous la direction des frères Russo et grâce au travail des scénaristes Markus et McFeely, le film équilibre magistralement action frénétique et moments d’émotion, tout en conférant à Thanos une profondeur inédite, faisant de lui l’un des antagonistes les plus mémorables du genre. Malgré quelques imperfections et le défi de gérer une multitude de héros, le long-métrage parvient à retranscrire l’essence des comics, tout en proposant des interactions inédites entre les personnages. En mêlant habilement humour, drame et action à une échelle cosmique, Infinity War s’impose comme un jalon essentiel dans l’univers Marvel, redéfinissant les attentes autour des adaptations super-héroïques.
The Avengers – Joss Whedon (2012) – Marvel Comics
Lorsque Joss Whedon découvre le premier script signé Zak Penn, son verdict est sans appel : tout est à reconstruire. Le studio n’a pas droit à l’erreur sur cette franchise de franchises, une occasion unique de concrétiser des années de construction narrative. Après un premier acte délicat où chaque pièce se met en place, une véritable alchimie s’opère dès que les héros et Loki se retrouvent face à face. De là, tout s’enchaîne jusqu’à un final grandiose, conçu par Whedon comme un film à part entière. S’inspirant d’une approche développée par James Cameron, il sculpte une bataille d’une ampleur inédite, offrant aux Earth’s Mightiest Heroes un spectacle à la hauteur de leur légende.
Captain America: The Winter Soldier – Anthony Russo, Joe Russo (2014) – Marvel Comics
Captain America: Le Soldat de l’Hiver s’impose comme l’une des œuvres majeures du MCU, aux côtés d’Avengers et Iron Man, tout en redéfinissant les attentes autour des adaptations super héroïques. Abandonnant le ton purement fantastique pour embrasser pleinement l’esthétique du thriller d’espionnage, le film puise dans les meilleurs codes du cinéma d’action et peut rivaliser avec les classiques du genre. En fusionnant habilement scènes d’action magistrales, intrigue captivante et enjeux politiques forts, Le Soldat de l’Hiver s’impose non seulement comme l’adaptation rêvée de Captain America, mais comme l’un des sommets de la saga Marvel, prouvant que le genre peut être aussi palpitant qu’intelligent.
Captain America: Civil War – Anthony Russo, Joe Russo (2016) – Marvel Comics
Captain America: Civil War est l’un des films les plus aboutis de Marvel Studios, mêlant une épopée spectaculaire à une intrigue profondément humaine. En s’appuyant sur la continuité des douze films précédents, il évite le conflit manichéen et met en scène une fracture idéologique entre Captain America et Iron Man, chacun défendant une vision opposée du contrôle des super-héros. Cette tension dramatique, portée par des performances marquantes et une écriture habile, culmine dans des affrontements à la fois spectaculaires et émotionnellement chargés. Au-delà de son impressionnante bataille de l’aéroport et de l’introduction mémorable de Spider-Man et Black Panther, Civil War marque un tournant fondamental dans le MCU. Ses enjeux politiques et personnels redéfinissent les relations entre ses personnages et façonnent l’avenir de la saga. En fusionnant action, émotion et profondeur narrative, le film s’impose comme une œuvre incontournable qui continue de gagner en intensité avec le temps.
The Suicide Squad – James Gunn (2021) – DC Comics
On ressort de The Suicide Squad avec un enthousiasme débordant face à ce spectacle explosif, drôle et inventif, d’une générosité rare. James Gunn, dont l’amour pour le comic-book ne fait aucun doute, sublime ici toute la folie et l’étrangeté de cet univers qu’il chérit. À travers une mise en scène audacieuse et un casting détonnant, il insuffle à chaque scène un esprit libertaire où tout semble possible, offrant aux spectateurs une expérience aussi exubérante que jouissive. Sans concession et regorgeant d’idées, The Suicide Squad pourrait bien être le meilleur film de super-héros de ces treize dernières années. Il déploie un festin complet : des personnages attachants, une action effrénée, un humour mordant, un spectacle à couper le souffle et une imagination débridée. Gunn ne se contente pas d’amuser : il donne une véritable âme à son récit, équilibrant délire absurde et émotions sincères pour faire de cette aventure une œuvre mémorable.
Guardians of the Galaxy – James Gunn (2014) – Marvel Comics
Les Gardiens de la Galaxie marque une véritable révolution dans l’univers Marvel, offrant un équilibre parfait entre action trépidante, humour décalé et personnages instantanément attachants. Sous la direction de James Gunn, le film insuffle une énergie nouvelle au MCU, rompant avec les codes des récits super héroïques classiques pour embrasser pleinement une aventure cosmique débridée. La bande de marginaux menée par Star-Lord séduit grâce à une dynamique de groupe irrésistible, portée par un ton irrévérencieux et une écriture qui oscille habilement entre comédie et émotion sincère. Cette approche audacieuse, soutenue par une bande-son rétro iconique et une mise en scène inventive, fait du film une expérience unique qui transcende son genre. De Knowhere à Xandar, en passant par les prémices de la menace infinie de Thanos, Gunn tisse un récit d’une richesse visuelle et thématique qui redéfinit l’ampleur du monde Marvel à l’écran. Plus qu’une simple origin story, le film pose les bases d’une saga qui saura évoluer sans perdre son essence, prouvant que même les outsiders les plus improbables peuvent devenir des héros inoubliables.
X-Men: First Class – Matthew Vaughn (2011) – Marvel Comics
Si X-Men de Bryan Singer a amorcé le renouveau du film de comics après la débâcle de Batman & Robin, c’est X-Men: First Class de Matthew Vaughn qui en saisit pleinement l’essence et la réinvente avec brio. Vaughn insuffle à la saga une énergie nouvelle, plus fidèle à l’esprit des comics, adoptant un rythme effréné et une esthétique pop qui dynamise le récit. Il mêle habilement espionnage, conflits idéologiques et action spectaculaire, tout en posant les bases de la mythologie mutante avec une fraîcheur inattendue.Mais au-delà de son style et de son audace narrative, le film brille par son casting exceptionnel, et en particulier par la performance magistrale de Michael Fassbender. Son interprétation de Magneto transcende le personnage, lui conférant une intensité brute et une complexité fascinante qui en font l’un des grands antagonistes du cinéma de super-héros.
Batman Begins – Christopher Nolan (2005) – DC Comics
Ce film illustre brillamment la synergie essentielle entre la vision d’un auteur et celle d’un connaisseur du médium, en l’occurrence Christopher Nolan et David S. Goyer, qui redéfinissent le mythe du Caped Crusader avec audace et profondeur. S’inspirant de l’approche de Richard Donner sur Superman, ils insufflent à Batman une authenticité inédite, ancrant ses exploits dans une réalité tangible tout en préservant la grandeur de son légendaire parcours. À travers une esthétique soignée, une narration immersive et une construction méthodique de l’univers, le film propulse le Chevalier Noir dans une ère nouvelle, loin des artifices et des exagérations des adaptations précédentes. Et au cœur de cette renaissance, un interprète enfin à la hauteur du personnage : crédible, intense, habité, capable de prononcer « I am Batman » sans que l’on puisse douter un instant de sa légitimité. Cette fusion entre rigueur scénaristique et profondeur thématique fait de cette adaptation non seulement un tournant majeur du genre, mais aussi une référence absolue pour les adaptations de comics à venir.
Man of Steel – Zack Snyder (2013) – DC Comics
Sous l’impulsion de Christopher Nolan, Warner confie à Zack Snyder la mission de redéfinir Superman pour l’ère moderne avec Man of Steel, offrant une vision spectaculaire et introspective du personnage. Le film revisite ses origines sous un prisme plus mythologique et ancré dans une réalité tangible, confrontant l’Homme d’Acier à des dilemmes moraux profonds. Malgré quelques défauts de rythme et une dernière partie répétitive, il impose un Superman puissant et contemporain. Mais sa véritable force réside aussi dans son antagoniste : Michael Shannon incarne un général Zod à la fois terrifiant et tragique, dont la conviction implacable et la présence intense en font l’un des meilleurs vilains du genre. Cette confrontation épique donne au film une ampleur dramatique qui dépasse la simple origin story et s’impose comme une référence du DCEU.
Batman Returns – Tim Burton (1992) – DC Comics
Délaissant l’aspect héroïque traditionnel, il plonge Gotham dans une fable macabre où les monstres et les marginaux dictent leur propre loi, évoquant les expérimentations audacieuses de Arkham Asylum de Grant Morrison. Au cœur de cette fresque crépusculaire, la galerie de Freaks atteint son apogée avec une Catwoman féline et torturée, incarnée avec une intensité viscérale par Michelle Pfeiffer, et un Pingouin à la tragédie shakespearienne interprété par Danny DeVito. Ici, Batman n’est plus un simple justicier mais une ombre errante, hantée par une ville qui lui renvoie ses propres démons. Burton s’émancipe des limites du Caped Crusader pour livrer sa vision la plus personnelle du mythe : un conte gothique où le fantastique flirte avec le cauchemar, imposant un Batman radicalement burtonien, irréductible et fascinant.
Blade – Stephen Norrington (1998) – Marvel Comics
Blade marque un tournant décisif dans l’histoire du Comic Book Movie, devenant la première adaptation Marvel à rencontrer un succès public significatif. Bien que le personnage soit un héros secondaire issu de Tomb of Dracula et un véhicule taillé sur mesure pour Wesley Snipes, le film porte en lui les prémices d’une nouvelle ère pour le genre. Produit par Avi Arad, qui venait alors de racheter Marvel avec l’intention ferme de porter ses personnages à l’écran, Blade lui confère la crédibilité nécessaire auprès des studios pour lancer la production de Spider-Man. À l’aube des années 90, Marvel avait confié à un jeune scénariste la tâche de développer une série de scripts pouvant être montés avec des budgets modestes. Seul Blade verra le jour, tandis que l’un des projets finira en téléfilm Nick Fury avec David Hasselhoff. Ironie du destin, ce scénariste débutant n’était autre que David S. Goyer, futur architecte du DCEU avec Batman Begins, The Dark Knight et Man of Steel. Enfin, Blade doit beaucoup à son réalisateur méconnu, Stephen Norrington, dont la mise en scène dynamique et visionnaire mêle influences asiatiques et américaines, préfigurant l’impact stylistique de Matrix. Son approche visuelle audacieuse insuffle une véritable comic touch au film, lui conférant une singularité marquante. Malheureusement, sa carrière prendra un coup fatal avec un autre CBM, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, qui signera la fin de son ascension cinématographique. Mais l’héritage de Blade demeure : il a prouvé que le film de comics pouvait se réinventer, s’affranchir des standards hollywoodiens et séduire un large public, ouvrant la voie à l’explosion du genre au début des années 2000.
Blade II – Guillermo del Toro (2002) – Marvel Comics
Confier cette suite à Guillermo Del Toro relevait du pur génie : qui mieux que lui pouvait fusionner l’univers sombre et viscéral de Blade avec ses propres obsessions gothiques, mécaniques et organiques ? Avec Blade II, Del Toro transforme le mythe du chasseur de vampires en une fresque viscérale où le fantastique et l’horreur s’entrelacent dans une mise en scène virtuose. Son amour du grotesque et du baroque imprègne chaque cadre, donnant aux vampires une allure bestiale et inédite, tandis que son esthétique inspirée par les maîtres comme Frazetta et Jack Kirby insuffle à l’univers une puissance visuelle saisissante. Mais au-delà de son style, Del Toro offre une approche audacieuse qui transcende le simple film d’action en une véritable plongée dans l’ADN du genre. Blade II repousse les limites du blockbuster pour embrasser pleinement une vision d’auteur, où l’imaginaire prend le pas sur les conventions hollywoodiennes.
Iron Man 3 – Shane Black (2013) – Marvel Comics
Malgré les inquiétudes initiales, Iron Man 3 prouve que Shane Black a su imposer sa marque en infusant l’univers Marvel de ses propres codes narratifs, sans jamais trahir l’essence du personnage. Son style, mêlant dialogues affûtés, buddy movie énergique et sous-texte ironique, se fond parfaitement dans la saga tout en lui apportant une fraîcheur inattendue. Ce choix audacieux redéfinit le personnage en profondeur et donne au film un ton unique au sein du MCU. Cette fusion entre la mécanique Marvel et l’identité propre de Black aboutit à un blockbuster à la fois spectaculaire et mordant, où l’humour et la subversion viennent dynamiter certaines attentes. En osant détourner les codes du genre avec un twist aussi iconoclaste que culotté, il injecte une dimension imprévisible au récit, régalant autant les amateurs de comics que les passionnés de son cinéma. Iron Man 3 s’impose ainsi comme un véritable carrefour entre blockbuster et film d’auteur, prouvant qu’une licence majeure peut encore surprendre, et que l’audace a toute sa place dans le paysage des adaptations super héroïques.
Spider-Man – Sam Raimi (2002) – Marvel Comics
Après des années d’un imbroglio juridique paralysant son développement, l’adaptation du plus célèbre super-héros Marvel éclate enfin sur grand écran, et avec elle, une nouvelle ère du Comic Book Movie triomphant. S’appuyant sur le modèle narratif initié par Richard Donner pour Superman, Sam Raimi et le scénariste David Koepp façonnent un récit qui mêle origin story classique et énergie cinématographique débridée. Loin de se limiter à une simple transcription du matériau original, Raimi insuffle à Spider-Man un souffle épique et émotionnel qui révolutionne les attentes autour des adaptations de comics. Son style, marqué par une mise en scène virtuose et une caméra dynamique, donne au film une identité singulière, ancrée autant dans l’émotion pure que dans l’action spectaculaire. Mais Spider-Man ne marque pas seulement un tournant créatif : il impose aussi un nouveau standard économique pour le genre. En explosant les records avec un week-end d’ouverture à 100 millions de dollars – une première dans l’histoire du cinéma –, il prouve que le CBM n’est plus un pari risqué mais une force dominante à Hollywood. Ce succès monumental accorde à Marvel et aux studios la crédibilité nécessaire pour élargir leur univers cinématographique, ouvrant ainsi la voie aux super-productions qui façonneront l’industrie dans les décennies suivantes. À la croisée de l’hommage et de la réinvention, Spider-Man devient le point de départ d’une ascension fulgurante qui propulsera le genre vers son âge d’or.
The Dark Knight Rises – Christopher Nolan (2012) – DC Comics
The Dark Knight Rises s’impose comme une conclusion épique à la trilogie de Christopher Nolan, une œuvre ambitieuse et profondément émouvante qui achève magistralement l’arc du Chevalier Noir. À travers une mise en scène grandiose et une narration riche en enjeux, le film explore les thèmes de la chute, de la résilience et de la rédemption, conférant à Bruce Wayne une dimension tragique et héroïque inédite. Face à un Gotham au bord de l’effondrement, l’affrontement contre Bane transcende le simple duel pour devenir un test ultime de sa volonté et de son héritage. Le film mêle habilement action spectaculaire, tension dramatique et portée symbolique, ancrant définitivement Batman dans une mythologie moderne où l’homme dépasse la légende. Nolan, fidèle à son approche réaliste et immersive, ne livre pas seulement un blockbuster impressionnant, mais une œuvre à la fois intime et grandiose, un adieu poignant qui inscrit sa vision du Dark Knight au panthéon du septième art.
The Batman – Matt Reeves (2022) – DC Comics
Bien que The Batman affiche ouvertement ses influences, sans toujours parvenir à les transcender, il n’en reste pas moins une plongée fascinante et immersive dans l’univers du Chevalier Noir. Matt Reeves s’approprie le mythe en y insufflant une atmosphère sombre, poisseuse et oppressante, façonnant un Gotham où le crime suinte à chaque recoin. Son approche lorgne vers le polar urbain et le thriller néo-noir, embrassant pleinement l’héritage cinématographique de Se7en et Zodiac, tout en construisant une enquête minutieuse qui fait de Batman un véritable détective, renouant avec l’essence du personnage. La performance de Robert Pattinson, intense et taciturne, donne à ce Batman une fébrilité inédite, un justicier rongé par ses propres obsessions et toujours à la frontière de la dérive. The Batman n’est pas une énième relecture mais une proposition audacieuse, qui, bien qu’ancrée dans ses références, impose son propre rythme et sa propre identité, inscrivant un chapitre mémorable dans l’histoire cinématographique du Dark Knight.
Spider-Man 2 – Sam Raimi (2004) – Marvel Comics
Suite au colossal succès du premier épisode Sam Raimi livre avec cette suite un film étonnement mélancolique, véritable comédie dramatique où les personnages Peter Parker bien sur mais aussi Mary-Jane et Harry Osborn se débattent dans des tourments intérieurs. Les apparitions du tisseur sont plus rares donc plus précieuses et donnent lieu à des scènes hallucinantes. Les combats qui l’opposent au Docteur Octopus fantastiques de découpage et de technique sont peut être les meilleures retranscriptions du dynamisme des comics jamais portées à l’écran. Raimi retrouve même le temps d’une scène la verve de ses Evil Dead. Mais le film ne se départit jamais de ce spleen qu’on retrouve dans le regard inquiet de Mary Jane dans le dernier plan du film.
Doctor Strange – Scott Derrickson (2016) – Marvel Comics
Doctor Strange dépasse les conventions habituelles de l’origin-story en injectant une esthétique psychédélique vertigineuse qui repousse les frontières visuelles du MCU. En introduisant des concepts tels que la magie, le multivers et la manipulation de la réalité, le film étend l’univers Marvel à de nouvelles dimensions fascinantes, tout en offrant des personnages mémorables portés par un casting exceptionnel, avec Benedict Cumberbatch parfait dans le rôle du Sorcier Suprême. Mais c’est son troisième acte qui le distingue véritablement du reste du genre : loin de la destruction massive habituelle des blockbusters, la résolution du conflit repose sur l’ingéniosité et la ruse, alors que Strange manipule le temps et défie Dormammu dans une boucle infinie, inversant la dynamique du combat final. Plutôt qu’un affrontement basé sur la force brute, le film propose une victoire par la stratégie et l’intelligence, un choix audacieux qui renforce son unicité et prouve que Marvel peut surprendre même dans ses récits les plus classiques.
The Fantastic Four: First Steps – Matt Shankman (2025) Marvel Comics
The Fantastic Four: First Steps est avant tout un retour aux sources sincère et vibrant, qui fait primer l’émotion et l’émerveillement sur le grand spectacle. Porté par une mise en scène inspirée, un casting habité (même Pedro Pascal, dont le choix me laissait sceptique, finit par convaincre totalement) et une esthétique rétrofuturiste hommage à Jack Kirby, le film réussit là où tant d’autres ont échoué : retrouver l’âme des Quatre Fantastiques. Loin de chercher la surenchère, il remet la famille et l’humanité au cœur du mythe, et ravive cette flamme qui nous faisait aimer les comics.
Superman – James Gunn (2025) – DC Comics
Dans une tentative de revitaliser l’homme d’acier au sein du nouveau DCU, Superman: Legacy s’efforce d’intégrer des éléments modernes tout en respectant l’héritage du personnage. Les interprétations très convaincantes de David Corenswet dans le rôle de titre et de Rachel Brosnahan en Lois Lane insufflent une dimension humaine et accessible aux protagonistes. Cependant, malgré ces performances solides, le film souffre de certaines incohérences et d’un manque de profondeur émotionnelle. Certains choix esthétiques, bien que distinctifs, laissent une impression mitigée. Si l’esprit généreux et pop de ce nouveau Superman a indéniablement le potentiel de séduire un nouveau public, il lui manque encore cette dimension épique et mythique qui a fait la force des adaptations précédentes. Néanmoins, l’approche de James Gunn laisse entrevoir un potentiel prometteur pour l’avenir de Superman et du DCU, suggérant que des aventures encore plus épiques et engageantes pourraient se profiler à l’horizon. Cette nouvelle vision pourrait bien redéfinir le héros emblématique pour une nouvelle génération, tout en honorant son riche passé.
Superman II – Richard Lester (1980) – DC Comics
Superman II est une œuvre marquée par une production chaotique, mêlant la vision initiale de Richard Donner, dont une grande partie du film avait été tournée avant que le studio ne décide de scinder l’histoire en deux, et l’approche de Richard Lester, chargé de compléter le projet après l’éviction de Donner malgré le succès du premier opus. Ce mélange d’influences donne naissance à un film unique, où l’héritage épique du Superman de 1978 rencontre un ton parfois plus léger, mais toujours spectaculaire. Pendant près de 20 ans, il restera le seul exemple cinématographique d’un véritable affrontement entre super-héros et adversaires dotés de pouvoirs équivalents, posant les bases de ce qui deviendra un élément central du genre. Malgré des effets spéciaux aujourd’hui datés, Superman II conserve intacte sa force narrative et visuelle, portée par l’interprétation mémorable de Christopher Reeve et par l’un des plus grands antagonistes de l’histoire de Superman : le général Zod. Grâce à la performance imposante de Terrence Stamp, Zod s’affirme comme un vilain d’une autorité glaciale, dont la célèbre injonction – Kneel before Zod! – résonne encore dans la culture populaire. Ce film, à la croisée de deux visions, reste une pierre angulaire du genre, démontrant qu’une suite peut à la fois enrichir un mythe et marquer durablement l’histoire des adaptations de comics.
Iron Man – Jon Favreau (2008) – Marvel Comics
Après avoir cédé les droits de ses figures emblématiques à Fox et Sony, Marvel décide de prendre son destin en main et de produire son propre film, misant sur un personnage moins populaire sous les moqueries des sceptiques. L’annonce de Jon Favreau, surtout connu pour Elf, à la réalisation intrigue, mais c’est surtout le choix de Robert Downey Jr. pour incarner Tony Stark qui suscite des réactions mitigées. Ancien enfant terrible d’Hollywood, revenu de toutes les dérives, il ne semblait pas correspondre au profil attendu. Et pourtant, à la sortie du film, c’est un électrochoc : Iron Man marque un tournant aussi radical que l’arrivée des comics Marvel dans les années 60, avec une énergie pop et un ton fun qui séduisent instantanément. Le succès est fulgurant et l’impact immédiat. Plus qu’un rôle, Downey Jr. fusionne avec son personnage, rejoignant le cercle très restreint des acteurs indissociables de leur incarnation. Il est Tony Stark, et avec lui, Marvel vient de lancer la machine qui redéfinira le cinéma de super-héros.
X2: X-Men United – Bryan Singer (2003) – Marvel Comics
Le succès inattendu de X-Men prend Hollywood de court, y compris la Fox, qui l’avait produit sans grande conviction. Avec X2, Bryan Singer bénéficie enfin d’un budget conséquent et livre une suite aux ambitions décuplées, marquée par des scènes spectaculaires qui restent gravées dans la mémoire du genre : l’attaque fulgurante de Nightcrawler à la Maison Blanche, l’évasion magistrale de Magneto et l’assaut brutal de l’école des mutants, qui parachève l’iconisation de Wolverine en figure centrale de la saga. Mais au-delà de son envergure visuelle et de son intensité dramatique, le film approfondit la métaphore sociale au cœur de l’univers mutant. Singer inscrit l’expérience des X-Men dans une résonance puissante avec la condition homosexuelle, notamment à travers la poignante scène du coming-out d’Iceman face à ses parents, où l’incompréhension et le rejet prennent des accents douloureusement familiers. Avec cette suite, X2 ne se contente pas d’amplifier le spectacle : il donne aux X-Men une dimension politique et émotionnelle qui fera de la franchise un pilier du Comic Book Movie moderne.
Deadpool – Tim Miller (2016) – Marvel Comics
Avec son patchwork de tonalités, son humour corrosif et son contenu volontairement réservé aux adultes, Deadpool aurait pu se heurter aux conventions du genre. Pourtant, Tim Miller et Ryan Reynolds réussissent à transformer cette audace en une véritable force, livrant un film percutant, irrévérencieux et étonnamment romantique. Avec son protagoniste brisant constamment le quatrième mur, ses références pop décomplexées et sa violence assumée, le film dynamite les codes du Comic Book Movie, prouvant qu’une adaptation peut être à la fois déjantée et profondément attachante.

Avengers: Age of Ultron – Joss Whedon (2015) – Marvel Comics
Avengers: L’Ère d’Ultron est sans doute le film du MCU qui épouse le plus fidèlement la narration des comics, offrant une mise en scène regorgeant de plans d’une beauté graphique digne des plus spectaculaires splash pages. Chaque séquence respire l’essence même des grandes sagas illustrées, avec des compositions dynamiques qui donnent l’impression que les personnages bondissent hors des cases. Pourtant, malgré cette esthétique léchée et une ambition scénaristique évidente, le film peine à recréer l’enthousiasme viscéral du premier volet, en partie à cause d’un rythme moins fluide et d’un final qui rappelle trop celui de Avengers. Cependant, il serait injuste de sous-estimer son impact : L’Ère d’Ultron regorge de moments marquants, approfondissant les personnages, introduisant des enjeux majeurs et livrant des affrontements d’une ampleur magistrale. Pour les fans, c’est un spectacle exaltant, un véritable ride bourré d’action et de répliques mémorables, où la mythologie du MCU se déploie avec une générosité indéniable.
Doctor Strange in the Multiverse of Madness – Sam Raimi (2022) – Marvel Comics
Grand fan de comics et maître du spectacle visuel, Sam Raimi trouve dans le bac à sable multiversel du MCU un terrain idéal pour déployer son style unique. Avec Doctor Strange in the Multiverse of Madness, il injecte son goût du macabre, son dynamisme effréné et sa signature horrifique, donnant à certaines séquences une intensité et une audace visuelle qui tranchent avec les habitudes du studio. Son amour du genre transpire à chaque instant, porté par un casting qui semble prendre un plaisir évident à évoluer dans cette folie dimensionnelle, avec Benedict Cumberbatch parfait en Sorcier Suprême confronté à des réalités mouvantes et Elizabeth Olsen en Wanda aussi tragique que terrifiante. Mais si Raimi impose sa patte avec panache, le film peine à pleinement capitaliser sur son potentiel. Son scénario, oscillant entre éclairs de génie et développements inégaux, empêche Multiverse of Madness d’atteindre le sommet du MCU. Malgré des moments visuellement audacieux et une ambiance qui rappelle ses plus grands succès, l’histoire peine parfois à équilibrer sa richesse narrative et sa cohérence interne. Pourtant, il offre un spectacle fascinant, où l’imprévisibilité et l’énergie du cinéaste garantissent des instants mémorables, prouvant que même dans un cadre bien établi, Raimi reste un auteur capable de bousculer les codes et d’y imprimer sa marque indélébile.
Avengers: Endgame – Anthony Russo, Joe Russo (2019) – Marvel Comics
Bien que l’on puisse en relever certaines failles, les frères Russo et leurs scénaristes ont accompli l’impossible : donner à Avengers: Endgame une conclusion à la hauteur d’une saga qui a redéfini le blockbuster moderne. Face à des attentes démesurées et une pression colossale, ils livrent un spectacle titanesque qui célèbre tout ce que le MCU a construit depuis plus de dix ans, sans jamais renier son ADN issu des comics. Avec une narration qui mêle habilement émotion, action et fan service, le film offre un hommage vibrant à ses personnages et aux mythes qui les ont portés, tout en assumant une audace qui le distingue du reste de la franchise. Son troisième acte, un affrontement d’une ampleur inédite, cristallise la promesse du MCU : offrir aux fans ce qu’ils ont toujours rêvé de voir à l’écran, une bataille dantesque où l’émotion et la grandeur atteignent leur paroxysme. Un véritable aboutissement pour une décennie de storytelling qui restera gravé dans l’histoire du Comic Book Movie.
Guardians of the Galaxy Vol. 3 – James Gunn (2023) – Marvel Comics
James Gunn fait ses adieux à Marvel Studios avec Les Gardiens de la Galaxie Volume 3, un ultime chapitre où il déploie toute son sens du spectacle et son amour des marginaux. Bien que non exempt de défauts, ce dernier volet se révèle être une aventure visuellement flamboyante et thématiquement dense, où chaque personnage trouve une résonance émotionnelle puissante. Gunn navigue avec aisance entre humour irrévérencieux, séquences d’action spectaculaires et instants d’une sincérité bouleversante, offrant à ses héros une évolution poignante qui vient clore leur arc narratif avec une justesse rare. Mais plus qu’une simple conclusion, Les Gardiens de la Galaxie Volume 3 est un chant du cygne vibrant, où Gunn célèbre tout ce qui a fait le succès de sa trilogie : une bande-son électrisante, une mise en scène inventive et des personnages qui, malgré leurs blessures et leurs différences, trouvent enfin un sens à leur périple.
Aquaman – James Wan (2018) – DC Comics
James Wan ne s’interdit rien et chevauche la machinerie du blockbuster comme si c’était son dernier film, passe du nanardesque aux moments glorieux sans jamais s’arrêter. Il s’engage totalement dans ce qu’il met à l’écran sans ironie ou second degré distanciateur qui ferait s’écrouler sa cathédrale kitsch. Le public à l’image de la foule atlante qui assiste au duel entre Orm et Arthur peut hésiter devant un moment gênant ou des dialogues maladroits avant d’exploser de joie devant un morceau de bravoure. Parce que Wan y croit, il largue les amarres avec le pseudo réalisme que certains tentent d’insuffler au genre super-héroïque ce qui donne dans le troisième acte des moments qui semble sortir des splash-pages les plus folles. Ridicool !
Logan – James Mangold (2017) – Marvel Comics
Logan s’impose comme une œuvre radicale et poignante, transcendant le comic book movie pour embrasser pleinement les codes du néo-western crépusculaire. Brutal et viscéral, le film de James Mangold offre à Hugh Jackman une sortie (provisoire) magistrale dans son rôle signature, le plongeant dans une quête désespérée où la vieillesse et la douleur rendent son combat plus humain que jamais. Avec une atmosphère sombre et un rythme implacable, Logan déconstruit le mythe du super-héros invincible pour révéler un Wolverine vulnérable, fatigué, luttant contre ses propres démons alors qu’il cherche à protéger une relève inattendue. Visuellement, le film s’affranchit des conventions du genre pour se rapprocher d’un western moderne, où les vastes paysages désolés reflètent le chemin d’un homme en fin de parcours. Porté par une mise en scène brutale et une narration resserrée, Logan se distingue par une émotion brute qui culmine dans des instants déchirants, sublimés par la relation entre Wolverine et Laura, figure mutante aussi sauvage qu’innocente. Si son dernier acte emprunte des sentiers plus convenus, il n’en reste pas moins puissant, concluant avec force l’arc du personnage et laissant derrière lui une empreinte indélébile, celle d’un héros qui n’a jamais eu besoin d’un costume pour marquer les esprits.
X-Men: Days of Future Past – Bryan Singer (2014) – Marvel Comics
Bryan Singer effectue un retour triomphal sur la saga X-Men, reprenant les rênes de la franchise qu’il avait laissée de côté et opérant une fusion ambitieuse entre les deux générations de mutants. Avec X-Men: Days of Future Past, il réussit un tour de force narratif en unifiant les castings des premiers films et de X-Men: First Class, créant une continuité inédite qui enrichit l’univers cinématographique des mutants. En introduisant enfin les éléments les plus spectaculaires et fantastiques des comics, il propulse la saga vers une nouvelle dimension, où la science-fiction, le voyage temporel et les grands affrontements prennent une ampleur inégalée Porté par des scènes d’action impressionnantes, une dramaturgie intense et des performances marquantes, notamment celle de Hugh Jackman en Wolverine et de Michael Fassbender en Magneto, le film renforce l’héritage des X-Men et prouve que la franchise peut encore surprendre et évoluer.
Spider-Man: Homecoming – Jon Watts (2017) – Marvel Comics
Spider-Man: Homecoming s’impose comme une comédie d’action pétillante et habilement orchestrée, où l’humour omniprésent reste toujours en équilibre, jamais caricatural, mais pleinement intégré à l’essence du personnage et à l’univers Marvel. Avec une approche rafraîchissante, le film assume totalement son identité de Marvel movie, tout en réinventant la dynamique de Peter Parker à l’écran : ici, plus besoin de revisiter les origines tragiques, l’histoire s’appuie sur un adolescent en plein apprentissage, embarqué dans une aventure qui mêle adrénaline et légèreté. Mais ce qui distingue Homecoming, c’est sa capacité à tirer le meilleur parti du MCU sans jamais perdre son autonomie. Tout en exploitant brillamment l’univers partagé – Tony Stark en mentor, les répercussions du Battle of New York, l’impact des Avengers –, le film reste avant tout centré sur Spider-Man, sa ville, son quotidien et ses défis personnels. Tom Holland incarne un Peter Parker vif, attachant et fougueux, capturant à merveille l’esprit du personnage.
Captain America: The First Avenger – Joe Johnston (2011) – Marvel Comics
Après Rocketeer, Joe Johnston replonge avec brio dans l’Amérique des années 40 pour offrir à Captain America: First Avenger un parfum d’authenticité rare dans le Comic Book Movie. Son amour du rétro imprègne chaque plan, façonnant un hommage vibrant aux comics d’origine et aux serials de l’époque, où l’héroïsme se conjugue avec une esthétique d’aventure classique. Ce retour aux racines du genre se traduit par une reconstitution minutieuse, une mise en scène élégante et une dynamique qui rappelle les récits pulp où le bien et le mal s’affrontaient sans compromis. Mais au-delà de son hommage stylistique, le film s’appuie sur deux atouts majeurs : une transposition ultra-fidèle du Red Skull, incarné avec une intensité glaciale par Hugo Weaving, et l’interprétation parfaite de Chris Evans. Ce dernier incarne un Steve Rogers d’une sincérité touchante, un héros dont la droiture et l’idéalisme ne sont jamais naïfs mais profondément humains. Son évolution, de jeune homme frêle à soldat légendaire, donne au film une émotion brute qui renforce sa portée mythologique. Captain America: First Avenger ne se contente pas d’introduire un personnage clé du MCU, il impose une identité visuelle et narrative singulière, qui fait de cette première aventure un chapitre incontournable dans l’histoire cinématographique des super-héros.
Batman v Superman: Dawn of Justice – Zack Snyder (2016) – DC Comics
Malgré sa splendeur visuelle et son indéniable ambition épique – sans oublier la présence imposante de Batfleck –, Batman v Superman: L’aube de la Justice peine à pleinement concrétiser ses ambitions. Cherchant à embrasser une multitude d’intrigues plutôt que de se focaliser sur un récit central, le film disperse son énergie et déséquilibre son développement, au détriment de certains personnages qui auraient mérité une place plus affirmée. Si son esthétique grandiose et ses enjeux mythologiques offrent des moments d’une intensité rare, cette accumulation d’idées nuit à la fluidité du récit, le faisant osciller entre fresque grandiose et enchevêtrement narratif trop dense. Pourtant, il reste une œuvre imposante, marquée par des éclats de génie et une atmosphère unique, prouvant que, malgré ses imperfections, Zack Snyder a su imposer une vision audacieuse et radicale du mythe.
Zack Snyder’s Justice League – Zack Snyder (2021) – DC Comics
Loin d’être un matériau naturellement adapté à une tonalité aussi sombre et tragique, Zack Snyder’s Justice League impose néanmoins une vision cohérente et assumée, plongeant l’univers DC dans une atmosphère de Crépuscule des Dieux où le destin des héros se mêle à une dramaturgie intense. Si cette approche peut sembler en décalage avec l’esprit plus lumineux de la Justice League originelle, elle permet à Snyder de restaurer son projet dans toute son ampleur, délivrant une conclusion bien plus satisfaisante à sa trilogie super-héroïque. Contrairement à la version hybride sortie en salles, édulcorée et déséquilibrée, cette édition rétablit une fluidité narrative et une profondeur qui donnent enfin à chaque personnage son moment de gloire. Dans un spectacle à la fois grandiose et mélancolique, Snyder boucle son cycle avec une gravité inédite, imposant une empreinte indélébile sur l’univers cinématographique DC.
Thor: Ragnarok – Taika Waititi (2017) – Marvel Comics
Thor: Ragnarok se présente comme une respiration délirante avant les événements majeurs du MCU, une parenthèse exubérante qui embrasse sans complexe l’esprit des films de série B, des hommages irrévérencieux et des comics dénichés dans les bacs de soldes. Avec une approche décalée et un humour assumé, Taika Waititi dynamite l’univers du Dieu du Tonnerre, l’éloignant des tonalités plus classiques pour l’immerger dans une fresque cosmique aux allures de space-opera déjanté. Ce virage audacieux donne naissance à un spectacle visuel flamboyant, où la liberté artistique prime sur les conventions, propulsé par des personnages excentriques et des situations improbables qui rendent hommage aux récits pulp. Entre couleurs saturées, dialogues décalés et action effervescente, Thor: Ragnarok revendique fièrement son identité pop et anarchique, démontrant que l’univers Marvel peut aussi s’autoriser à être joyeusement chaotique avant de plonger dans des enjeux plus sombres.
Hulk – Ang Lee (2003) – Marvel Comics
Malgré un combat final qui évoque davantage une mise en scène théâtrale subventionnée qu’une explosion visuelle digne de Jack Kirby, Hulk d’Ang Lee demeure une proposition singulière qui cherche à concilier fidélité aux comics et ambition artistique. Entre les choix visuels audacieux – dont les fameux caniches-hulk qui restent une bizarrerie assumée – et une approche introspective du personnage, le film s’éloigne des conventions du Comic Book Movie pour explorer une dimension plus psychologique et poétique du géant vert (Ho! Ho! Ho!). Son utilisation expérimentale du split-screen, pensée pour évoquer la structure des cases de bande dessinée, peut déconcerter sur grand écran mais trouve un écho plus naturel dans une expérience home cinema, où l’effet de découpage narratif se révèle plus immersif. Si Hulk divise encore, il reste une tentative audacieuse de réinterpréter le mythe à travers une sensibilité inattendue, oscillant entre tragédie intérieure et stylisation visuelle.
Ant-Man – Peyton Reed (2015) – Marvel Comics
Ant-Man brille par sa modestie assumée, son timing comique affûté et le charme irrésistible de ses interprètes, offrant l’un des Marvel movies les plus légers et rafraîchissants. Ce cocktail ingénieux mêle habilement comédie, film de casse et super-héros, délaissant les enjeux cataclysmiques pour une aventure à taille humaine—et parfois microscopique. Porté par la décontraction de Paul Rudd, l’humour bien dosé et une mise en scène inventive, Ant-Man se distingue comme une parfaite respiration entre deux mastodontes du MCU. Une petite pépite qui prouve que même en réduisant l’échelle, Marvel sait jouer grand.
The Wolverine – James Mangold (2013) – Marvel Comics
The Wolverine oscille entre le sublime et le bancal, un film schizophrénique où l’excellence côtoie parfois le ridicule. Malgré des intentions louables et une volonté d’ancrer le personnage dans une fresque plus intime et respectueuse de son mythe, le récit est parasité par des choix narratifs discutables et un antagoniste qui peine à dépasser l’esthétique d’un téléfilm. Pourtant, au-delà de ses imperfections, le film réhabilite Wolverine en lui offrant une iconisation soignée, une photographie somptueuse et plusieurs scènes d’action puissantes qui rappellent toute la brutalité et la gravité du personnage. Même en trébuchant, The Wolverine parvient à exalter la figure du mutant indestructible, donnant à Logan une trajectoire plus introspective avant son grand chef-d’œuvre final.
Spider-Man: No Way Home – Jon Watts (2021) – Marvel Comics
Malgré la présence de multiples antagonistes et une forte dose de fan-service, Spider-Man: No Way Home réussit à maintenir un équilibre remarquable entre la continuité des aventures de Peter Parker dans le MCU et l’hommage à deux décennies d’adaptations cinématographiques du personnage. Sans se perdre dans la nostalgie gratuite, le film célèbre l’héritage de Spider-Man tout en restant fidèle à son essence, offrant une évolution dramatique qui renforce sa maturité et son identité héroïque. Cette combinaison habile entre spectacle, émotion et références cultes propulse No Way Home au rang des œuvres les plus marquantes du MCU, prouvant que le passé et le présent peuvent se conjuguer pour offrir une aventure à la fois trépidante et sincère.
Black Panther – Ryan Coogler (2018) – Marvel Comics
Black Panther impressionne par la richesse de son univers, méticuleusement construit, où chaque détail renforce l’immersion dans le Wakanda, une civilisation à la fois futuriste et profondément enracinée dans son héritage culturel. Au-delà de sa mise en scène élégante et de son esthétisme soigné, le film se distingue par la profondeur des thèmes qu’il explore, abordant des enjeux politiques et sociaux rarement aussi frontalement intégrés dans un blockbuster. De la question de l’identité à celle du pouvoir et de l’héritage, Ryan Coogler tisse un récit dense et nuancé, porté par un casting investi dont l’énergie et la sincérité donnent vie à des personnages marquants. Mais plus qu’un Marvel movie, Black Panther se révèle être une véritable œuvre d’auteur, où chaque choix narratif et visuel porte la patte distinctive de Coogler.
Hellboy – Guillermo del Toro (2004) – Hellboy II: The Golden Army – Guillermo del Toro (2008) – Dark Horse Comics
Dans son adaptation du comics de Mike Mignola, Guillermo Del Toro trouve le terrain parfait pour exprimer ses obsessions visuelles et narratives, donnant à Hellboy une identité singulière qui transcende le simple comic book movie. Le premier volet s’ancre dans une ambiance lovecraftienne, où le paranormal et le grotesque s’entremêlent dans un récit dense et mystérieux, tandis que le second, The Golden Army, s’ouvre à une dimension plus fantasy, dévoilant des royaumes fantastiques et des créatures à l’imaginaire foisonnant. À travers ces deux opus, Del Toro impose son style, marqué par la prééminence des mécanismes d’horlogerie, ces rouages omniprésents qui semblent articuler l’univers et ses monstres dans une symphonie visuelle d’une richesse fascinante. Au cœur de cette vision, Ron Perlman incarne Hellboy avec une aisance magnétique, trouvant dans ce démon sans cornes un rôle taillé sur mesure. Son interprétation, mélange de brutalité et de vulnérabilité, confère au personnage une humanité paradoxale qui renforce l’émotion du récit. Entre monstruosité et mélancolie, Hellboy devient une créature emblématique du cinéma de Del Toro, fusion parfaite entre comics et conte gothique, un héros aussi puissant qu’attachant qui traverse ces deux volets avec une identité propre et une dimension mythologique indéniable.
Batman Forever – Joel Schumacher (1995) – DC Comics
Il serait injuste de ranger Batman Forever aux côtés de sa très critiquée suite, Batman & Robin. Malgré quelques excès visuels typiques de la patte fluorescente de Joel Schumacher et une performance de Tommy Lee Jones qui frôle l’outrance, le film demeure une aventure grand public efficace du Caped Crusader. Plus accessible et coloré que ses prédécesseurs, il mise sur un divertissement pop assumé, porté par un Jim Carrey en pleine ascension, dont l’incarnation exubérante du Riddler apporte une énergie contagieuse. Surtout, Batman Forever se distingue en offrant enfin à Bruce Wayne un véritable arc narratif, explorant ses doutes et ses cicatrices psychologiques avec une sincérité inattendue. Entre spectacle flamboyant et introspection bienvenue, le film, bien que marqué par son époque, reste une pierre importante dans l’évolution cinématographique du personnage.
The Crow – Alex Proyas (1994) – Caliber Comics
Adapté d’un comics indépendant écrit par James O’Barr pour exorciser la perte tragique de sa compagne, The Crow d’Alex Proyas demeure une œuvre marquée par une aura sombre et une histoire aussi poignante que maudite. Si le film reste indissociable du drame qui a coûté la vie à Brandon Lee avant la fin du tournage – un accident qui nécessita l’application, pour la première fois, d’un « masque digital » sur une doublure pour certaines scènes –, cette légende noire trouve un écho direct dans son atmosphère funèbre et mélancolique. Mais au-delà de ce tragique destin, The Crow est avant tout un film porté par une stylisation visuelle saisissante, où la ville pluvieuse et lugubre devient un personnage à part entière, un pur reflet du désespoir et de la vengeance qui hantent son protagoniste. Proyas, maître d’un esthétisme gothique et ciselé, façonne un univers à la croisée du fantastique et du cauchemar urbain, sublimé par l’interprétation habitée de Lee, dont la présence magnétique confère au film une intensité presque surnaturelle. Entre rage et poésie, The Crow reste une œuvre intemporelle, un requiem cinématographique aussi fascinant que tragique.
Deadpool & Wolverine – Shawn Levy (2024) – Marvel Comics
J’ai toujours trouvé le terme fan-service inapproprié, mais difficile de nier que Deadpool & Wolverine en incarne l’essence même, un film conçu avant tout pour les amoureux du comics et les passionnés des coulisses du genre. Sans réel enjeu dramatique ni justification narrative profonde, il avance par éclats, rythmé par l’énergie contagieuse de ses acteurs et une succession de moments destinés à ravir les initiés – et, il faut bien l’avouer, à flatter mon propre attachement à cet univers. Paradoxalement, Shawn Levy livre une œuvre sans signature esthétique distincte, mais d’une maîtrise technique indéniable. Jamais transcendante, jamais médiocre, elle navigue dans un entre-deux étrange, oscillant entre spectacle calibré et hommage décomplexé. Et pourtant… alors que je me croyais blasé, trop vieux pour ces clins d’œil appuyés, ce moment autour de Wolverine, attendu depuis 25 ans, m’a quand même fait quelque chose. Parce qu’au-delà des artifices, il y a parfois une vraie magie à voir ces icônes reprendre vie, une nostalgie qu’aucune analyse ne peut totalement dissiper.
Superman Returns – Bryan Singer (2006) – DC Comics
Superman Returns affiche un respect presque excessif pour le film de Richard Donner, au point d’entraver l’interprétation pourtant prometteuse de Kevin Spacey, contraint de calquer sa prestation sur celle de Gene Hackman plutôt que d’apporter sa propre vision du personnage. Cet hommage appuyé empêche le film d’exister pleinement en tant que proposition autonome, donnant parfois l’impression d’un simple prolongement nostalgique plutôt qu’un nouvel élan pour l’homme d’acier. Par ailleurs, certaines libertés prises avec le mythe de Superman—notamment son rôle surprenamment passif en tant que père d’un enfant naturel—continuent de diviser les fans, brouillant les fondements classiques du personnage. Toutefois, malgré ces choix discutables, Superman Returns demeure un spectacle grandiose, porté par une mise en scène majestueuse qui préserve la dimension épique du héros. Et pour les curieux, la version Blu-ray vaut particulièrement le détour pour découvrir la fameuse scène du retour sur Krypton, une séquence coupée restée mythique, notamment pour son coût faramineux de 10 millions de dollars—un record pour une scène finalement absente du montage final. Une curiosité qui illustre à elle seule l’ambition visuelle du projet.
Guardians of the Galaxy Vol. 2 – James Gunn (2017) – Marvel Comics
Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 embrasse pleinement son identité colorée et exubérante, livrant une aventure aussi drôle qu’émouvante, où les enjeux intimes priment sur le spectaculaire. Si cette suite peine à retrouver l’effet de surprise et l’énergie brute du premier volet, elle compense par une exploration plus profonde des relations entre ses personnages, creusant les failles et les attachements qui les définissent. Entre humour décalé, séquences visuellement éclatantes et moments de sincérité poignante, le film reste un voyage galactique satisfaisant, fidèle à l’esprit singulier instauré par James Gunn, où chaque émotion est vibrante et chaque couleur éclate dans une fresque cosmique assumée.
V for Vendetta – James McTeigue (2006) – DC Comics (Vertigo)
Avec le temps, V for Vendetta a su conserver toute sa puissance visuelle et narrative, en grande partie grâce à la mise en scène de James McTeigue, qui parvient à maintenir une sobriété élégante malgré quelques effets Matrixiens aujourd’hui datés. Loin d’être un simple exercice de style, l’adaptation des Wachowski préserve l’essence du comics d’Alan Moore tout en l’ajustant pour offrir un récit cinématographique efficace, accessible à un large public sans sacrifier sa portée politique et philosophique. Si le film prend certaines libertés avec le matériau d’origine, il réussit néanmoins à traduire la rébellion et l’esprit révolutionnaire qui habitent l’œuvre de Moore, notamment à travers une interprétation marquante de Hugo Weaving sous le masque de V et une Natalie Portman dont l’évolution dramatique donne au récit une intensité émotionnelle supplémentaire.

Thor – Kenneth Branagh (2011) – Marvel Comics
Trouver un acteur correspondant aux critères physiques imposants de Thor tout en capturant son essence était un défi en soi. Ajoutez à cela l’ambition d’introduire un univers entièrement fantastique après le ton plus ancré d’Iron Man, et la tâche relevée par Kenneth Branagh pour son premier blockbuster prend une ampleur encore plus impressionnante. Malgré un final qui peine à atteindre la grandeur escomptée faute de moyens à la hauteur des ambitions affichées, le réalisateur réussit à imposer une vision shakespearienne qui donne à Thor une identité forte, entre drame mythologique et spectacle grand public. Mais l’une des réussites majeures du film réside dans la révélation de deux futures stars : Chris Hemsworth, qui incarne avec assurance et charisme le Dieu du Tonnerre, et Tom Hiddleston, dont la prestation nuancée fait de Loki l’un des antagonistes les plus marquants du MCU. Grâce à leur alchimie et à une mise en scène qui jongle habilement entre grandeur divine et touches d’humour bien dosées, Thor pose les bases d’une saga qui, malgré ses imperfections, a su s’imposer durablement au sein du Marvel Cinematic Universe.
Iron Man 2 – Jon Favreau (2010) – Marvel Comics
Iron Man 2, porté par l’enthousiasme du succès fulgurant du premier opus, souffre d’une confiance excessive du jeune Marvel Studios, qui s’engage dans cette suite avec un scénario inabouti signé Justin Theroux. L’équilibre du projet est fragilisé par la volonté de concilier l’expansion du MCU—avec l’introduction de Black Widow et la présence accrue de Nick Fury—tout en préservant l’aspect spontané et improvisé cher à Robert Downey Jr. Cette dualité, couplée aux tensions entre Jon Favreau et sa star, complique la production et laisse le film naviguer entre plusieurs directions sans jamais pleinement exploiter les bonnes idées qu’il met en place. Si l’ensemble peine à trouver une véritable cohérence et s’éteint sur un final frustrant par sa brièveté, certains éléments parviennent à sauver (un peu) la mise. L’abattage de RDJ, toujours impérial dans la peau de Tony Stark, continue d’être l’un des moteurs essentiels du film, tandis que la photographie somptueuse de Matthew Libatique et les effets spéciaux soignés d’ILM offrent une finition technique qui rehausse un projet au développement laborieux. Une suite qui, malgré ses ambitions et sa place clé dans l’élaboration du MCU, reste inaboutie et laisse un arrière-goût de potentiel inexploité.
Thunderbolts* – Jake Schreier (2025) – Marvel Comics
Thunderbolts arrive à un moment charnière pour Marvel, qui cherche à redéfinir son cap après les turbulences de Captain America: Brave New World. Bien qu’imparfait, le film parvient à se démarquer grâce à un cocktail bien dosé d’action viscérale, d’humour noir et de profondeur émotionnelle, prouvant que le MCU peut encore surprendre en recentrant son récit sur ses personnages. Cette approche plus intimiste et chaotique, à l’image de son équipe de héros cabossés, insuffle une énergie nouvelle à l’univers, posant les bases d’une évolution prometteuse. Avec son ton singulier et sa dynamique imprévisible, Thunderbolts s’impose comme l’une des propositions les plus intéressantes du MCU depuis longtemps, prouvant que même dans le désordre, il y a parfois une vraie renaissance.
Batman – Tim Burton (1989) – DC Comics
Si Batman de Tim Burton a marqué l’histoire du Comic Book Movie, force est de constater qu’il ne fait pas l’unanimité. Malgré un Joker incarné avec flamboyance par Jack Nicholson – bien que son physique aurait gagné à être plus en adéquation avec l’iconographie du personnage – et l’inoubliable thème de Danny Elfman, le film ne parvient pas à pleinement satisfaire les attentes des puristes du Dark Knight. L’un des plus grands regrets réside dans le traitement visuel : les somptueux décors gothiques d’Anton Furst, pourtant l’une des plus grandes réussites du film, semblent parfois sous-exploités, sacrifiés au profit d’une mise en scène qui met davantage en avant la théâtralité du Joker que la présence de Batman lui-même. Et justement, Bruce Wayne peine à s’imposer en figure centrale, relégué au second plan dans son propre film. Son costume rigide limite la fluidité de ses mouvements, et certains effets, volontairement stylisés, évoquent plus Ed Wood que la noirceur que l’on attend d’un film sur le Chevalier Noir. Même le bat-emblème affiche une variation discutable qui éloigne le design de sa version iconique.
Kick-Ass – Matthew Vaughn (2010) – Icon Comics (Marvel imprint)
Kick-Ass (2010) marque une approche rafraîchissante et subversive du genre super-héroïque, porté par l’énergie audacieuse de Matthew Vaughn. Parmi ses atouts, la performance excentrique de Nicolas Cage, qui trouve ici un rôle lui permettant d’exploiter pleinement son style singulier, ainsi que la révélation de Chloë Grace Moretz, inoubliable en Hit-Girl, dont la présence électrisante a instantanément marqué les esprits. Quant à Aaron Taylor-Johnson, il incarne avec justesse ce héros maladroit et candide, offrant une évolution convaincante tout au long du film. Malin et bien construit, le film réussit à détourner les codes du comic book movie avec un humour acide et une mise en scène dynamique, bien que l’ensemble demeure un peu trop lisse par moments, n’osant pas toujours aller aussi loin que son matériel original en matière de noirceur et de critique sociale. Un film efficace qui a su capter l’esprit du comic tout en proposant une approche grand public sans perdre son mordant.
X-Men: The Last Stand – Brett Ratner (2006) – Marvel Comics
Repris en urgence après le départ de Matthew Vaughn, X-Men: L’Affrontement Final tombe entre les mains de Brett Ratner, dont la prise en charge précipitée aurait pu condamner le projet. Pourtant, bien que souvent critiqué, ce troisième volet vaut mieux que sa réputation. En mêlant des éléments de l’arc Gifted écrit par Joss Whedon avec la saga Dark Phoenix et les New X-Men de Grant Morrison, le film tente d’intégrer des concepts ambitieux et d’offrir une conclusion à plusieurs arcs narratifs majeurs. Malgré des choix discutables, notamment des personnages sacrifiés sans réel développement (Cyclops, Rogue) et certaines scènes qui peinent à convaincre, il sait tout de même proposer des moments marquants, comme les adieux tragiques du Professeur X et de Jean Grey, qui apportent une vraie intensité dramatique à l’ensemble. Si L’Affrontement Final n’a pas su pleinement exploiter son potentiel, il reste une étape importante dans la franchise, et Simon Kinberg, scénariste du film, finira par racheter ses erreurs en livrant le script de X-Men: Days of Future Past, une œuvre qui rectifiera bien des déséquilibres narratifs.
The Shadow – Russel Mulcahy (1994) – DC Comics
Dans la foulée du Batman de Burton, tous les studios cherchent à en dupliquer le succès. Martin Bregman producteur de Scarface finance cette adaptation du héros des pulps devenu héros de radio et de comics qui inspira les créateurs de Batman . Dans le rôle titre Alec Baldwin (Burton avait refusé pour son film qu’il incarne Batman) entouré d’ un (plus) jeune Ian McKellen. Réalisé par Russell « Highlander » Mulcahy sur un scénario de David Koepp (Jurassic Park, Mission Impossible et Spider-man) The Shadow est un film au charme suranné qui restitue bien l’esprit pulp même si il est finalement plus proche de Doc Savage que du Shadow original.
Joker – Todd Phillips (2019) – DC Comics
Visuellement éblouissant et porté par une performance incandescente de Joaquin Phoenix, Joker s’impose comme une relecture fascinante du mythe, fusionnant l’influence du Killing Joke d’Alan Moore avec les codes du cinéma de Martin Scorsese. Sous la direction puissante de Todd Phillips, le film explore la descente aux enfers d’Arthur Fleck, dressant le portrait d’un marginal dont la chute résonne avec une brutalité implacable. Entre atmosphère poisseuse et tension permanente, Joker capte l’essence de Gotham comme un reflet déformé du monde réel, où la misère et l’isolement façonnent une tragédie inévitable. Cependant, malgré son ambition et sa virtuosité technique, il peine à atteindre le statut de chef-d’œuvre annoncé. Son scénario, prévisible dans ses grandes lignes, manque parfois de profondeur psychologique, se contentant d’exposer sans véritablement questionner. Reste une œuvre intense et dérangeante, où la rage et la mélancolie trouvent un écho puissant à travers la prestation habitée de Phoenix, qui transcende chaque scène, imposant Joker comme une interprétation mémorable, sinon révolutionnaire, du personnage.
The Rocketeer- Joe Johnston (1991) – Pacific Comics
The Rocketeer est un vibrant hommage aux pulps, aux serials et à l’âge d’or de Hollywood, porté par la réalisation élégante de Joe Johnston. Timothy Dalton excelle en version maléfique d’Errol Flynn, clin d’œil troublant à des rumeurs historiques. Jennifer Connelly illumine l’écran de sa présence, tandis que James Horner offre un thème superbe qui parachève cette ode au cinéma classique. Un film qui, malgré son accueil discret à sa sortie, demeure une perle rétro à redécouvrir.
The Punisher – Mark Goldblatt (1989) – Marvel Comics
Bien que ce Punisher prenne des libertés avec le matériau d’origine, il conserve une aura particulière qui le distingue des autres adaptations du personnage. Cette version, brute et dépouillée, trouve son identité dans la mise en scène nerveuse de Mark Goldblatt, monteur légendaire derrière The Terminator et Commando, dont l’expertise en action donne au film un rythme percutant et une brutalité efficace. Si le film s’éloigne du canon traditionnel de Punisher, il impose une atmosphère crasseuse qui sied parfaitement à son anti-héros, transformant cette interprétation en une œuvre singulière qui, avec le temps, a su garder une place à part dans la mémoire des amateurs du genre. Une expérience atypique, plus rugueuse et instinctive que ses successeurs, mais dont l’empreinte reste indéniable.
Black Adam – Jaume Collet-Serra (2022) – DC Comics
Black Adam livre un spectacle super-héroïque solide, sans révolutionner le genre. Son approche musclée et son respect de l’esprit des comics lui confèrent une certaine légitimité, mais il peine à se démarquer par une véritable identité propre, oscillant entre une esthétique Snyder light et une structure MCU-like. Un divertissement honorable qui fait le job, sans pour autant imposer une vision marquante.
Spider-Man: Far From Home – Jon Watts (2019) – Marvel Comics
Spider-Man: Far From Home reprend la formule efficace de son prédécesseur, mêlant comédie d’action et aventure dynamique dans l’univers du MCU tout en conservant une certaine autonomie narrative. Cependant, si l’équilibre du premier volet est globalement respecté, le mélange des genres ici semble parfois plus instable, avec un humour omniprésent qui empiète occasionnellement sur la tension dramatique et des scènes d’action qui, bien que spectaculaires, suivent une construction plus formulaire. Toutefois, le film compense ces faiblesses par plusieurs trouvailles astucieuses et une alchimie évidente entre ses acteurs, qui confèrent à l’ensemble une énergie communicative. Et bien sûr, impossible de ne pas mentionner cette scène post-générique électrisante, qui non seulement ouvre des perspectives intrigantes pour l’avenir de Spidey, mais réserve également une surprise qui ne manquera pas de ravir les fans de longue date des aventures cinématographiques du Tisseur.
Black Panther: Wakanda Forever – Ryan Coogler (2022) – Marvel Comics
Black Panther: Wakanda Forever se distingue par un travail de conception artistique remarquable et un antagoniste d’anthologie, offrant des visuels somptueux et une tension dramatique bien construite. Pourtant, ses ambitions, bien que louables, s’entrechoquent, cherchant à conjuguer la fresque épique du super-héros avec l’hommage poignant à Chadwick Boseman. Ce double objectif, profondément sincère, crée un équilibre délicat qui, à certains moments, empêche le film d’atteindre toute l’intensité et la cohérence narrative qu’il aurait pu développer.
Ant-Man and the Wasp: Quantumania – Peyton Reed (2023) – Marvel Comics
Ant-Man & La Guêpe : Quantumania embrasse pleinement son côté série B de science-fiction et son ancrage dans les codes des comics mainstream, ce qui lui permet d’offrir un divertissement plaisant, malgré des rôles titres finalement assez secondaires dans l’ensemble du récit. L’exploration du Quantum Realm donne lieu à un imaginaire visuel foisonnant, parfois chaotique, mais assumé, renforçant cette sensation de démesure narrative propre à ce type de production. L’atout majeur du film reste sans doute Jonathan Majors, dont le charisme et l’intensité apportent une vraie profondeur à Kang, l’un des antagonistes les plus intrigants du MCU actuel. Sa performance magnétique insuffle à l’histoire une gravité qui contraste avec l’aspect plus léger du reste du film, offrant un équilibre intéressant malgré certaines faiblesses structurelles. Une proposition qui, sans être parfaite, réussit à tirer parti de son extravagance pour livrer un spectacle divertissant.
Ant-Man and the Wasp – Peyton Reed (2018) – Marvel Comics
Ant-Man & La Guêpe trouve son équilibre dans son approche plus légère et décomplexée, offrant un souffle bienvenu au sein du MCU. Contrairement aux gros événements spectaculaires, il mise sur son humour, son ingéniosité visuelle et l’alchimie entre ses interprètes pour proposer un divertissement accessible et dynamique. Paul Rudd, toujours impeccable dans le rôle de Scott Lang, apporte cette touche attachante et spontanée qui fait toute la saveur du personnage, tandis qu’Evangeline Lilly trouve enfin l’occasion d’exploiter pleinement La Guêpe, avec une présence qui complète parfaitement la dynamique du duo. Sans prétendre révolutionner le genre, le film joue habilement avec la taille et l’espace pour offrir des séquences inventives, tout en conservant une légèreté rafraîchissante. Un parfait intermède entre deux superproductions massives, qui prouve que le MCU sait aussi briller dans la simplicité et l’efficacité !
The Incredible Hulk – Louis Leterrier (2008) – Marvel Comics
Après la tentative introspective et singulière d’Ang Lee, Marvel Studios prend un virage plus conventionnel avec The Incredible Hulk, cherchant à renouer avec l’esprit de la série TV tout en intégrant les premières pierres de son shared universe. Cette ambition est cependant précipitée, comme en témoigne le caméo de Tony Stark, dont l’intégration semble en décalage avec le développement ultérieur du MCU. Réécrit en partie par Edward Norton, qui imposa sa vision avant de finir en conflit avec le studio, le film se distingue par une approche plus directe et musclée, portée par la mise en scène efficace du français Louis Leterrier. Malgré une exécution solide et des séquences d’action percutantes, le final souffre d’effets visuels qui, à défaut d’être convaincants, donnent à l’affrontement une esthétique proche du jeu vidéo. Une série B assumée, qui ne révolutionne pas le genre mais parvient à offrir un divertissement honnête et à poser des bases que Marvel affinera par la suite.
The Amazing Spider-Man 2 – Marc Webb (2014) – Marvel Comics
Bien que The Amazing Spider-Man 2 conserve certains défauts de rythme hérités du premier volet et prenne quelques libertés avec le « canon » du personnage, il se distingue par une ambition visuelle nettement supérieure. Plus spectaculaire dans son approche, il magnifie l’univers du Tisseur avec une mise en scène fluide et une esthétique qui épouse parfaitement la dynamique aérienne du héros. Dès ses quinze premières minutes, le film offre l’une des plus belles traductions cinématographiques de Spider-Man, capturant avec précision la sensation de voltige, de vitesse et d’agilité qui définissent le personnage.
Deadpool 2 – David Leitch (2018) – Marvel Comics
Moins spontané et surprenant que son prédécesseur, Deadpool 2 assume pleinement sa nature sans jamais sombrer dans le cynisme gratuit. Conscient des attentes qu’il suscite, il joue avec elles plutôt que de s’en moquer, s’appuyant sur un casting parfaitement aligné avec son ton irrévérencieux et une mise en scène cinétique signée David Leitch. Si le film ne cherche pas à révolutionner la formule, il parvient à offrir une suite à la fois divertissante et efficace, en poussant encore plus loin son humour absurde et ses références méta. Mais ce qui le distingue réellement, c’est sa conclusion : une scène post-générique qui reste sans doute l’une des plus brillantes du genre, par son audace et son sens du timing. Un parfait mélange d’humour et de fan-service qui, à elle seule, justifie le voyage.
X-Men – Bryan Singer (2000) – Marvel Comics
Contre toute attente, X-Men s’impose comme un succès majeur, alors même que Bryan Singer dut livrer une bataille acharnée pour convaincre la Fox, peu enthousiaste face à un projet auquel elle n’accordait qu’un budget limité. Pourtant, ce film marque un tournant décisif dans l’histoire du Comic Book Movie, amorçant sa renaissance après l’échec retentissant de Batman & Robin, qui avait laissé le genre en état de léthargie. Dès sa scène d’ouverture poignante à Auschwitz, le ton est donné : X-Men traitera son univers avec sérieux et dignité, ancrant ses thématiques dans une résonance sociale et politique forte. Au-delà de son impact sur le cinéma de super-héros, X-Men révèle au monde l’un des plus grands castings du genre : Hugh Jackman, qui incarne Wolverine avec une intensité et une présence qui feront de lui une figure incontournable du Comic Book Movie, comparable à l’héritage laissé par Christopher Reeve en Superman.
Black Widow – Cate Shortland (2021) – Marvel Comics
Black Widow trouve toute sa force lorsque l’action adopte une approche viscérale, mettant en valeur ses personnages et leur dynamique explosive. Florence Pugh, David Harbour, Rachel Weisz et Scarlett Johansson brillent, insufflant à l’intrigue une énergie sincère et une chimie qui renforce chaque interaction, qu’elle soit dramatique ou humoristique. Ces moments de tension et de confrontation donnent au film une intensité palpable, où l’humain l’emporte sur le spectaculaire.Cependant, cette immersion est quelque peu atténuée par un dernier acte plus fonctionnel, dominé par une avalanche d’effets numériques qui dilue un peu l’impact émotionnel du climax. Malgré cela, le film reste un divertissement très solide, porté par une réalisation efficace et un regard plus intime sur l’univers du MCU. Black Widow ne ouvre aussi la voie à sa successeur au sein du MCU : Yelena Belova, incarnée par Florence Pugh. Avec son charisme naturel et son mordant, elle s’impose comme un personnage prêt à prendre le relais, s’intégrant avec fluidité dans l’architecture du Marvel Cinematic Universe. Une transition en douceur qui donne au film une importance stratégique au-delà de son récit personnel.
Eternals – Chloé Zhao (2021) – Marvel Comics
Le film s’éloigne largement du style de Jack Kirby, ne conservant que des fragments de son concept, tandis que l’influence de David Kruger et Alex Ross se fait davantage sentir. Cette approche hybride engendre un équilibre fragile entre deux sensibilités qui peinent à s’accorder, donnant à l’ensemble un ton et un rythme inégal, à l’image de son casting. Pourtant, malgré ses limites, le film parvient à offrir de belles choses sur le plan visuel et narratif, notamment à travers ce choc des cultures qui constitue son essence. Ces réussites (bizarrement le combat final entre Eternals est très réussis) côtoient des moments plus conventionnels et des tentatives d’originalité parfois maladroites, mais cette singularité contribue à lui éviter un naufrage total et à lui conférer une certaine identité propre.
Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings – Destin Daniel Cretton (2021) – Marvel Comics
Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux réussit à mêler les codes du film de super-héros et du cinéma d’arts martiaux, avec des combats chorégraphiés spectaculaires et une énergie rafraîchissante. Son scénario, bien construit, développe une mythologie propre qui enrichit l’univers du MCU, en faisant une porte d’entrée idéale pour de nouveaux fans, portée par Simu Liu, charismatique en Shang-Chi, et Tony Leung, magistral en Wenwu. Cependant, malgré cette réussite, le film perd de sa force dans un final noyé sous les effets numériques, diluant quelque peu l’impact émotionnel du dénouement. Là où les affrontements précédents privilégiaient fluidité et lisibilité, la conclusion cède à une surenchère visuelle qui aurait gagné à être plus épurée pour mieux mettre en valeur l’habileté martiale du héros. Malgré cette faiblesse, Shang-Chi reste une belle addition au MCU, prouvant que l’univers peut encore surprendre en adoptant des influences différentes tout en restant accessible et efficace.
Shazam! – David F. Sandberg (2019) – DC Comics
Shazam! réussit brillamment à insuffler une fraîcheur et un optimisme qui avaient quelque peu disparu des derniers films du DCEU. En mêlant les codes du film de super-héros avec ceux de la comédie adolescente, il trouve un équilibre rare, oscillant entre légèreté, sincérité et même quelques moments plus sombres qui ajoutent de la profondeur à son récit. Cette approche permet au film de renouer avec un véritable sens de l’émerveillement, à l’image des aventures de super-héros plus classiques, tout en gardant un ton moderne et accessible. Zachary Levi, avec son énergie communicative, incarne un Shazam parfaitement en phase avec cette dynamique, apportant à la fois humour et émotion. Un plaisir rafraîchissant qui tranche avec l’atmosphère plus sérieuse du reste de l’univers DC
Suicide Squad – David Ayer (2016) – DC Comics
Tout à fait, tous les Comic Book Movies n’ont pas vocation à rivaliser avec la profondeur et l’ambition d’un The Dark Knight, et Suicide Squad de David Ayer s’inscrit plutôt dans une approche de série B assumée. Le film oscille entre éclairs de génie et moments plus discutables, mais finalement, il reflète assez bien l’essence de nombreux comics de super-héros mainstream qu’il adapte : un mélange de chaos, d’excès et de pur divertissement. Malgré un montage chaotique et une vision souvent diluée par les décisions du studio, on retrouve certaines fulgurances qui donnent au film une énergie brute, à l’image de son équipe de marginaux et criminels forcés de travailler ensemble. Si l’ensemble reste imparfait, il a le mérite de ne pas chercher à être un drame profond là où ce n’est pas nécessaire. En ce sens, Suicide Squad fonctionne comme une sorte d’anarchie cinématographique qui, même dans ses ratés, conserve un certain charme. C’est peut-être juste ça, finalement, l’essence de cette escouade.
Thor: The Dark World – Alan Taylor (2013) – Marvel Comics
Thor: Le Monde des Ténèbres est souvent cité comme le maillon faible de la Phase 2 du MCU, et pour cause : son scénario, retravaillé par de nombreux scénaristes maison, peine à imposer une direction claire et manque de la vision d’un véritable auteur capable de transcender l’ensemble. L’intrigue, malgré son ambition cosmique, reste trop convenue et ne parvient pas à pleinement exploiter l’univers riche d’Asgard et de ses mythes. Cependant, le film ne se résume pas à ses défauts. Le charisme de ses interprètes—Chris Hemsworth toujours impeccable en Thor, et Tom Hiddleston dont le Loki reste un des atouts majeurs du MCU—permet de maintenir l’intérêt. Ajoutons à cela le savoir-faire du studio, qui assure une finition technique solide, et le résultat final reste une série B efficace, qui sans briller, ne trahit pas l’esprit de la Maison des Idées.

Wonder Woman – Patty Jenkins (2017) – DC Comics
Si Wonder Woman n’échappe pas à certaines faiblesses – une mise en scène relativement classique de Patty Jenkins, un jeu de Gal Gadot parfois limité dans l’expression dramatique, et un dernier acte noyé sous des effets visuels approximatifs –, il parvient néanmoins à capter l’essence du personnage avec sincérité. En équilibrant l’héritage lumineux des films de Richard Donner avec l’ambiance plus martiale et mythologique du style Snyderien, le film trouve une identité propre, portée par son récit initiatique et la force inspirante de son héroïne.
Aquaman and the Lost Kingdom – James Wan (2023) – DC Comics
Malgré le naufrage global du film, Jason Momoa et Patrick Wilson affichent une alchimie amusante qui apporte un peu de vie à l’ensemble. Les décors, en particulier la base des méchants, offrent une esthétique soignée et immersive, et plusieurs antagonistes bénéficient d’un design efficace. Aucune apparition liée au multivers ne vient parasiter l’intrigue, ce qui évite un énième enchevêtrement inutile. Et même dans ce contexte de film abandonné au sein d’un univers partagé moribond, James Wan parvient à insuffler quelques moments ultra dynamiques qui rappellent son savoir-faire en matière d’action.
Captain America: Brave New World – Julius Onah (2025) – Marvel Comics
Si Captain America: Brave New World n’est pas le pire film du MCU, il reste avant tout une œuvre qui manque d’audace. En choisissant de reproduire servilement la structure du bien supérieur Captain America: The Winter Soldier, Marvel Studios semble hésiter à prendre des risques, préférant miser sur une recette éprouvée plutôt que d’explorer de nouveaux territoires narratifs. Ce manque de renouvellement témoigne d’une industrie qui peine à retrouver la formule du succès, paralysée par la peur de l’échec et la nécessité de satisfaire un public déjà acquis. Malgré cela, le film se regarde sans déplaisir, porté par une réalisation efficace et quelques bonnes idées disséminées çà et là, mais son absence d’identité propre l’empêche de réellement marquer les esprits ou de redonner l’élan nécessaire au MCU. Une opportunité manquée, qui reflète les incertitudes d’un univers cinématographique en pleine transition.
The Marvels – Nia DaCosta (2023) – Marvel Comics
The Marvels a été largement critiqué, parfois de manière excessive, alors qu’il assume un ton léger et dynamique qui, bien que différent des attentes habituelles du MCU, lui confère un certain charme. Les comédiennes investies apportent une énergie appréciable, et plusieurs séquences pleines de vitalité viennent rehausser l’ensemble, prouvant que le film ne manquait pas de qualités. Malgré cela, il semble avoir été sacrifié par des circonstances défavorables, peinant à trouver sa place dans une industrie où les attentes sont souvent impitoyables.
Birds of Prey (and the Fantabulous Emancipation of One Harley Quinn) – Cathy Yan (2020) – DC Comics
Birds of Prey et la fabuleuse histoire de Harley Quinn bénéficie d’une énergie communicative, portée par une Margot Robbie totalement investie dans son rôle signature. Son charisme et son dynamisme donnent au film un souffle particulier, accentué par la présence d’un casting féminin solide. Les reshoots supervisés par Chad Stahelski et Evan Schiff, connus pour leur travail sur John Wick, apportent une efficacité supplémentaire aux séquences d’action, rendant l’ensemble nerveux et bien rythmé. Le film a la bonne idée de ne pas s’éterniser mais peine à être autre chose qu’un divertissement très superficiel.
X-Men: Dark Phoenix – Simon Kinberg (2019) – Marvel Comics
Dark Phoenix, loin d’être une apothéose, marque une fin en demi-teinte pour une saga qui a pourtant joué un rôle fondamental dans l’essor du genre super-héroïque au cinéma. Simon Kinberg, malgré la difficulté de gérer un premier film de cette ampleur, livre un travail qui n’est pas indigne, mais qui peine à insuffler une véritable nouveauté ou la solennité que méritait une conclusion de cette envergure. Loin de proposer une approche révolutionnaire, le film semble dérouler une partition connue sans réelle surprise ni transcendance, ce qui atténue son impact en tant que dernier volet de la franchise sous l’égide de Fox. Et déjà, en arrière-plan, l’avenir se dessine : avec le rachat de Fox par Disney, l’ombre de Kevin Feige s’étend sur l’Institut Xavier, laissant entrevoir la renaissance prochaine des X-Men sous la bannière du MCU.
Captain Marvel – Anna Boden, Ryan Fleck (2019) – Marvel Comics
Si Captain Marvel parvient à divertir grâce à son humour et son rythme efficace, son impact reste atténué par une mise en scène relativement impersonnelle et un développement du personnage principal qui peine à approfondir réellement Carol Danvers. Malgré un script bien construit et des scènes plaisantes, l’ensemble manque d’une vraie empreinte stylistique ou émotionnelle qui aurait pu élever le film au-delà de la simple mécanique du MCU. Brie Larson offre une interprétation solide, mais parfois trop distante pour véritablement marquer les esprits, tandis que l’alchimie avec Samuel L. Jackson constitue un des atouts majeurs du film. Ben Mendelsohn, en Talos, apporte une touche intéressante, mais l’ensemble reste convenu et prévisible, sans réelle prise de risque. Un projet qui fonctionne dans sa simplicité, mais qui laisse un sentiment mitigé quant à son potentiel inexploité.
X-Men: Apocalypse – Bryan Singer (2016) – Marvel Comics
X-Men: Apocalypse met l’accent sur la destruction spectaculaire plutôt que sur les affrontements super-héroïques en corps à corps, une orientation qui dessert le film car cette approche fait que le cinéma de Singer devient indiscernable de celui de Roland Emmerich, grand amateur de catastrophes numériques monumentales mais souvent dénuées d’enjeux émotionnels. L’apparence d’Apocalypse, incarné par Oscar Isaac, avait suscité des moqueries certains le comparant aux méchants des Power Rangers. Et il est vrai que son épais maquillage et ses talons compensés, couplés à une scène déroutante où il arpente les ruines d’Auschwitz, frôlent parfois le ridicule, voire le mauvais goût. Toutefois, Isaac parvient à faire fonctionner le personnage grâce à son talent pour incarner des figures sinistres. Son charisme et son plaisir évident à jouer ce rôle lui permettent d’éviter de sombrer complètement dans la caricature et d’apporter une touche opératique qui donne un minimum de consistance au vilain. Singer, malgré ses choix discutables, bénéficie du casting judicieusement établi par Matthew Vaughn pour Magneto et Professeur X. James McAvoy et Michael Fassbender, toujours impeccables, réussissent à élever un matériau pourtant recyclé sans réel développement supplémentaire. X-Men: Apocalypse, malgré quelques qualités, témoigne d’une chute qualitative pour la franchise, où le gigantisme prend le pas sur l’émotion et l’ambition narrative.
The Amazing Spider-Man – Marc Webb (2012) – Marvel Comics
Si The Amazing Spider-Man ambitionnait de proposer une approche plus moderne et émotionnelle du tisseur, le résultat final peine à trouver une véritable identité cinématographique. Le film oscille entre plusieurs directions sans jamais réussir à imposer un ton et un style cohérents, ce qui laisse un sentiment de frustration malgré des intentions louables. Cependant, l’un des éléments les plus réussis reste la performance d’Andrew Garfield, qui apporte une sensibilité nouvelle à Peter Parker, incarnant un héros plus vulnérable et spontané. Son alchimie avec Emma Stone fonctionne à merveille, donnant au récit une dimension plus intime, même si l’ensemble ne parvient pas toujours à maintenir un équilibre entre action et profondeur. Une relecture qui, malgré ses qualités, reste en demi-teinte, ne parvenant jamais à totalement nous embarquer dans son univers.
Fantastic Four : Rise of the Silver Surfer – Tim Story (2007) – Marvel Comics
Tim Story peine à insuffler la grandeur nécessaire à une telle adaptation, et Fantastic Four: Rise of the Silver Surfer en souffre indéniablement. Pourtant, malgré ses limites, le film possède un charme particulier grâce à l’approche très comic-booky du scénario de Don Payne, qui parvient à capter l’esprit des aventures classiques des Fantastic Four. Et surtout, l’un de ses véritables atouts reste son Silver Surfer, dont la réalisation par Weta Digital offre une présence visuelle saisissante. Son design et son animation apportent une élégance et une puissance qui contrastent avec le reste du film, lui conférant une aura mystique à la hauteur de son statut d’icône cosmique. Une vision qui, même dans un cadre perfectible, demeure l’un des éléments les plus mémorables du projet.
Spider-Man 3 – Sam Raimi (2007) – Marvel Comics
Une déception marquante, malgré une séquence visuellement splendide : la naissance du Sandman, qui témoigne d’un vrai savoir-faire technique et d’une mise en scène inspirée. Mais ce moment d’éclat isolé ne peut masquer les choix narratifs frustrants qui plombent Spider-Man 3. Entre un Peter Parker constamment démasqué, des raccourcis scénaristiques qui sabordent la cohérence du récit et un Venom réduit à une apparition expéditive, le film peine à gérer l’accumulation de ses intrigues. Et surtout, l’idée d’un Dark Spidey, qui aurait pu être une exploration fascinante du personnage, se trouve ridiculisée par une scène de danse devenue tristement célèbre—un tournant qui déconstruit l’intensité dramatique au profit d’un moment de gêne involontaire. Un film aux ambitions démesurées, où les bonnes idées existent mais se trouvent écrasées par un trop-plein de décisions qui empêchent le projet de pleinement fonctionner.
Justice League – Zack Snyder & Joss Whedon (2017) – DC Comics
Justice League parvient à offrir une action comic-book sans prétention, avec quelques plans marquants qui rappellent l’empreinte visuelle de Zack Snyder. Cependant, ces éclairs de spectacle ne suffisent pas à masquer les stigmates d’une production chaotique, où chaque scène semble porter le poids de sa genèse contrariée. Ce mélange d’intentions divergentes empêche le film de trouver une véritable cohérence, laissant derrière lui une occasion manquée, frustrante tant pour les fans que pour son potentiel inexploité.
Joker : Folie à Deux – Todd Phillips (2024) – DC Comics
Cette anti-suite, malgré des visuels impressionnants et un concept audacieux, peine à trouver une véritable raison d’être. Elle donne l’étrange impression de vouloir frustrer autant ceux qui ont apprécié le premier volet que ceux qui l’ont rejeté, sans pour autant offrir une proposition alternative convaincante. Derrière son ambition apparente, elle manque cruellement de substance et semble incapable de capitaliser sur ses propres idées.
Shazam! Fury of the Gods – David F. Sandberg (2023) – DC Comics
Shazam! La Rage des Dieux n’est pas déshonorant c’est un divertissement plutôt rythmé, parfois drôle, compétent faute d’être inspiré (David Sandberg est un réalisateur solide) qui souffre en grande partie d’être la suite inférieure d’un premier film qui reste un bon souvenir.
Thor: Love and Thunder – Taika Waititi (2022) – Marvel Comics
Thor: Love and Thunder capitalise sur l’énergie ludique de Ragnarok, mais cette fois, Taika Waititi et Chris Hemsworth poussent le burlesque à un point où il finit par nuire à l’équilibre du film. L’humour omniprésent prend le pas sur les enjeux dramatiques, qui, faute d’être développés à temps, sont expédiés avec une légèreté frustrante. L’ensemble manque de cohérence, donnant l’impression d’un film parfois improvisé plutôt que réellement construit. En dépit de quelques visuels mémorables et des éclairs d’inventivité, notamment dans certaines séquences stylisées Thor: Love and Thunder est un ratage.
X-Men Origins: Wolverine – Gavin Hood (2009) – Marvel Comics
Malgré une base prometteuse—avec Hugh Jackman toujours investi dans son rôle iconique et un scénario initial signé David Benioff—X-Men Origins: Wolverine souffre d’une production chaotique qui dénature complètement l’ambition du projet. Le studio, trop interventionniste, fragilise le film en imposant des choix qui nuisent à la cohérence du récit, transformant ce qui aurait pu être une véritable plongée dans les origines du personnage en une succession d’approximations frustrantes. L’inexpérience de Gavin Hood en matière de blockbusters se ressent dans une mise en scène qui peine à donner du souffle aux scènes d’action, tandis que des effets spéciaux indignes d’une production de cette envergure tirent dangereusement le film vers une esthétique DTV. Un résultat décevant, qui malgré son potentiel, reste l’une des erreurs les plus notables de la saga X-Men, incapable de rendre justice à Wolverine et à son passé tourmenté.
Blue Beetle – Ángel Manuel Soto (2023) – DC Comics
Blue Beetle réussit à être un divertissement agréable, porté par une énergie sincère et une approche plus intime que certains CBM récents. Son ancrage familial et son humour lui donnent un charme certain, mais il reste prisonnier d’une structure trop classique, qui le rend prévisible et empêche son impact de perdurer. Malgré des intentions louables et quelques belles idées, le film suit une formule bien trop convenue pour réellement se démarquer dans un paysage saturé de productions super-héroïques.
Green Lantern – Martin Campbell (2011) – DC Comics
L’attente autour de cette adaptation était immense, surtout sous la direction de Martin Campbell, reconnu pour son travail sur Casino Royale. Malheureusement, le film souffre d’un scénario trop remanié, qui dilue l’impact du récit au point de ne jamais pleinement exploiter l’univers riche du personnage. Ryan Reynolds, semble ici mal à l’aise dans un rôle qui ne lui correspond pas totalement, tandis que certains choix de design laissent perplexe—à commencer par un affrontement final contre une entité qui évoque plus une crotte qu’un véritable antagoniste imposant. Cependant, quelques éléments sauvent l’ensemble de l’oubli : Sinestro, Kilowog et Tomar-Re bénéficient d’une représentation convaincante, fidèle à leurs incarnations iconiques, et le score de James Newton Howard apporte une grandeur musicale bienvenue. Un projet qui, malgré ces qualités éparses, reste un rendez-vous manqué pour Green Lantern au cinéma.
Daredevil – Mark Steven Johnson (2003) – Marvel Comics
L’enthousiasme pour le matériau d’origine ne suffit pas toujours à compenser un manque de vision cinématographique, et Daredevil en est un parfait exemple. Mark Steven Johnson, pourtant passionné par le personnage, livre une adaptation qui oscille entre bonnes intentions et exécution bancale, peinant à trouver un équilibre entre le sérieux du récit et des choix esthétiques parfois maladroits. Pourtant, le casting réserve quelques surprises, avec un Ben Affleck qui, contre toute attente, s’en sort honorablement dans le rôle-titre, malgré une direction artistique qui ne le met pas toujours en valeur. Un rôle qu’il hérita après le refus de Matt Damon, son ami et complice de toujours. Mais au-delà de cette anecdote, le film peine à transcender son matériau de base, noyé sous des effets visuels datés et une mise en scène qui ne parvient jamais vraiment à capturer la noirceur et la complexité du personnage. Une tentative qui, si elle conserve une certaine sincérité, démontre que la passion seule ne suffit pas à faire un bon film—sans un regard cinématographique aiguisé, l’adaptation reste en surface, ne parvenant jamais à exploiter tout le potentiel du justicier aveugle.
Superman III – Richard Lester (1983) – DC Comics
Avec Superman III, Richard Lester s’éloigne de l’approche mythologique des premiers films pour plonger pleinement dans le slapstick, une orientation qui divise tant elle contraste avec l’héritage de Richard Donner. L’intégration de Richard Pryor, humoriste talentueux mais hors de propos dans l’univers du Man of Steel, détourne le film de son équilibre dramatique et relègue Superman au second plan. Quant à Robert Vaughn, il incarne un antagoniste qui peine à se hisser à la hauteur de Lex Luthor, manquant de charisme et d’enjeu réel. Pourtant, malgré ces faiblesses, Christopher Reeve reste impérial, portant le film sur ses épaules avec une prestance intacte. Et surtout, la séquence où Superman, corrompu, affronte son alter ego Clark Kent demeure l’un des rares instants où le film retrouve la puissance visuelle et émotionnelle qui caractérisait les précédents opus. Une bataille intérieure qui sauve le film de l’oubli, prouvant une fois de plus que Reeve est indissociable de l’identité du héros.
Batman & Robin – Joel Schumacher (1997) – DC Comics
L’incarnation même de ce qui menace toute franchise de comic book lorsqu’elle perd de vue son essence. Une débauche de couleurs criardes, des stars en roue libre qui cabotinent sans retenue, et des choix esthétiques dictés par les impératifs du marketing plutôt que par une véritable vision artistique. Résultat : un film devenu un épouvantail, un avertissement pour l’industrie sur les dérives du genre, et dont l’impact négatif aura irradié le paysage du comic book movie pendant des années. Une démonstration parfaite de ce qui arrive quand la surenchère prend le pas sur l’authenticité.
Fantastic Four – Josh Trank (2015) – Marvel Comics
Ce Fantastic Four version 2015 avait initialement des intentions audacieuses, avec une approche plus sombre et réaliste rappelant l’influence de Cronenberg. La première partie du film, posant une ambiance intrigante, laissait espérer une réinterprétation plus mature de la célèbre équipe. Pourtant, entre l’ingérence du studio et les tensions internes avec Josh Trank, le projet s’est rapidement effondré, incapable de maintenir une cohérence artistique et narrative. Le film bascule complètement après un premier acte prometteur, perdant tout impact et devenant un produit désincarné, marqué par des décisions de montage chaotiques et une conclusion précipitée. Ce naufrage a laissé la franchise dans une impasse, la rendant radioactive au point de repousser toute tentative de relance pendant des années. Une occasion manquée pour ces héros, qui méritaient bien mieux.
Fantastic Four – Tim Story (2005) – Marvel Comics
Cette adaptation, avec son approche très sitcomesque, s’éloigne considérablement de l’ampleur cosmique et mythologique du Fantastic Four original, optant pour une esthétique et une dynamique qui rappellent plus une production télévisée qu’un grand spectacle cinématographique. Julian McMahon, pourtant parfait en théorie pour incarner le charismatique Dr. Doom, voit son potentiel bridé par un script qui transforme le personnage en caricature, loin de l’aura menaçante qui fait de lui l’un des plus grands adversaires de Marvel. Son look final parvient à retrouver une certaine fidélité, mais l’écriture de son rôle empêche toute véritable incarnation du tyran de Latveria. Malgré ces écueils, le film bénéficie d’un duo efficace avec Chris Evans et Michael Chiklis, dont l’alchimie apporte une énergie bienvenue à l’ensemble. Leur dynamique fonctionne, rappelant l’essence conflictuelle mais fraternelle de Johnny Storm et Ben Grimm, ce qui reste l’un des points forts d’une adaptation qui peine pourtant à capturer toute la grandeur de la première famille Marvel. Une œuvre qui, si elle amuse par moments, n’a jamais réellement réussi à s’imposer comme une adaptation fidèle et marquante du Fantastic Four.
Blade: Trinity – David S. Goyer (2004) – Marvel Comics
Si David Goyer a prouvé à plusieurs reprises son talent en tant que scénariste, sa transition à la réalisation avec cet opus laisse à désirer. Blade: Trinity, bien qu’ayant quelques idées prometteuses, souffre d’une mise en scène terne et d’un antagoniste qui peine à incarner une véritable menace, plombant une grande partie de l’impact du récit. Pourtant, le film parvient à offrir quelques moments notables : l’arrestation de Blade, qui joue habilement avec le contexte du héros traqué, ainsi que l’infiltration de la société par les agents des vampires, ajoutant une dose bienvenue de tension et de manipulation dans l’intrigue. Et si l’ensemble ne trouve jamais réellement son équilibre, Ryan Reynolds, avec son charisme et son humour tranchant, apporte une touche d’énergie qui sauve plusieurs scènes, préfigurant déjà son incarnation future de Deadpool. Malgré ses ambitions et son casting intéressant, cet épisode n’a pas su préserver la dynamique qui faisait le succès des précédents volets, laissant la franchise sur une note mitigée avant son interruption. Une conclusion en demi-teinte pour le Daywalker, qui méritait sans doute une sortie plus percutante.
The Phantom – Simon Wincer (1996) – King Features Syndicate
The Phantom reste fidèle à l’esprit du strip original, mais souffre d’un manque de moyens qui limite son ambition. Son esthétique surannée lui confère un certain charme rétro, mais l’ensemble peine à transcender son matériau d’origine pour offrir une véritable modernisation du personnage.
Venom The Last Dance – Kelly Marcel (2024) – Marvel Comics
Dans une saga qui peine à trouver une véritable direction, ce dernier Venom se distingue par une relative cohérence… mais cela ne suffit pas à en faire un bon film. À défaut d’être le plus chaotique de la série, il reste englué dans les mêmes faiblesses : une exécution bancale, un scénario limité et un ton qui oscille entre l’excessif et l’involontairement comique. Au pays des aveugles, les borgnes sont rois, mais ici, même ce semblant d’amélioration ne sauve pas un film qui, au final, demeure un nanar.

Wonder Woman 1984 – Patty Jenkins (2020) – DC Comics
Ce film, malgré une volonté affichée de renouer avec une approche plus naïve et légère du genre super-héroïque, s’égare dans une exécution maladroite qui le fait basculer dans le registre du nanar involontaire. Son insouciance, qui aurait pu être rafraîchissante, semble déconnectée du contexte géopolitique actuel, ce qui le rend presque déplacé dans son traitement de certaines thématiques. Une tentative de retour à une certaine simplicité qui, au lieu de charmer, finit par susciter davantage d’embarras.
The Flash – Andy Muschietti (2023) – DC Comics
Malgré quelques moments spectaculaires, le récit semble courir après des éléments d’histoire mal pensés, sans parvenir à bâtir un film véritablement cohérent. Et pour achever cette impression d’égarement, la scène post-générique, l’une des plus décevantes du genre, ne vient ni enrichir le film ni véritablement préparer l’avenir, laissant un goût d’inutilité amère. Avec un univers qui semble avoir perdu son cap, difficile de ne pas penser : James Gunn… VITE!.
Venom – Ruben Fleischer (2018) – Marvel Comics
Venom a tout d’un anachronisme, semblant jaillir des années 2000 par une faille temporelle improbable. Son esthétique, qui lorgne vers The Mask de Chuck Russell, peine à s’imposer et évoque parfois un téléfilm sans véritable direction artistique. Une déception d’autant plus marquée que Matthew Libatique, habituellement brillant, semble ici en retrait, probablement accaparé par A Star is Born. Visuellement, l’ensemble souffre d’une CGI souvent brouillonne, qui peine à donner une véritable dynamique au combat entre Venom et son antagoniste. Si le design du personnage reste relativement fidèle, la mise en œuvre manque d’ampleur et d’impact. Curieusement, ce qui sauve le film d’un naufrage total, c’est Tom Hardy, dont la performance furieuse et imprévisible rappelle le Nicolas Cage déchaîné de Ghost Rider: Spirit of Vengeance. Une interprétation excentrique qui, contre toute attente, donne une certaine identité à Venom, le rendant au moins regardable, même si le film reste un curieux vestige d’une époque révolue du CBM.
Bloodshot – Dave Wilson (2020) – Valiant Comics
La facture télévisuelle de Bloodshot trahit son budget modeste pour un film de super-héros (42 millions de dollars), mais Dave Wilson, fort de son expérience dans les jeux vidéo (Star Wars: The Old Republic) et les effets visuels (Avengers: l’Ère d’Ultron), parvient à composer des séquences d’action efficaces. Paradoxalement, malgré des moyens limités, certaines scènes en image de synthèse apparaissent plus naturelles que celles de productions à plus gros budget. Il multiplie les ralentis stylisés dans l’esprit de Zack Snyder, notamment le money shot de la bande-annonce où Bloodshot encaisse un tir à bout portant avant de se régénérer dans la foulée. Cependant, cette maîtrise technique ne suffit pas à compenser les faiblesses du scénario, qui sous-estime l’intelligence de son public en déroulant une intrigue convenue et sans véritable enjeu. Plus frustrant encore, le film s’éloigne considérablement de son matériau d’origine, jusqu’à négliger les éléments visuels emblématiques du personnage. Vin Diesel, par choix ou vanité, refuse d’adopter le look caractéristique de Bloodshot—peau blanche et yeux rouges—ne laissant que quelques artifices sporadiques, comme une fusillade orchestrée dans de la farine où les viseurs infrarouges évoquent les codes chromatiques des comics. Finalement, on s’interroge sur l’intérêt de priver l’adaptation de l’identité graphique et mythologique qui aurait pu la démarquer d’un actioner lambda. À défaut d’assumer pleinement son héritage, le film demeure un divertissement honorable mais largement éclipsé par les œuvres supérieures dont il s’inspire.
Punisher: War Zone – Lexi Alexander (2008) – Marvel Comics
Punisher: War Zone marque la dernière tentative d’adaptation du personnage avant que ses droits ne retournent à Marvel, et le film embrasse sans retenue son approche de série B brutale et ultra-violente. Sur ce point, il se montre relativement fidèle à l’esprit des comics, capturant l’intensité sauvage et le carnage qui définissent Frank Castle. Cependant, plusieurs éléments empêchent le film de pleinement s’élever. Le principal écueil reste son antagoniste, dont l’exécution frôle le ridicule et compromet l’équilibre du récit. Quant à Ray Stevenson, bien que physiquement crédible dans le rôle, il peine à insuffler la profondeur et l’intensité tragique qui font la force du Punisher, rendant son interprétation moins marquante que celle de certains de ses prédécesseurs. Un film qui, malgré son respect pour l’aspect violent et frontal du Punisher, s’enlise dans ses choix de casting et de caractérisation, empêchant cette adaptation d’être une véritable référence du genre.
Ghost Rider – Mark Steven Johnson (2007) – Marvel Comics
Nicolas Cage, véritable passionné de comics depuis des décennies, a souvent été lié à des projets d’adaptation, flirtant notamment avec le Superman avorté des années 90 avant d’obtenir enfin sa chance avec Ghost Rider. Si l’investissement de l’acteur dans le rôle est indéniable, et que le design du personnage reste globalement fidèle à l’univers du comic book, la mise en scène de Mark Steven Johnson peine à suivre cette ambition. Déjà critiqué pour son travail sur Daredevil, Johnson confirme ici ses limites en tant que réalisateur, incapable de donner de la consistance aux scènes d’action, qui manquent de dynamisme et d’impact. Plus problématique encore, le film échoue à établir une véritable cohérence de ton, oscillant maladroitement entre le sérieux et le kitsch sans parvenir à trouver un équilibre convaincant. Ce manque de direction condamne le film à une exécution bancale qui, malgré quelques fulgurances visuelles et l’investissement évident de Cage, ne parvient pas à faire honneur au personnage de Ghost Rider ni à exploiter pleinement son potentiel cinématographique.
The Spirit – Frank Miller (2008) – Will Eisner
The Spirit démontre que le génie d’un auteur de comics ne garantit pas forcément une transition réussie vers le cinéma. Frank Miller, pourtant légendaire pour ses œuvres comme The Dark Knight Returns et Sin City, peine ici à transposer son style unique de narration et de visuel à l’écran de manière cohérente. Malgré un casting prometteur et une direction artistique qui cherche à capturer l’essence du strip de Will Eisner, le film s’enlise dans une exécution qui manque de profondeur et d’équilibre. Le ton oscille entre hommage et pastiche, sans jamais atteindre la fluidité et la dynamique qui faisaient toute la force du matériel d’origine. Un projet qui, sur le papier, semblait avoir tout pour fonctionner, mais dont la mise en scène excessive et la direction incertaine empêchent The Spirit de véritablement prendre vie.
The Punisher – Jonathan Hensleigh (2004) – Marvel Comics
Tourné en Floride, sans doute pour des raisons fiscales obscures, ce Punisher version DTV s’éloigne considérablement du matériau original, peinant à capturer l’essence brutale et nihiliste du justicier. John Travolta, censé incarner l’antagoniste, semble errer à l’écran avec une présence aussi fantomatique que dans le célèbre meme, renforçant l’impression d’une production sans véritable vision ni intensité dramatique. Si le film s’égare dans une intrigue policière générique, il concède toutefois une scène directement inspirée du run emblématique de Garth Ennis et Steve Dillon—seule lumière dans une adaptation qui, pour le reste, n’a pas grand-chose à offrir aux amateurs du personnage. Plutôt que de subir cette version bancale, mieux vaut se replonger dans les comics originaux, où l’esprit du Punisher s’exprime avec toute sa rage et sa brutalité, bien loin de ce navet sous-dimensionné pourtant porté par le talentueux (pas ici) scénariste Jonathan Hensleigh (Die Hard With A vengeance)
Batman: The Movie – Leslie H. Martinson (1966) – DC Comics
Le Batman de 1966 est un pur objet pop, ancré dans l’esthétique et l’esprit décalé des sixties, fidèle à la série télévisée dont il est l’extension. Son ton volontairement kitsch, ses couleurs vives et son humour absurde en font un témoignage unique de l’époque, bien loin des incarnations plus sombres du Chevalier Noir. Curieusement, la fin du film semble faire écho à celle de The Dark Knight Rises, dans une forme de boucle inattendue, illustrant comment différentes époques ont su interpréter le personnage sous des angles radicalement opposés.
Venom: Let There Be Carnage – Andy Serkis (2021) – Marvel Comics
Venom: Let There Be Carnage pousse encore plus loin les excès de son prédécesseur, mais au prix d’une avalanche de CGI qui frôle l’indigestion visuelle. La mise en scène d’Andy Serkis, censée apporter un dynamisme supplémentaire, se retrouve ensevelie sous une surenchère numérique qui noie toute lisibilité et finit par provoquer plus de migraine que d’excitation. Si l’affrontement entre Venom et Carnage aurait pu donner lieu à un spectacle viscéral et déchaîné, il devient une bouillie numérique où les enjeux s’évanouissent derrière une déferlante d’effets artificiels. L’interprétation volontairement excessive de Tom Hardy et Woody Harrelson oscille entre excentricité assumée et pure absurdité, rendant le film aussi déroutant qu’épuisant.
Ghost Rider: Spirit of Vengeance – Mark Neveldine, Brian Taylor (2012) – Marvel Comics
Malgré un redesign original du personnage, un Nic Cage des plus bizarres et Idris Elba Si Ghost Rider: Spirit of Vengeance tente d’insuffler une nouvelle identité visuelle au personnage avec un redesign audacieux, ce sombre nanar montre les limites de l’esbrouffe de la mise en scène vomitive du duo Neveldine / Taylor. qui confond frénésie et chaos. Nicolas Cage, dans un registre encore plus étrange que d’ordinaire, livre une performance qui oscille entre l’intensité habitée et l’excès improbable, tandis qu’Idris Elba peine à exister pleinement dans un rôle sous-exploité.
The Fantastic Four – Oley Sassone (1994) – Marvel Comics non sorti officiellement en salles, mais produit
Cette adaptation des Fantastic Four, confiée au maître du petit budget Roger Corman et commandée par Constantin Films pour préserver leurs droits sur la franchise, n’avait jamais eu vocation à être exploitée commercialement. Restée dans l’ombre, elle n’a survécu que par le biais de copies bootleg, alimentant sa légende en tant que curiosité cinématographique plus que véritable film de super-héros. Doté d’un budget dérisoire, inférieur à un million de dollars, le projet porte pourtant les traces d’un amour sincère pour le matériel d’origine. Malgré des moyens extrêmement limités, une équipe de passionnés s’est investie pour que le résultat ne trahisse pas complètement l’héritage du premier Marvel Comics de l’ère moderne. Parmi ces artisans, les maquilleurs John Vulich et Everett Burrell ont accompli un travail remarquable en donnant à The Thing une apparence honorable, bien au-dessus des standards attendus pour une production aussi fauchée. Si cette version est avant tout un objet de curiosité, elle témoigne d’une époque où les adaptations de comics n’étaient pas encore les mastodontes hollywoodiens d’aujourd’hui, naviguant entre ambition et nécessité industrielle.
Captain America – Albert Pyun (1990) – Marvel Comics
Réalisé sous la bannière de la 21st Century Films, la société de production fondée par Menahem Golan après l’ère Cannon, ce Captain America signé Albert Pyun illustre parfaitement l’esprit des productions B du réalisateur (Cyborg avec JCVD en tête). Avec un budget plus que limité et une esthétique fauchée qui respire les années 80/90, le film prend de larges libertés avec le personnage tout en affichant une ambition qui dépasse clairement ses moyens. Porté par Matt Salinger—fils de l’auteur de L’Attrape-cœurs, mais bien loin du charisme attendu pour incarner le First Avenger—ce Captain America s’illustre notamment par un costume en spandex improbable, affublé d’oreilles en plastique, qui lui confère une allure étrangement rigide. Le Crâne Rouge, quant à lui, troque son identité originale pour une relecture italienne inattendue, ajoutant une couche supplémentaire à l’étrangeté du film. Et pour parfaire cette atmosphère, les décors semblent tout droit tirés de monuments historiques, capturés visiblement en pleine heure de visite, donnant au film une esthétique quasi-documentaire involontaire. Une expérience qui, si elle frôle parfois le nanar absolu, garde une place curieuse dans l’histoire des adaptations Marvel, témoin d’une époque où les super-héros n’avaient pas encore conquis Hollywood.
Mystery Men – Kinka Usher (1999) – Dark Horse Comics
Mystery Men avait l’audace de détourner le film de super-héros avant même que le genre ne devienne omniprésent, anticipant une tendance qui exploserait bien plus tard. Son approche parodique et son casting rempli de talents, dont Ben Stiller, lui donnaient une belle opportunité de briller. Pourtant, malgré quelques idées amusantes et une esthétique décalée, le film peine à trouver une réelle cohérence et reste en deçà de son potentiel. Il demeure une curiosité intéressante, mais son exécution laisse un goût d’inachevé. Être en avance sur son temps n’empêche pas le ratage.
The New Mutants – Josh Boone (2020) – Marvel Comics
The New Mutants avait tout pour intriguer : une approche plus proche du film d’horreur, un cadre restreint et un excellent casting, avec Anya Taylor-Joy parfaite pour son rôle. Pourtant, malgré ces éléments prometteurs, le film souffre de son statut de projet abandonné, malmené par des reports et une gestion chaotique du studio qui l’a laissé dériver sans véritable direction claire. L’ambition de croiser l’univers X-Men avec une atmosphère à la A Nightmare on Elm Street était audacieuse, mais l’exécution peine à convaincre. En s’éloignant volontairement des comics, le film passe à côté de l’essence de son matériau d’origine, sans réussir à imposer une identité cinématographique propre.
Spawn – Mark A.Z. Dippé (1997) – Image Comics
Malgré un travail de maquillage indéniablement réussi, cette adaptation peine à convaincre et ressemble davantage à une explosion visuelle chaotique qu’à une véritable transposition fidèle du comics. John Leguizamo, en roue libre, offre une prestation excessive qui, plutôt que de renforcer l’ambiance malsaine du récit, accentue son aspect artificiel et outrancier.Le résultat final évoque moins une œuvre maîtrisée qu’un déluge esthétique inspiré des fantasmes numériques d’un fan de metal, avec des effets visuels qui, s’ils avaient pu être audacieux à leur époque, confèrent aujourd’hui au film une allure d’écran de veille surchargé.
Superman IV: The Quest for Peace – Sidney J. Furie (1987) – DC Comics
Si Lex Luthor incarne l’ennemi juré de Superman dans les comics, force est de constater que peu de figures ont autant nui à l’Homme d’Acier à l’écran que Menahem Golan. Avec un budget dérisoire, le producteur orchestre un adieu déchirant pour Christopher Reeve, dernier rempart d’un film qui, malgré son engagement, s’enlise dans une naïveté consternante. Une œuvre qui sacrifie ses ambitions sur l’autel de l’économie, laissant derrière elle un chapitre embarrassant pour le super-héros.
The Return of Swamp Thing – Jim Wynorski (1989) – DC Comics
Une pure série Z qui assume son côté kitsch, mais qui peut compter sur un maquillage plutôt réussi et sur la présence va-va-voom d’Heather Locklear. . Un spectacle modeste, mais qui a au moins le mérite d’offrir quelques éléments visuels plaisants malgré ses limites évidentes.
Swamp Thing – Wes Craven (1982) – DC Comics
Swamp Thing est loin d’être le meilleur Wes Craven, souffrant de maquillages parfois approximatifs et d’une réalisation qui peine à transcender son budget limité. Pourtant, il conserve un certain charme, notamment grâce à l’aura indéniable d’Adrienne Barbeau, dont la présence apporte une vraie dimension au film. Une œuvre bancale mais qui conserve un attrait nostalgique pour les amateurs du genre.
Supergirl – Jeannot Szwarc (1984) – DC Comics
Les Salkind, désireux de répliquer la formule gagnante de Superman, tentent d’appliquer la même approche à sa cousine, Supergirl. Comme pour leur précédent succès, ils misent sur la présence de stars hollywoodiennes en second rôle—Peter O’Toole remplaçant Marlon Brando dans le rôle du mentor kryptonien, et Faye Dunaway campant une antagoniste haute en couleur. Pourtant, le film peine à retrouver la magie du Superman de Richard Donner, notamment sous la direction de Jeannot Szwarc (Jaws 2), qui n’a ni la vision ni le souffle épique de son prédécesseur. Helen Slater, bien que physiquement parfaite pour le rôle, n’a pas le charisme inégalé de Christopher Reeve, et malgré ses efforts, son incarnation de Supergirl ne parvient pas à transcender les limites du récit. Le script de David Odell (Dark Crystal, Les Maîtres de l’Univers), trop naïf dans son approche, peine à donner de la profondeur au personnage, tandis que les effets spéciaux, désormais datés, ne parviennent plus à masquer les faiblesses d’une mise en scène qui manque d’ambition. Résultat : Une tentative de prolonger l’univers kryptonien au cinéma, reste un chapitre mineur, incapable de capturer l’essence mythologique et l’impact visuel qui avaient fait de Superman un modèle du genre.
Elektra – Rob Bowman (2005) – Marvel Comics
Après avoir prouvé son talent avec The X-Files: Fight the Future et le spectaculaire Règne du feu, Rob Bowman semblait bien parti pour imposer une approche cinématographique marquante. Pourtant, cette adaptation télévisuelle du personnage de Frank Miller peine à concrétiser ces promesses. Une esthétique de téléfilm qui échoue à capturer l’essence du comic book, le film s’enlise rapidement dans une exécution fade, où l’énergie brute et le style nerveux de l’œuvre originale sont dilués dans un traitement trop convenu. Jennifer Garner, avec son physique de all-american girl -, ne parvient pas à incarner pleinement la complexité du personnage, son interprétation manquant de mordant pour retranscrire l’aura sombre et torturée qui faisait toute la force de l’héroïne dans les comics.
Steel – Kenneth Johnson (1997) – DC Comics
Steel ressemble davantage à un téléfilm maladroit qu’à une véritable adaptation ambitieuse de DC Comics, mettant cruellement en évidence les limites—et c’est un euphémisme—des talents d’acteur de Shaquille O’Neal. Son approche simpliste, son esthétique datée et son manque de dynamisme le condamnent à l’oubli, malgré une intention louable de proposer un héros au message positif. Un produit dérivé qui peine à transcender son concept et qui reste surtout une curiosité oubliable dans l’histoire des CBM.
Catwoman – Pitof (2004) – DC Comics
Ce qui devait être une extension audacieuse de l’univers de Batman s’est finalement transformé en une débâcle cinématographique monumentale. À l’origine envisagé avec un scénario de Daniel Waters (Batman Returns), ce Catwoman a sombré dans une exécution si catastrophique qu’il demeure aujourd’hui l’un des échecs les plus retentissants du genre. Halle Berry, pourtant talentueuse, se retrouve enfermée dans un rôle qui frôle le grotesque, affublée d’un costume évoquant plus une une prostituée qu’une véritable réinterprétation du personnage iconique de DC. Quant à la mise en scène, ou du moins ce qui en tient lieu, elle marque à la fois le début et la fin de la carrière hollywoodienne de Pitof, dont les choix esthétiques et narratifs confinent au naufrage visuel et dramaturgique. Une épave cinématographique qui, malgré les années, reste un parfait exemple des dangers de la surenchère et du mauvais goût assumé.